Le sens du titre Zazie dans le métro

« 1 / 2 Le sens du titre Zazie dans le métro Parodiant les titres des livres pour enfants des années 1960, Martine à la mer, Caroline aux Indes, le roman de Queneau crée un décalage entre son titre et son contenu, qui n'a rien d'enfantin à part son héroïne.

D Zazie, personnage éponyme 1 Zazie est le personnage éponyme; le prénom de la fillette -ou plutôt son surnom -donne son titre au roman et met ainsi l'ac­ cent sur l'importance de l'enfant dans l'histoire.

1 En effet, même si l'oncle Gabriel joue un rôle majeur, il n'est pas le moteur du récit , étant plutôt l'objet passif des observa­ Mais de quel prénom est-ce le diminutif, Queneau ne le dit pas.

tions et des questions de Zazie.

Le choi� de ce diminutif, plus que la référence à un prénom féminin comme Isabelle ou Élisabeth, pourrait provenir -par jeu de langage -de ceu� qu'on appelait les «zazous» à Saint-Germain-des-Prés pendant l'Occupation, jeunes gens non-conformistes, provocateurs, amateurs de jazz et du mode de vie américain.

1 Le surnom à peine féminisé s'accorde au fait que l'héroïne est une fillette dont l'aspect androgyne est mis en évidence par les « bloudjinnzes » qu'elle porte dans la seconde partie du récit.

Zazie est elle aussi attirée par tout ce qui est américain, comme le coca-cola, et par les caves de« Singermindépré ».

Elle affiche sa mauvaise éducation avec provocation en ajoutant «mon cul» à nombre de ses réponses.

1 Zazie est qualifiée de« mouflette » dans le roman, ce qui insiste sur sa jeunesse ; c'est une préadolescente d'une douzaine d'an­ nées, curieuse de la se�Y"C=Vj des adultes, par goût de la décou­ verte scientifique et non par pulsion se�Y.CC.

qu'elle e ressent as encore .

m Le métro, entrailles de Paris À plusieurs reprises elle exprime même son dégoût pour la sexualité.

1 Le métro est le leitmotiv du roman, son fil conducteur en quelque sorte.

Il est l'objet de la quête poursuivie par Zazie , mais un objet déceptif puisque le métro est en grève à son arrivée à Paris, comme elle l'apprend aussitôt des­ cendue du train à la gare d'Austerlitz.

Sa colère est aussi grande que sa décep­ tion, et la consolation du métro aérien que veut lui montrer Gabriel ne la contente pas car «le métro, c'est sous terre, le métro» (p.

17), affirme-t-elle avec bon sens. 2 / 2. »