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Lecture linéaire Stendhal excipit chapitre 45

Publié le 26/06/2022

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« TEXTE 13 Stendhal (1783-1842), Le Rouge et le Noir (1830), livre second, chapitre LXV (fin) Au chapitre 35 du second livre, Julien tire sur Mme de Rênal.

Dans les chapitres suivants, il est en prison et assiste à son procès, au cours duquel il est condamné à mort.

Au début du dernier chapitre (45), il est exécuté.

Mathilde et Fouqué se retrouvent devant sa dépouille. Mouvement du texte : I.

l.

1 à 11 : Mathilde et Fouqué autour de la dépouille de Julien. II.

l.

12 à 23 : la cérémonie funéraire III.

l.

24 à 25 : la mort de Mme de Rênal. Enjeu du texte : - Comment Stendhal met-il en scène la fin de son héros ? I.

l.

1 à 11 : Mathilde et Fouqué autour de la dépouille de Julien. * l.

1 : la « triste négociation » dont il est question fait référence à la phrase qui précède.

Julien avait demandé à son ami Fouqué de racheter son cadavre aux religieux qui devaient s'occuper du corps après l'exécution, qui n'est pas directement évoquée par Stendhal.

On passe de la requête de Julien à sa réalisation par Fouqué. * l.

1 à 3 : nombreux compléments circonstanciels.

Les deux premiers CC de lieu « dans sa chambre » et « auprès du corps de son ami » s'opposent au dernier « à dix lieues de Besançon ».

Ces 10 lieues correspondent à l'éloignement demandé par Julien pour protéger Mathilde. Aussi CC de temps : « peu d'heures auparavant » + proposition subordonnée CCT « lorsqu'à sa grande surprise, il vit entrer Mathilde ».

Dans cette proposition, l'arrivée de Mathilde est retardée en toute fin de phrase, comme pour renforcer la « surprise » de Fouqué.

L'arrivée de Mathilde est présentée comme une entrée en scène, au théâtre.

Julien, lui, au milieu de Mathilde et de Fouqué, n'est désigné que par le déterminant possessif « son » (« auprès du corps de son ami »). * l.

3 : registre pathétique pour décrire Mathilde (« le regard et les yeux égarés »).

Si l'on poursuit la comparaison avec le théâtre, on a ici la description d'une héroïne tragique. * l.

4 : intervention de Mathilde au discours direct (comme une réplique prononcée par une tragédienne).

Sa présence est affirmée par sa voix et par l'emploi du pronom personnel sujet (« je ») alors que Julien, qui n'est toujours pas nommé, n'est désigné que par le pronom COD (« le »). * l.

5-6 : par opposition, Fouqué reste muet.

Sa pudeur est marquée par l'emploi de la négation (« n'eut pas », « ni »).

cf l.

10 le sens négatif de l'expression « Fouqué détourna les yeux » (= ne regarda pas).

Julien, lui, est désigné d'abord par le « grand manteau bleu » qui l'enveloppe, avant d'être enfin nommé à la fin du paragraphe. * l.

7-8 : l'émotion de Mathilde est notée par ses gestes (« Elle se jeta à genoux »).

Ses « mains tremblantes » et son « courage surhumain » la décrivent encore comme une héroïne tragique.

Contraste avec Fouqué qui, lui, semble manquer de courage.

Mathilde reproduit le geste que Marguerite de Navarre aurait accompli en 1574, en enterrant de ses propres mains la tête de son amant Boniface de la Mole, un ancêtre de Mathilde. Le narrateur fait ici une incursion dans la tête de Mathilde avec ce souvenir.

Le modalisateur « sans doute » montre qu'il ne s'agit que d'une interprétation vue de l'extérieur.

On ne connaît pas vraiment ses sentiments profonds. * l.

9-11 : Mathilde est encore caractérisée par ses gestes et son agitation (« marcher avec précipitation »). La mise en scène décrite est macabre : Mathilde crée comme un autel dédié au culte de Julien (« bougies », « table de marbre »). Les points de suspension marquent peut-être la folie de son geste, et traduisent une ellipse, puisqu'on passe sans transition, dans le paragraphe suivant, au cortège funèbre.. »

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