LE NÉO-TAOÏSME

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« En gros, on pourrait dire que chez les penseurs de la dynastie des Han s'institutionnalise une sorte de doctrine officielle à base de retour aux Cinq Classiques, base qu'avait précisément voulu éliminer le légisme et Qing Shi Huangdi (autodafé des livres 213 av. J.-C.). Comme les lettrés confucéens étaient les défenseurs attitrés des Cinq Classiques, leur importance n'a pu que s'établir d'autant plus fermement que c'est précisément par des examens portant sur ces Cinq Classiques et sur les Livres confucéens (Entretiens de Confucius et le Mengzi) que commence à se faire le recrutement du «corps mandarinat » des fonctionnaires. Par ailleurs, confucéens comme taoïstes étant opposés à l'hyper-gouvernement légiste, les uns à cause de son caractère anti-moral, les autres de son aspect «anti-naturel», ils souhaitaient voir dans la nouvelle dynastie des Han un souverain selon leurs vœux : pour les uns un Fils du Ciel, régnant et gouvernant avec sagesse et mesure, pour les autres un Saint qui pratiquant le wei wu wei règne sans gouverner, son «efficace tranquillité» étant gage et assurance que tout est pourtant gouverné par lui. Remarquons aussi que le confucianisme des Han connaît au moins deux courants. Un courant éclectique, ésotérique, gnostique, «cabalistique», influencé par le système yin-yang et la combinatoire dynamique des Cinq Eléments (Bois, Feu, Terre, Métal, Eau) promouvant une philosophie de l'histoire où les dynasties trouvent rang, couleur et «vertu», influencé aussi par le wu wei taoïste. Courant qui, s'il avait poursuivi ...»