LE TOURISME

« LE TOURISME ■Statistiquement, est touristique un déplacement de plus d'une journée et de moins de quatre mois, effectué dans un but d'agré­ ment, de santé, d'affaires, scolaire, linguistique ou religieux. ■ Cette mobilité perçue comme plaisante -l'agrément est le but dans plus des deux tiers des cas -enrichissante pour le tou­ riste comme pour le pays visité, soulève parfois des difficultés. Certains États se ferment aux étrangers et au tourisme, tandis qu'à l'opposé, dans certains lieux hautement touristiques, comme par exemple Venise, on ne sait pas comment réduire la gêne que la fréquentation trop massive cause aux résidents et à certaines activités importantes pour la ville. ► l 'E urope en tête ■ Le tourisme est né d'un certain esprit de curiosité typique de l'Europe des Lumières : dès le XVIII e siècle en effet, des familles aristocratiques britanniques prirent l'habitude de fréquenter la Côte d'Azur et la Riviera pendant l'hiver.

Le tourisme était né. Aujourd'hui, de véritables marées humaines issues des grandes réglons urbaines déferlent vers les rivages de la Méditerranée en été, et vers les champs de neige des Alpes en hiver. ■ Le second foyer est l'Amérique du Nord d'où partent des flux vers les Antilles, le Mexique et l'Europe occidentale.

Dans le reste du monde, seuls le Japon et l'Australie sont à l'origine de flux notables dirigés vers les îles (Pacifique, océan Indien) ou la Malaisie. ■ Hors de ces grands itinéraires s'animent quelques réglons d'accueil : Egypte, Maghreb, Afrique occidentale, Kenya, Chine dépassent maintenant le seuil du million de touristes par an. Leur essor dépend surtout des possibilités offertes par l'avion au départ des pays développés, le tourisme autochtone dans les pays en voie de développement restant très limité en effet. ► une industrie to uristique? L'extrême concentration des pôles émetteurs de touristes n'est guère difficile à comprendre : ce sont des régions où existe une « clientèle touristique » du fait d'un niveau de vie élevé, où le tourisme fait partie des �épenses acceptées ou voulues de la part des individus, où la vie ménage des temps libres, loisirs, vacances, retraites à de vastes fractions de la population.

L'aspect massif du phénomène dans ces régions a fait parler d'industrie touris­ tique, ce qui est un abus de langage, le tourisme faisant partie du secteur des services•.

Mais on comprend que par son ampleur même, par ses bases économiques (automobile, infrastructures de transport, existence de grandes organisations de transport, de chaînes d'hôtellerie et de tours-opérateurs• ou grands voya­ gistes*), le tourisme soit perçu comme une activité typique des sociétés industrielles.

► les régions très fréque ntées Le respect des paysages et l'équilibre des activités locales sup­ posent dans ces cas de véritables politiques touristiques : amé­ nagements et protections diverses des sites contre les construc­ tions ou une présence trop massive.

L'intervention des États se situe aussi à un autre niveau : les grandes régions touristiques sont des piéces maîtresses dans l'aménagement des territoires nationaux.

Le tourisme est aussi une question d'importance par une foule d'implications : les revenus «invisibles•» ou les sorties de devises•, le contrôle des mouvements de capitaux, des varia­ tions monétaires, la police des frontières, les douanes, les débou­ chés pour différents secteurs industriels ou de services (automo­ bile, transports collectifs, hôtellerie, tours opérateurs).

Combiner harmonieusement tourisme et vie locale est difficile, et le tourisme a souvent mauvaise presse économiquement par­ lant.

C'est oublier que certaines régions comme le Tyrol en Autriche réussissent fort bien en ce domaine : l'ensemble de la population tire profit été comme hiver des revenus du tourisme à travers la location d'innombrables chambres d'hôtes.

►dans les pays de l'Est De très grands aménagements balnéaires ont été construits, en Bulgarie et en Roumanie surtout.

Ils attirent les touristes occi­ dentaux et leurs précieuses devises fortes.

Mais le développement du tourisme international se heurte selon les pays à des obstacles plus ou moins dissuasifs : faiblesse du réseau routier, services moins développés qu'en Occident, contraintes diverses (mini­ mum de dépense, itinéraires Imposés).

►dans le Tie rs Monde Le tourisme international crée là de véritables chocs de civilisa­ tions tant le déséquilibre dans le niveau de vie est fort et tant les valeurs culturelles sont différentes.

Les réactions de rejet, quand elles existent, ont aussi pour origine le fait que les profits tirés du tourisme sont injustement répartis et que les inégalités sociales en sont accentuées.

►espaces peu fréquentés Certaines formes de tourisme, de découverte ou sportives, s'intéressent aux milieux difficiles ou peu humanisés.

Ceci s'observe en particulier dans des espaces lointains ou inhospita­ liers comme le Grand Nord (Alas�0 par exemple), les grandes montagnes, dans certaines îles, etc.

La conservation de la Nature dans ces espaces et l'équilibre des activités traditionnelles peuvent être garantis par l'institution de réserves et de parcs naturels.. »