Databac

Le sac de Rome (1527)

Publié le 11/04/2024

Extrait du document

« Le sac de Rome (1527) « Le sac de Rome est le témoignage brutal de la fragilité de la civilisation face aux ravages de la guerre ».

Cette citation de Machiavel (célèbre philosophe politique italien de la Renaissance) suggère que même les sociétés les plus avancées sur le plan culturel et civilisationnel peuvent être gravement affectées, voire même détruites, lorsqu'elles sont confrontées à la violence d’un conflit armé.

Cet événement est un exemple puissant des conséquences dévastatrices que peut avoir la guerre, même sur des centres culturels et religieux aussi importants que Rome. Un sac est une action militaire au cours de laquelle une ville est prise d'assaut par des forces ennemies, généralement suivie de pillages, de destructions et de violences envers la population et les biens.

L'origine du terme remonte au latin saccus, qui signifie "sac" ou "sac de butin".

Lorsque les forces militaires prenaient une ville, elles « sacraient » la ville en pillant ses richesses, en s'emparant de biens précieux et en commettant souvent des atrocités contre la population. Ainsi, le « sac de Rome » est un événement militaire de la septième guerre d'Italie (sur onze au total) qui a lieu le 6 mai 1527 et se poursuit ensuite jusqu'en février 1528.

Rome, capitale des États pontificaux (du pape), est mise à sac par les troupes de Charles Quint (roi d’Espagne et empereur du Saint-Empire germanique) essentiellement composées de lansquenets (mercenaires) allemands luthériens (protestants), qui se révoltent au sujet de salaires impayés. Dès lors, nous pouvons nous demander Quelles sont les causes qui ont conduit à ce sac, comment s'est-il déroulé, et quelles en ont été les conséquences à la fois pour la Renaissance italienne mais aussi pour l'équilibre politique en Europe ? Cette problématique nous invite à d’abord analyser les divers facteurs qui ont amené ce sac, puis ensuite de traiter les faits pour enfin exposer les répercussions de cet événement, notamment son impact sur la Renaissance italienne et ses conséquences sur l'équilibre politique en Europe. I.

Les causes du sac de Rome de 1527 1.

Contexte militaire et politique tendu ll faut revenir deux ans plus tôt, le 24 février 1525, en pleine sixième guerre d’Italie, pour comprendre ce sac de Rome de 1527.

Ce matin-là, les troupes impériales écrasent les Français à Pavie.

François Ier, qui avait pris la tête de ses armées, est capturé puis transféré auprès de l’empereur Charles Quint, en Espagne. C’est lors de la signature du traité de Madrid en janvier 1526 que prend fin cette sixième guerre d’Italie.

A la suite de ce traité, le roi François Ier, prisonnier, doit renoncer à toutes ses prétentions sur l'Italie, à certaines places fortes de la Picardie et restituer le duché de Bourgogne aux Habsbourg. 2.

Facteur religieux mêlé au militaire Mais, voyant le Saint Empire prendre trop de pouvoir en Italie du Nord, le Pape Clément VII forme la Ligue de Cognac en mai 1526 contre la puissance habsbourgeoise.

Le pape Clément partage le même sentiment que le roi de France envers Charles Quint. Il craint, par expérience de la politique impériale des siècles précédents, une unification des Etats au détriment de l'État pontifical qui risque de disparaître complètement.

La Ligue se compose en plus du pape et du roi de France, du duché de Milan, de la république de Venise, de la république de Gênes ainsi que la Florence des Médicis. Echouant à ramener le Pape dans son camp, l’empereur monte une révolte contre lui avec le cardial Pompeo Colonna.

Ce dernier rassemble ses troupes et les lâche sur la ville le 20 septembre 1526.

Assiégé au sein de sa propre ville, le Pape est contraint de quitte la Ligue de Cognac et son alliance avec la France.

Cependant, dès que Colonna quitte Rome pour Naples, Clément VII rompt le traité signé avec Charles Quint et appelle la France à son secours.

L’Empereur décide alors d’une action militaire directe pour l’Etat pontifical et envoie Charles de Bourbon à la tête d’une armée. II.

Les faits du sac de Rome 1.

L’arrivée à Rome : une entrée sans difficulté Charles de Bourbon part d'Arezzo le 20 avril 1527, à la tête de 35 000 soldats, profitant de la situation précaire dans laquelle se trouvent les Vénitiens et leurs alliés en raison de l'insurrection de Florence contre les Médicis.

5 000 soldats défendent la ville de Rome mais ils bénéficient de solides remparts et d'artillerie dont les assiégeants sont dépourvus.

Charles de Bourbon doit prendre la ville rapidement pour éviter d'être piégé à son tour par l'armée de la Ligue.

Mais, le 6 mai, il est blessé à mort d'un coup d'arquebuse, ce qui fait disparaître toute retenue chez les soldats qui s'emparent facilement de la ville. Les troupes impériales, au service de Charles Quint, ne sont pas seulement composées de lansquenets.

Ceux-ci sont quatorze ou quinze mille auxquels s'ajoutent six mille espagnols et quatre à cinq mille Italiens commandés par Colonna notamment. Grâce à la résistance et au sacrifice des gardes pontificaux, le pape Clément VII réussit à se réfugier dans le château Saint-Ange en empruntant le passetto, un chemin couvert fortifié construit par un de ses prédécesseurs à.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles