Lecture linéaire - Préambule (Olympe de Gouges, DDFC)
Publié le 29/04/2024
Extrait du document
«
Préambule - Olympe de Gouges
a.
Introduction
Le texte de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne s’inspire très largement
du préambule de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Il reprend les mêmes
tournures de phrases, le même vocabulaire «ont résolu d’exposer dans une Déclaration
solennelle ».
Il n’y a pas beaucoup d’éléments qui changent entre les deux textes.
Toutefois Olympe de
Gouges remplace « homme » par « femme », elle joue ainsi sur l’ambiguïté du mot homme
(être humain et être masculin).
Le ton du préambule n’est pas le même que dans l’avant-propos.
Ici Olympe de Gouges
emploie un ton solennel.
L’avant-propos était marqué par la colère et la violence.
Comment la réécriture de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen permet-elle à Olympe
de Gouges de souligner les incohérences de celle-ci et de revendiquer le droit des femmes jusque-là
oubliées?
Mouvement 1 - Entrée en matière solennelle
premier paragraphe
Mouvement 2 - Ton accusateur et polémiquedeuxième paragraphe
Mouvement 3 - Une fin provocatrice
troisième paragraphe
b.
Mouvement 1
Le ton solennel du préambule est obtenu par les phrases déclaratives qui jouent sur des
procédés d’emphase grâce aux accumulations de noms et d’adjectifs : « les mères, les filles,
les sœurs », « les droits inaliénables et sacrés de la femme.
».
Olympe de Gouges se veut plus
grave lorsqu’elle énonce les droits de la femme et de la citoyenne.
La figure de style à repérer est l’énumération (ou accumulation)
Ici les « mères, les filles et les sœurs » sont désignées comme représentantes de la Nation, les
hommes sont donc dès la première phrase écartés de la revendication.
En désignant les femmes par « les mères, les filles, les sœurs » elle met en valeur les liens
naturels, du sang (à l’exclusion du mariage qui peut être un lien social imposé et contestable),
qui les unissent aux concepteurs du texte de la Déclaration et en font leurs égales par nature.
Olympe de Gouges défend le droit des femmes à une représentation politique égale à
celle des hommes : « les mères, les filles, les sœurs […] demandent d’être constituées en
Assemblée Nationale ».
Elle souhaite obtenir le même droit à l’égalité qui constitue le
premier article de la Déclaration.
Le recours au groupe ternaire (mères/filles/sœurs) permet de légitimer sa revendication en
rappelant les liens qui unissent les hommes et les femmes.
Ce préambule rajouté à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dessine le projet
d’Olympe de Gouges.
Elle met sur le devant de la scène les femmes, les représentantes du peuple.
c.
Mouvement 2
La figure de style est la gradation, « l’ignorance, l’oubli, le mépris » des droits de la femme.
Olympe de Gouges montre ainsi aux hommes que, sous la portée apparemment universelle
de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, se cache un oubli total voire un mépris
des femmes et souligne l’injustice de la condition féminine.
La femme n’est reconnue que par rapport au statut qu’elle possède dans la sphère familiale.
Elle est considérée comme une fille, une mère, une épouse mais jamais comme une femme à
part entière.
En effet, dans les mentalités de l’époque, les femmes ont avant tout le destin
d’être mère.
L’oubli et le mépris, selon elle, constituent les « seules causes des malheurs publics et
de la corruption des gouvernements ».
Indirectement, Olympe de Gouges accuse les hommes
d’être responsables des problèmes rencontrés par la France et son gouvernement.
Pour elle,
les difficultés qui ont mené à la Révolution proviennent de l’exclusion des femmes de la
politique.
Olympe de Gouges indique qu’elle présentera dans sa déclaration les droits
inaliénables et sacrés de la femmes.
L’utilisation des adjectifs « naturels » « inaliénables » et
«sacrés» indique que nul ne peut contester ces droits.
Dans sa déclaration, elle les détaille et
les liste : droit à la liberté, droit à la propriété, droit à l’emploi, etc.
« Constamment » est un adverbe de manière et « tous » est un adjectif indéfini qui
désigne l’ensemble des individus dans un contexte sans aucune exception.
D’abord cette déclaration, selon elle doit être constamment présente à tous les membres du
corps social.
L’adverbe « constamment » et l’adjectif indéfini « tous » indique qu’aucun
membre....
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