le soie
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Soyez plus efficace avec Au premier abord, il me semble que je suis le mieux
placé pour me conna ître. En tant qu' être conscient, j'ai le sentiment de savoir qui je suis, ce que je suis.
En revanche, il m'arrive souvent de penser que les autres ne me comprennent pas, qu'ils ne peuvent avoir acc ès à mon intimit é, et donc qu'ils ne me connaissent pas. Toutefois, ma subjectivit é n'estelle pas un obstacle à une connaissance objective de moim ême ? Quand je pr étends me conna ître, ne suisje pas, au fond, de mauvaise foi ? Et s'il m'arrive de reconna ître tel ou tel d éfaut que j'ai, n'estce pas par complaisance ou pour le nier par cet acte m ême de sinc érité ? En outre, à supposer que je m'efforce d' être le plus objectif possible, la simple conscience imm édiate que j'ai de moim ême n'estelle pas illusoire ? Nietzsche a su prendre la mesure de la difficult é. Dans Le Gai Savoir, il écrit « Combien de gens savent ils observer ? Et, dans le petit nombre qui savent, combien s'observentils euxm êmes ? "Nul n'est plus que soim ême étranger à soim ême ", (...) c'est ce que n'ignore, à son grand d éplaisir aucun sondeur de l' âme humaine; la maxime "Connaistoi toim ême" prend dans la bouche d'un dieu, et adress ée aux hommes, l'accent d'une f éroce plaisanterie » (§ 335, trad. A. Vialatte, coll. Id ées, Gallimard, 1950). Autrui estil, pour autant, le mieux plac é pour me conna ître ? Il ne semble pas. Comment peutil, partant de l'observation de mes comportements, avoir acc ès à mon int ériorit é ? N'estil pas ext érieur à moi, à ce que je ressens, à mes pens ées les plus secr ètes ? Rousseau nous raconte, dans Les Confessions, qu'accus é injustement d'avoir commis une faute, il d écouvre avec stup éfaction que son innocence n'est pas directement perceptible par les autres. En outre, comment autrui peutil me conna ître, s'il ignore la part d' étranget é ou cet « autre » qui est en lui ? Ne risquetil pas de me voir tel qu'il souhaiterait consciemment ou inconsciemment que je sois ? Fautil, d ès lors, pour vraiment se conna ître, passer par la m édiation d'un psychanalyste, c'est àdire d'un ê tre qui se conna ît suffisamment de l'int érieur pour éviter toute projection et qui, à défaut de me d évoiler ce que je suis vraiment, car il ne faut pas demander l'impossible Freud ne cachait pas l'ampleur du projet analytique en le comparant aux grands travaux d'ass èchement des polders en Hollande, me permettra n éanmoins de recouvrer une certaine intelligence de moim ême ? On peut se demander si le rapport à soi se pose en termes de connaissance. La volont é de comprendre à tout prix, recherche but ée de la transparence, ne visetelle pas à bannir de ma conscience le sentiment de l'opacit é de mon être, à résorber mon être dans la connaissance que je pourrai en avoir ? Pourquoi vouloir r éduire le v écu à l'intelligible ? A moins d' être sans fin sujet à une compulsion de r épétition, confront é toujours au retour du m ême, à l'échec et à la souffrance n évrotique auquel cas le recours à un psychanalyste s'av ère souhaitable , ce qui importe, n'estce pas, plus que la connaissance de soi, la qu ête de soi ? Qu ête qui peut prendre diverses formes (l' amour , la cr éation) et qui devient ce qui me soutient dans l'existence et me porte en avant. Microsoft Office Starter 2010. »
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