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Le silence des bêtes

Publié le 06/01/2021

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« Le silence des btes ætre capable dÕutiliser le langage semble a priori tre le privilge dÕun unique tre : lÕhomme.

En effet, bien que les btes soient capables de produire certains sons, elles ne peuvent pas parler comme lÕhomme serait capable de le faire, puisquÕelles seraient dŽpourvues dÕun ŽlŽment fondamental : une conscience dÕelles-mmes.

Ainsi, il semble que les btes soient des tres condamnŽs ˆ subir le carcan du silence, incapable de sÕexprimer et incapable de parler.

Mais ne serait-ce pas tomber dans un antropomorphisme rŽducteur que de considŽrer que les btes nÕont pas de langage simplement parce quÕelles ne parlent pas de la mme manire que nous ? En effet, il semble que animaux parviennent ˆ communiquer entre eux, par des moyens certes, diffŽrents des n™tres, mais qui nÕen sont pas moins significatifs.

Mais si les btes sont capables de communiquer, est-ce quÕelles possdent nŽcessairement un langage ? Et finalement, Ç le silence des btes È ne peut-il pas signifier lÕabsence de logos de lÕhomme en proie ˆ sa propre bestialitŽ, soumis ˆ ses instincts ? LÕhomme nÕest-il pas par dŽfinition celui qui peut, parce quÕil est perfectible, tomber en dessous de lÕanimal en allant contre sa nature ? Le problme pourrait-il tre formulŽ ainsi : les btes sont-elles dŽpourvues de langage ? Aprs avoir expliciter le fait que les btes sont incapables de parler de la mme manire que les hommes, nous verrons quÕelles sont tout de mme capables de communiquer.

Aussi serons-nous amener ˆ distinguer les moyens de communication du langage, et donc Žgalement ˆ donner une nouvelle acception ˆ la notion de bte.

I.

Les btes ne peuvent pas parler Il semble que lÕincapacitŽ des btes ˆ penser les prive de parole.

Comme lÕexplique Descartes dans Lettre au marquis de Newcastle, lÕhomme peut prendre la parole en dehors de toute stimulation, ce qui nÕest pas le cas des btes, qui peuvent tout au plus Žmettre des signaux quÕelles ne contr™lent pas vraiment.

LÕHomme peut dŽcider de dire quelque chose, mais aussi de se retenir sÕil pense que sa parole nÕest pas adaptŽe.

La parole est une expression de la pensŽe, propre ˆ la conscience humaine.

Il y a donc une volontŽ de signifier dans la parole.

Ainsi, les btes, seraient incapables de penser.

En effet, si elles le pouvaient, elles auraient trouvŽ un moyen de nous signifier leurs pensŽes.

Par exemple, les muets ont bien rŽussi ˆ trouver un moyen dÕexpression ˆ travers les signes.

Au contraire, les perroquets, qui produisent des sons, ne parlent pas.

En effet, ils reproduisent des sons rŽpŽtitifs puisquÕil nÕy pas de volontŽ de signifier quelque chose.

Ils reproduisent juste un son mimŽtiquement.

On se rend Žgalement compte de lÕincapacitŽ des animaux ˆ parler dans ConsidŽrations inactuelles, Nietzsche (1873).

La bte serait selon Nietzsche, prise dans le Ç piquet de Page � sur � 17. »

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