Le traité de ParisUn «gentlemen's agreement».
Publié le 17/05/2020
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Un «gentlemen's agreement))
En 115 2, à peine répudiée par le roi de France Louis VII, Aliénor, duchesse et
héritière d'Aquitaine, épouse Henri Plan
tagenêt, comte d'Anjou et duc de Nor
mandie, bientôt roi d'Angleterre.
Henri
II
se trouve alors à la tête d'un domaine
considérable, plus étendu et mieux orga
nisé que celui des Capétiens.
Mais Henri
II reste vassal du roi
de France pour ses
domaines continentaux et lui doit hom
mage: ce paradoxe rend un affronte
ment inévitable, même si les Plantage
nêts ne cherchent pas vraiment à sup
planter les Capétiens.
Après des années
difficiles, la condamnation de Jean sans
Terre permet à Philippe Auguste de marquer un premier point: le roi de France réussit à confisquer, en 1204, la
Normandie, l'Anjou et une partie du
Poitou.
En 1214,
il remporte les victoi
res de Bouvines et de La Roche-aux
Moines, prévenant ainsi une revanche
de son rival.
Des débarquements ulté
rieurs en Angleterre échouent et les hos
tilités, entrecoupées de trêves, conti
nuent.
Louis IX, soucieux
de la paix intérieure de la chrétienté, décide de régler la situa
tion par un accord à l'amiable.
Les né gociations ne durent pas moins de cinq
années; le traité est finalement conclu à Paris, le 28 mai 1258, et ratifié l'année
suivante.
Henri III d'Angleterre reçoit tout ce que
le roi de France possède en fiefs et en
domaines dans les diocèses de Limoges,
Cahors et Périgueux; on lui promet en
outre la Saintonge et l'Agenais au cas
1259
où leur titulaire, le comte Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, n'aurait pas
d'enfants.
En revanche, Henri III renon
ce solennellement et définitivement à la
Normandie, à l'Anjou, au Maine, à la
Touraine et au Poitou;
il se reconnaît
homme lige, c'est-à-dire vassal du roi de France pour les domaines reçus de lui et
pour la Guyenne.
Enfin, Louis IX
s'engage à fournir à Henri III la somme
nécessaire à l'entretien
de 500 chevaliers
pendant deux ans; le saint roi pense que
son partenaire s'en servira pour la croi
sade, mais Henri III compte bien les uti
liser pour faire face à l'agitation
de ses
barons.
En France, on accueille mal cette paix;
on reproche au roi de «brader» une par tie du royaume au lieu de profiter des
difficultés intérieures d'Henri III pour
éliminer du continent la présence anglai
se.
Louis IX, au contraire, considère le traité comme avantageux puisqu'il met fin aux revendications anglaises sur les
provinces saisies en 1204; en outre, le roi d'Angleterre se reconnaît vassal du
roi de France, non incidemment, mais
de son plein gré.
Bref, ce n'est pas un
traité d'oppression mais un accord libre
ment consenti appelé, dans la pensée du
saint roi, à être durablement respecté.
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