Le traité de Tilsit: Le partage du monde.

« 1 / 2 Le traité de Tilsit Le partage du monde Au lendemain de la victoire française de Friedland, en juin 1807, et quelques mois après l'inutile boucherie d'Eylau, en février de la même année, l'armée russe, battue, repasse en ordre le Nié­ men.

La quatrième coalition formée par l'Angleterre, la Prusse et la Russie est vaincue; l'empereur Alexandre 1er de Russie semble disposé à négocier avec Napoléon.

Ce dernier accepte ces ouvertures de paix.

Le 25 juin 1807, à une heure de l'après-midi, les deux souverains mon­ tent sur un radeau qui flotte au milieu du Niémen et sur lequel on a élevé un pavillon en bois; ils s'embrassent comme des amis de longue date alors que, quelques mois auparavant, Alexan­ dre 1•r traitait Napoléon de «monstre» et refusait de reconnaître sa dignité d'empereur.

La conversation entre les deux empereurs est restée secrète, mais on sait qu'ils ont décidé de ne plus se faire la guerre.

Il est vrai qu'Alexandre 1er a été séduit par son interlocuteur.

Le 26 juin, les conversations reprennent en présence du roi de Prusse, Frédéric­ Guillaume III; ce faible souverain fera les frais de la nouvelle entente franco­ russe.

Le 8 juillet 1807, l'accord, connu sous le nom de traité de Tilsit, est signé, non sans de vives protestations du roi de Prusse.

La France et la Russie s'enga­ gent à avoir les mêmes amis et les mê­ mes ennemis.

Tandis que la Prusse abandonne à la Russie la Poméranie et la Silésie, la France annexe une partie 8 juillet 1807 des territoires à l'ouest de l'Elbe, réunis au royaume de Westphalie, dont le sou­ verain sera Jérôme Bonaparte.

Ainsi, la Russie et la France deviennent les arbitres de l'Europe.

Pourtant, la Prusse humiliée va réagir sous l'impul­ sion de la reine Louise; la résurrection de la Pologne inquiète déjà la Russie; enfin l'Angleterre demeure invaincue.

Trois causes de futurs conflits qui, mal­ gré le traité de Tilsit, précipiteront, sept ans plus tard, la chute de Napoléon.

L'HISTOIRE VIVANTE Ce qui s'est dit à Tilsit: «Je hais les Anglais autant que vous, décla­ re Alexandre 1".» - «En ce cas, répond Napoléon,la paix est faite.» Lorsqu 'il passe en revue les soldats fran­ çais, le tsar s'écrie: «Avec de semblables troupes, on peut faire la loi à l'Europe!»­ «Nous la ferons à deux.

répond Napoléon.» Après avoir vu le roi de Prusse, Napoléon déclare: «C'est un homme entièrement bor­ né, sans caractère, sans moyens, un vrai benêt ...

!! Napoléon dira d'Alexandre: «C'est un fort beau, bon et jeune empereur!!, tandis qu'Alexandre s'exprimera sur Napoléon en ces termes: «Avec tout son génie, il a un côté vulnérable: la vanité.!! 2 / 2. »