Le manifeste de Brunswick:Une funeste «gaffe».
Publié le 17/05/2020
                             
                        
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Unefuneste 	«gaffe)) 	
En 	août  1792,  au moment  où l'Autriche 
et  la  Prusse  coalisées  s'apprêtent 	à enva
hir  la France,  parvient, 	à Paris, 	un 	«ma
nifeste» 	signé  par Charles-Ferdinand
Guillaume,  duc 	de 	Brunswick,  généralis
sime  des armées  alliées, et rédigé  au 
quartier  général 
de 	Coblence, 	le 25 	juil
let  1792.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce manifeste,  véritable décla
ration 	
de 	guerre  qui suscitera 	en 	France 
l'indignation  générale, tire 	ses 	origines 
des  tractations  secrètes 	de 	la cour 	de 	France  et du  couple  royal prisonnier 
aux  Tuileries.
                                                            
                                                                                
                                                                    	En 	effet,  on découvrira 
plus  tard  une lettre  de la reine  deman
dant  au comte  Mercy,  ambassadeur 
autrichien  à 	
Paris, 	de 	publier un mani
feste  pour  arrêter 	«les 	factieuu.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'est 
un  agent  du roi,  Mallet  du 	Pan, 	qui en 
conseille  la rédaction  qui sera  finale
ment  l'œuvre  d'un groupe  d'émigrés, 
dont 	
le marquis 	de 	Limon.
                                                            
                                                                                
                                                                    
En  premier  lieu, le manifeste 	de 	Bruns	wick 	tente d'expliquer 	les 	raisons 	de 	la 
coalition  austro-prussienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il dénonce 
la  suppression  unilatérale, par la Con
vention,  des droits  des 	
«princes 	alle	mands  possessionnés  d'Alsace et de Lorraine».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Puis 	il 	s'irrite,  dans une 
seconde  partie, 	de 	l'état d'anarchie 	de 	la 
France  et des  menaces  qui pèsent  sur la 
famille  royale,  soumise 	
à des vexations 
continuelles.
                                                            
                                                                        
                                                                    	
Si le document 	affirme 	que  l'Autriche  et 
la  Prusse  n'entendent  pas conquérir  la 
France, 	
il prétend  que 	les 	armées alliées 
sont  prêtes 	à délivrer 	le roi et la reine  et 
parle  même  de protéger en 	France 	les 	personnes  et 	les 	biens.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Bien 	plus, ce 
manifeste  qui émane 	de 	puissances 	
25 	juillet 	1792 	
étrangères  donne aux soldats,  aux admi
nistrateurs  et aux  habitants  de la France 
des  ordres 	
de 	résistance 	à la Révolution 
et 	les 	menace 	de 	répression 	si ces  ordres 	ne 	sont  pas exécutés.
                                                            
                                                                                
                                                                     Enfm, 	il annonce 
pour 	Paris 	un  châtiment  exemplaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	roi Louis  XVI reçoit 	le 	document 	le 	1er 	août et 	le transmet 	à l'Assemblée 	lé	gislative 	le 3 août.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	manifeste 	de 	Brunswick  provoque 
dans  l'Assemblée  et parmi 	les 	Parisiens 
non  pas la peur,  mais la colère.
                                                            
                                                                                
                                                                    	On 	s'enrôle  volontairement  dans l'armée; les 	48 sections,  moins une, de la Com
mune  réclament  la déchéance  du roi.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Les  conséquences  du manifeste  sont 
immenses:  prise des Tuileries  et 	
fin 	de 	la 
royauté;  puis, après 	les 	défaites 	de 	Longwy  et 	de 	Verdun, la victoire 	de 	Valmy  où 	le duc de Brunswick,  signatai	re du fatal  document,  est battu.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Ce  dernier  n'est pourtant  pas un ennemi 
de 	la France;  on l'a contraint 	à signer 
un  texte  qu'il n'a pas  rédigé  lui-même  et 
qu'il  considère, 	
en 	ses propres  termes, 
comme 	«impolitique» 	et  qu'il  qualifie 	d'«acte  déplorable».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il n'empêche  que 	le 	manifeste  de Brunswick  a, par  ses 
outrances,  radicalisé la Révolution  fran
çaise.
                               2 / 2.
                                                                                                                    »
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