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Lecture Analytique : France mère des arts, des armes et des lois de Joachim Du Bellay

Publié le 17/05/2020

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« Lecture Analytique : France mère des arts, des armes et des lois de Joachim Du Bellay Joachim Du Bellay écrit le recueil « Les Regrets » en 1558 par rapport à son voyage à Rome où il rêvait de voir la grandeur de l'Italie et des souvenirs del'Antiquité, mais qui s'est révélé un exil difficile.

Joachim Du Bellay écrit le manifeste Défense et illustration de la langue française en 1549 qui rassemble les idéesdes poètes de la Pléiade.

La Pléiade se caractérise par un souci de variété dans l'inspiration qui lui fait privilégier l'exploration mais elle consiste aussi à imiter lesanciens du XVIème siècle.

Dans ce recueil, plus particulièrement le sonnet 9 « France, mère des arts » le poète nous fait part de sa plainte.Quel sentiment Du Bellay fait ressortir dans ce sonnet ?Dans une première partie, nous analyserons la métaphore de la France et la comparaison de l'agneau faite par le poète ; puis dans une seconde partie, par quellesimages, le poète nous fait part de son sentiment d'injustice. LECTURE DU SONNET Tout d'abord, on remarque une métaphore filée, la France est comparée à une mère.

‘‘France mère des arts, des armes et des lois'' (v.1) Elle est représentée commeune mère nourricière : « Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle ».

(v.2) Cette mère presque à certains passages le rôle d'un père : « Si tu m'as pour enfantavoué quelque fois » (v.5).

De plus, soucieux de vouloir exprimer le regret de sa patrie, Du Bellay l'identifie à une femme aimée, à travers le vers : « Je remplis deton nom les antres et les bois » (v.4).

On remarque que la France est aussi comparée à une bien-aimée par cette image traditionnelle de la poésie où l'amoureux criedans la nature déserte le nom de l'aimée.

De plus, il utilise un vocabulaire amoureux : « cruelle » (v.6).

Ainsi, Du Bellay se sent abandonné par une France qui étaitpour lui comme une nourrice, une protection maternelle mais aussi une maîtresse.La France est une mère nourricière mais aussi une source d'inspiration.

En présentant la France comme une mère qu'il tutoie, le poète, qui indique dès le deuxièmevers le caractère personnel du poème, marque son besoin de protection et prépare la deuxième comparaison, qui est celle du poète avec la brebis abandonnée.

Lesmots « nourri (…) du lait de ta mamelle » (v.2) amorcent le symbole soulignant la fragilité.

Cette nourriture est à la fois matérielle et spirituelle ‘les arts, les lois'(v.1).On remarquera aussi la métaphore de la France en mère inspiratrice.

En effet, elle est représentée comme la « mère des arts, des armes et des lois ».

Elle représente la« Muse » du poète, ce qui amplifie la personnification de la France.

Du Bellay lui en veut de ne pas le protéger alors qu'il la considère comme « la mère des arts ».Ainsi, le poète au service de sa patrie attend en retour protection et affection.Cette relation maternelle est aussi exprimée avec une sorte de renversement : de la métaphore de la France en mère, on passe à celle du poète en agneau.

« Ores »(v.3) qui signifie « maintenant » s'oppose à « longtemps » (v.2) : le poète fait une antithèse entre la protection dont il a joui en France et la solitude dont il souffreactuellement en Italie.

Il était tout d'abord comparé à l'enfant de la mère, qui est la France, et il devient pour accentuer le pathétique de sa situation, un agneau,animal qui fut traditionnellement le symbole du martyr et du sacrifice.

Cet appel de l'agneau se fait tout d'abord par la répétition « France, France » (v.7) qui montrele caractère suppliant et désespéré du poète.De plus, le poète représente cet abandon par un subtil phénomène d'écho qui représente l'appel non-entendu de l'agneau.

En effet, celui-ci est expliqué dans le poèmemais aussi exprimé par la construction présente dans le deuxième quatrain.

Ce phénomène est représenté directement par une allusion à la nymphe Echo : « Mais nulsinon Echo ne répond à ma voix » (v.8).

Cet écho est aussi exprimé par une répétition dans les trois derniers vers du deuxième quatrain du verbe à l'impératif« réponds », (v.6, 7et 8) qui évoque l'urgence et la détresse.

Cette répétition créée un phénomène d'écho dans le poème.

