Le travail n’estil pas une condition de l'accomplissement de l'humanité ?
Publié le 22/05/2020
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« Le travail Nôtre soci été humaine est fond ée sur un partage du travail entre ses diff érents membres. Pourtant la n écessit é du travail est v écue comme une mal édiction p énible. Le travail n’estil pas une condition de l'accomplissement de l' humanit é ? I) En quoi le travail estil une n écessit é ? L' étymologie du mot «travail» renvoie à un instrument de torture ; Dieu condamne d'ailleurs Adam au travail, qui est le ch âtiment du p éché originel. Le travail est donc une n écessit é vitale à laquelle l'homme semble condamn é, car, contrairement aux animaux, il ne trouve pas dans la nature de quoi satisfaire imm édiatement ses besoins (les v êtements ne se tissent pas tout seuls, la terre ne se cultive pas toute seule…). L'invention des machines ne r ésout pas le probl ème puisqu'il faut encore des hommes pour les concevoir et les entretenir. II) Travailler estil un obstacle à la libert é ? Si le travail est v écu comme une contrainte, il n'en est pas moins le moyen par lequel l'homme s'affranchit de la nature et acquiert sa libert é et son humanit é . Dans l'effort, l'homme se rend peu à peu ma ître de lui: il se lib ère ainsi de la nature en lui (les instincts ) en transformant la nature hors de lui. Le travail est donc n écessaire dans un second sens: sans lui, l'homme ne peut pas r éaliser son humanit é. III) La n écessit é du travail n'estelle qu'une contrainte ? Le travail ne doit pas être pens é dans le sens de la survie: par son travail, l'homme cultive et humanise la nature et se cultive lui m ême (Marx). Chez Hegel , le raisonnement du ma ître et de l’esclave est celuici: le ma ître; c'est àdire celui qui jouit du travail de l’autre sans rien à avoir à faire; est finalement le v éritable esclave et l'esclave qui apprend la discipline et qui acquiert patiemment un savoirfaire, devient ma ître de lui comme de la nature. Alors que le travail était une contrainte subie et une marque de l'esclavage, il devient n ôtre lib érateur . IV) Le travail fondetil la propri été ? «Le champ appartient à celui qui l'a d éfrich é et qui le laboure» selon Locke , est le fondement m ême de la soci été civile . Je poss ède ce que je travaille, sans avoir pour cela besoin du consentement des autres, mais comme je ne peux pas tout faire, ma propri été est naturellement limit ée: le droit naturel r épartit donc équitablement la propri été entre les hommes. Rousseau ajoute cependant que ce droit naturel n'est pas le droit positif : dans un corps social organis é, c'est la loi, et non le travail seul, qui fixe la propri été de chacun. Lorsqu'il passe de l' é tat de nature à l' é tat civil , l'homme abandonne le bien qu’il poss édait pour en ê tre le premier occupant: d ésormais, c’est la loi qui me reconna ît légitime propri étaire que de ce qu’elle d écide. L' É tat doitil alors simplement constater l'in égalit é des richesses et de la propri été de chacun, ou doitil chercher à les r épartir entre ses citoyens?. »
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