L'édit de CompiègneSus à l'hérésie!
Publié le 17/05/2020
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Sus à l'hérésie! 1557
Le 24 juillet 1557, Henri II décide de punir de mort la profession, secrète ou
publique, du protestantisme; il veut ré
primer «plusieurs actes scandaleux et
assemblées publiques en armes» qu'on a
pu voir à Paris et dans toute la France.
Cette décision, qui affirme avec rigueur
la politique d'intransigeance de la
monarchie à l'égard de la foi nouvelle,
s'explique tant par la personnalité du roi
que par la situation des huguenots.
A Rome, où règne
Paul IV, et à Paris, où, en 1547, Henri II a succédé à son
père François I•', domine la politique de réaction.
Henri II hait l'hérésie dans
laquelle il voit une atteinte à l'autorité
royale.
Le vieux cardinal de Tournon,
persécuteur des vaudois, et Charles, car
dinal
de Lorraine, frère du duc de Guise
et protecteur des jésuites, lui conseillent
d'éliminer
le calvinisme du royaume.
En
février 1557, le roi mande au pape qu'il
projette d'établir l'Inquisition «pour estre le vray moyen d'extirper la racine des erreurs»; le parlement de Paris, gal
lican, s'oppose à cette mesure.
Le roi
demande au pape un bref qui, le 25 avril, confère les fonctions de grands
inquisiteurs aux trois cardinaux mem
bres du Conseil et résidant
à la cour,
Bourbon, Châtillon et Lorraine.
Le 24
juillet, l'édit de Compiègne définit les
pouvoirs «des inquisiteurs de la foy».
Depuis l'édit de Châteaubriant de 15 51 qui confirmait la législation antérieure,
la persécution sévit en France: «La rage
et la cruauté est grande contre toute la
pauvre
Eglise», écrit Calvin; mais, du
martyre, naissaient les disciples.
Calvin triomphe
à Genève, qui devient la capi
tale
de la Réforme militante.
On trouve
des réformés dans presque toutes les provinces françaises.
Paris, terrain sen
sible et dangereux, siège de la monar
chie, compte 4000 à 5000 protestants.
Ces derniers se recrutent non seulement
chez les «petites gens», mais dans toutes les classes sociales, y compris la plus
haute noblesse.
L'Eglise tend à devenir
un
«parti».
Les hommes d'épée répu
gnent au martyre; ils deviennent les
chefs et les défenseurs de la foi nouvelle
qui, à Paris même, multiplie les manifes
tations clandestines ou publiques, ce qui
déchaîne la colère royale:
«A quoi (l'ex
tirpation de l'hérésie) je veux tenir la
main et m'employer ardemment, comme
celuy qui
ne désire autre chose en ce monde que de voir mon peuple net et
exempt d'une telle dangereuse peste et
vermine que sont lesdites hérésies.))
Les rassemblements à
Paris de la rue
Saint-Jacques et du Pré-aux-Clercs, la
résistance d'Anne Du Bourg au parle
ment, irritent
le monarque qui décide de
hâter la paix avec l'Espagne pour détrui
re le calvinisme français.
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