De plus, l'indicatif permet d'exprimer leconstat désespéré face à l'absence de toute réponse.Ainsi, par un phénomène d'écho, Du Bellay supplie et appelle sa mère qui ne répond pas.L'insistance sur l'aspect nourricier de la France met en lumière une relation maternelle entre elle et le poète, relation qui peut être comprise sur deux plans ; unerelation entre la mère et l'enfant d'une part, et entre l'inspiratrice et le poète d'autre part. Elle est aussi, exprimée à travers de nombreuses sonorités et images, qui démontrent un sentiment d'injustice, et un repli sur soi.Tout d'abord, cette expression de la plainte se caractérise par une dimension en trois temps.

Premièrement, le souvenir d'un passé chaleureux et résolu à travers desverbes au passé composé, temps qui a pour valeur une action accomplie : « m'as nourri » (v.2) ; « m'as pour enfant avoué » (v.5).

On distingue aussi l'utilisation duprésent : « je remplis de ton nom les antres et les bois » (v.4) : « j'erre parmi la plaine » (v9).

Puis on remarque l'utilisation d'un futur proche, encore plus inquiétant,lié à des perspectives et un avenir incertains et angoissants : « je sens venir l'hiver » (v.10).L'opposition entre ces différents temps est accentuée par l'utilisation de compléments circonstanciels de temps : « tu m'as nourri longtemps » (v.2) et « Ores, commeun agneau qui sa nourrice appelle » (v.3).

On distingue ici une opposition entre le passé et le présent par des verbes « m'as nourri » et « appelle », mais aussi par lesdeux adverbes « longtemps » et « maintenant ».

Ainsi, on peut voir tout au long du poème, une forte présence de l'opposition entre le passé, le présent et le futur, d'oùse dégage une certaine plainte du poète : le regret du passé, le désespoir du temps présent et la crainte du futur.La plainte se révèle aussi par un jeu d'images et de sonorités.

Ainsi, « les loups cruels » (v.9) symbolisent les courtisans hostiles dont Du Bellay se sent entouré àRome.

On remarque aussi un vocabulaire de désespoir : « la plaine » (v.9) représente un lieu démuni de tout repère, de toute protection, et « l'hiver » (v.11)représente la saison du froid, de la maladie et de la mort.

Cela nous montre que Du Bellay se sent faible et qu'il a perdu tout repère.

On observe aussi une métaphoredu vent et une personnification de l'hiver fait à travers l'expression « la froide haleine » (v.10).

On distingue aussi un jeu des sonorités.

Le sens que prennent ces deuxderniers tercets est aussi accentué par les allitérations en « r » ‘' tremblante, horreur, hérisson'' (v.11) : Ces allitérations renforcent l'expression de la crainte.

D'autrepart, on remarque une interjection « Las ! »(v.12) qui représente une protestation jalouse. Le sentiment d'injustice éprouvé par Du Bellay est très fortement énoncé.

En effet, si.la France est la « mère des arts » (v.1), elle devrait protéger le poète.De plus, en comparant les poètes à des agneaux, il s'identifie comme la brebis égarée, le pire agneau du troupeau.

Il se demande ainsi ce qu'il a fait pour être accabléet abandonné alors qu'il n'est pas le pire du troupeau : « Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau ».

(v.14).

L'environnement bénéfique des autres agneaux renforce lesentiment d'injustice ressentit par l'auteur : « Tes autres agneaux n'ont faute de pâture ».

(v .12).

En effet, on peut se demander si le poète ne fait pas ici une allusion àcertains poètes de la Pléiade.

Il pense à des amis restés en France et qui poursuivent des carrières brillantes dans les lettres, en particulier à Ronsard qui honore le roiet que le roi honore.

Avec le (v.13) : « Ils ne craignent le loup, le vent, ni la froidure » qui répète les éléments du premier tercet, le poète constate qu'eux n'ont pas àcraindre ces dangers. On peut conclure que, par une métaphore maternelle, Du Bellay nous montre le lien fort qu'il partageait avec la France.

Elle lui donnait l'inspiration, mais aussi unesorte de protection maternelle et paternelle.

Il se sent désormais abandonné tel un agneau délaissé.

Ce regret du temps passé, cette déception du temps présent et lapeur du futur sont transmis à travers la dimension en trois temps du poème.Ainsi, par le cadre du sonnet, est mis en valeur le drame de tous les exilés, la détresse morale de l'exil, l'impression de solitude qui se fait de plus en plus angoissante.Le jeu très étudié des images vise à faire ressortir ces sentiments personnels.

L'expression du désespoir donne une tonalité pathétique au sonnet.

Le poème est ainsireprésentatif de la thématique même des « Regrets »... »

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