Le provençal et les « félibres »:Le réveil de l'Occitanie.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 Le provençal et les «félibres»
Le réveil de l'Occitanie 1854
La langue provençale, qui se répandit
dans la France du Moyen Age grâce aux troubadours, a été peu à peu réduite à un
simple dialecte local par la centralisa
tion jacobine et républicaine.
Sous la Restauration, les romantiques,
qui affectionnent
le pittoresque et le folklore, veulent redonner vie au pro
vençal et, surtout, lui rendre sa qualité
de langue littéraire.
Des poètes, des
ouvriers, des paysans, des instituteurs,
comme Joseph Roumanille,
ou des écri
vains, comme Frédéric Mistral, s'assem
blent à Arles, en 1852, et à Aix, en 1853,
pour tenter cette réhabilitation.
Le 21 mai 1854, sept poètes provençaux,
réunis à la bastide de Fontségugne, déci
dent de fonder une association: le Féli
brige.
Il s'agit de Paul Giéra, auteur du recueil Lou Li ame de rasin (Les Grappes
de raisins), Jean Brunet, surnommé le «félibre de l'Arc de sedo »(arc-en-ciel), Alphonse Tavan, auteur de Amour et
Plour,
Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, éditeur et auteur de La Miou
grano entreduberto (La Grenade en
trouverte),
Mathieu et Frédéric Mistral;
ils prennent le nom de« félibres» en sou
venir des «sept félibres de la loi» évo
qués par saint Anselme.
Ils veulent dé
fendre et illustrer le provençal, comme
naguère les sept poètes de la Pléiade ont voulu le faire pour la langue française.
Les «félibres» fondent un Almanach
provençal, revue annuelle où ils s'atta chent à définir les règles écrites de
l'ancien idiome des troubadours.
En
1878, Mistral publie un Trésor du Féli brige, dictionnaire provençal-français, et
il marque l'apogée
du mouvement en
écrivant Mireille, poème épique en pro
vençal qui est édité en 1859 par Rouma
nille et salué avec enthousiasme par
Lamartine.
Le mouvement des
«félibres» s'étend grâce à la caution de Saint-René Taillan
dier, universitaire de Montpellier; les
poètes catalans et
d'autres écrivains de
langue d'oc, venus du Limousin, d'Au vergne et de Toulouse, se joignent au
mouvement.
Certes, il y aura des dissen
sions politiques au sein des «félibres», qui se partageront en blancs, royalistes,
et en rouges, républicains; mais le mou
vement se définit précisément dans une
Constitution, rédigée à Avignon en
1876, qui stipule que
les« félibres» sont
dirigés par un «capoulié», prévoit tous
les sept ans des Jeux floraux, destinés à
récompenser un écrivain provençal, et
l'élection
d'une reine du Félibrige.
Le provençal et les «félibres», dans la
seconde moitié du XIX• siècle, acquiè
rent une notoriété et une gloire qui dé
passent les frontières des pays de langue
d'oc et connaissent la consécration des
milieux universitaires parisiens en 1884.
Cent ans plus
tard, le provençal, grâce à l'action des «félibres», est vraiment re connu en France comme une langue à
part entière.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- provençal, n.
- Occitanie.
- République tchèque (2001-2002): Un certain réveil du nationalisme
- Japon (1983-1984): Le réveil stratégique
- Sa mère, veuve d'un capitaine provençal, vivant à Avignon d'une maigre rente, avait dû se contenter de pain et d'eau pour le pousser jusqu'à l'Ecole polytechnique. Émile Zola, Germinal, ABU, la Bibliothèque universelle