Le Roman français
Publié le 09/12/2021
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Le Roman français. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Le roman n'existe que s'il existe des romanciers. L'auteur de Francion ne se prend pas pour un romancier. Celui de Gargantua non plus. Ni Mme de La Fayette, ni Marivaux, ni Rousseau. Il ne suffit pas de raconter une histoire, se déroulant dans le temps et l'espace, mettant en scène des personnages auxquels l'auteur prétend nous intéresser, pour qu'il y ait roman. Comme l'ode au XVIe siècle, la tragédie au XVIIe le drame au début du XIXe le genre romanesque naît au moment où les meilleurs écrivains le choisissent comme mode d'expression, lui donnent des règles, une forme, un contenu propres, l'investissent de leurs problèmes et des problèmes de leur époque. La conjonction s'est opérée avec Balzac, Stendhal, Flaubert, Dickens, Dostoïevski, Tolstoï. Quelques dizaines d'années plus tard, le roman a triomphé des autres genres et il est déjà en crise. Rimbaud, Verlaine, Laforgue, Mallarmé expriment mieux les exigences de la littérature et les besoins de leur temps que les épigones de Flaubert, les suiveurs de Zola. Le genre s'est figé dans une formule et des procédés, avec les champions du roman "bourgeois", "psychologique", régionaliste, exotique. Même Barrès (avec La Colline inspirée), même Anatole France (avec Le Lys rouge) ne font qu'emplir un cadre de plus en plus étroit, de plus en plus artificiel. Les auteurs qui, au même moment, vont compter, les jeunes Gide, Claudel, Valéry dénoncent le roman comme le lieu de toutes les facilités et complaisances, lui dénient une valeur artistique. Selon une phrase qu'il n'a peut-être jamais prononcée, Valéry refuse de faire "sortir la marquise à cinq heures", et Gide ferme à Marcel Proust les portes de la Nouvelle Revue Française.
Le roman n'existe que s'il existe des romanciers. L'auteur de Francion ne se prend pas pour un romancier. Celui de Gargantua non plus. Ni Mme de La Fayette, ni Marivaux, ni Rousseau. Il ne suffit pas de raconter une histoire, se déroulant dans le temps et l'espace, mettant en scène des personnages auxquels l'auteur prétend nous intéresser, pour qu'il y ait roman. Comme l'ode au XVIe siècle, la tragédie au XVIIe le drame au début du XIXe le genre romanesque naît au moment où les meilleurs écrivains le choisissent comme mode d'expression, lui donnent des règles, une forme, un contenu propres, l'investissent de leurs problèmes et des problèmes de leur époque. La conjonction s'est opérée avec Balzac, Stendhal, Flaubert, Dickens, Dostoïevski, Tolstoï. Quelques dizaines d'années plus tard, le roman a triomphé des autres genres et il est déjà en crise. Rimbaud, Verlaine, Laforgue, Mallarmé expriment mieux les exigences de la littérature et les besoins de leur temps que les épigones de Flaubert, les suiveurs de Zola. Le genre s'est figé dans une formule et des procédés, avec les champions du roman "bourgeois", "psychologique", régionaliste, exotique. Même Barrès (avec La Colline inspirée), même Anatole France (avec Le Lys rouge) ne font qu'emplir un cadre de plus en plus étroit, de plus en plus artificiel. Les auteurs qui, au même moment, vont compter, les jeunes Gide, Claudel, Valéry dénoncent le roman comme le lieu de toutes les facilités et complaisances, lui dénient une valeur artistique. Selon une phrase qu'il n'a peut-être jamais prononcée, Valéry refuse de faire "sortir la marquise à cinq heures", et Gide ferme à Marcel Proust les portes de la Nouvelle Revue Française.
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- LE ROMAN FRANÇAIS AU MOYEN ÂGE ET À LA RENAISSANCE
- Dissertation français "Le personnage de roman doit-il véhiculer une morale conforme à celle de la société afin d'intéresser le lecteur et lui plaire ?"
- L'idée même que la signification d'une oeuvre valable puisse être épuisée après deux ou trois lectures est une idée frivole. Pire que frivole : c'est une idée paresseuse », écrivait Claude-Edmonde Magny en 1950 dans Histoire du roman français depuis 1918. En vous appuyant sur des exemples précis que vous emprunterez à la littérature et, éventuellement, à d'autres formes artistiques, vous montrerez pourquoi certains aspects essentiels d'une oeuvre ne se livrent que peu à peu et comment
- On rapproche souvent le cinéma de la littérature écrite, et les réalisateurs eux-mêmes ont eu bien des fois recours au roman ou au théâtre, leur empruntant soit des œuvres déjà accomplies, soit une forme familière au public. Cependant, un critique, Jean Limousin, écrivait à propos d'un metteur en scène célèbre : « La justesse des notations, leur portée sur le public, tiennent à ce qu'elles sont pensées directement « en cinéma» par un homme intelligent qui découvre aussitôt l'équivalent
- Le Roman français par Maurice Nadeau Le roman n'existe que s'il existe des romanciers.