Le malade imaginaire acte I scène 1 Lecture linéaire

« 1 SEQUENCE 4 : SPECTACLE ET COMEDIE MOLIERE, LE MALADE IMAGINAIRE (édition Classicolycée) Objet d’étude : Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle Œuvre intégrale : moliere le malade imaginaire TEXTE 1 : Molière, Le Malade imaginaire , La scène d’exposition Acte I, scène 1 (1673) de « Plus, du vingt -sixième… » à la fin de la scène (p.24 -26, l.29 -60) https://youtu.be/xm30oOg3c4w INTRODUCTION : 1.

[Présentation de l’auteur :] Le Classicisme mit à l’honneur le genre du théâtre.

La tragédie, en tant que genre noble, occupa le devant de la scène avec les pièces de Corneille ou de Racine.

Néanmoins, la comédie avec Molière (1622 -1673), alla au-delà de la farce traditionnelle , pour interroger la société de son temps, et présenter des satires féroces de ses contemporains .

2.

[Présentation de l’œuvre] : Le Malade imaginaire (1673), dernière pièce d e Molière , ne déroge pas à la règle : s’inspirant de la devise latine « castigat ridendo mores », i l cherche de nouveau à plaire et à instruire .

A travers une comédie ballet, aux intermèdes dansés et chantés entre les actes, Molière critique la médecine et les médecins de son temps par la caricature d’un hypocondriaque : le personnage principal, Ar gan. 3.

[Présentation du passage] : Il s’agit de la fin de la scène d’exposition : la pièce s’ouvre sur un monologue de son personnage éponyme : Argan est en train de calculer ce qu’il doit à son apothicaire M.

Fleurant. [RAPPEL : La scène d’exposition est la première scène d’une pièce de théâtre et elle remplit deux fonctions : une fonction informative (elle doit apporter les informations nécessaires à la compréhension de la situation initiale : sur le cadre spatio -temporel + les personnage s + l’intrigue + registre dominant + genre) + fonction « suspens » : susciter la curiosité du spectateur qui doit se poser des questions (lui donner envie de voir la suite)] [LECTURE EXPRESSIVE] 4.

[Problématique s possibles :] Nous verrons s’il s’agit d’une scène d’ex position traditionnelle : • En quo i s’agit -il de la scène d ’exposition de la pièce ? Et en quoi est -elle com ique ? Cette scène d ’exposition remplit - elle les fo nctions attendues ? • En quoi ce monologue d’Argan, loin d’être une scène d’exposition classique, dresse -t-il le portrait original d’un être décrit par sa seule maladie ? • Comment Molière entreprend -il, par le spectacle et la comédie, de corriger les mœurs ? 5.

[Plan :] Ce texte s’articule en trois mouvements: 1.

l.1 -10 : Une entrée en matière comique : l’e xamen des factures de l’apothicaire 2.l.10 -16 : Un thème comique : Des comptes à régler … 3.

l.16 -fin : Un personnage comique : Règlement de comptes ou l’angoisse existentielle d’Argan I : Le premier mouvement : Une entrée en matière comique : l’examen des factures de l’apothicaire (l.1 -10) : 1.

« Argan , se ul dans sa chambre assis, une table devant lui … » (l.1) : Cette scène est un monologue puisqu'Argan est seul en scène : la didascalie initiale indique qu'il est « seul dans sa chambre » (l.1) mais précise également qu'il « fait, parlant à lui -même, les dialogues suivants » (l.

2).

Le lecteur est donc prévenu qu'Argan apostrophera des personnes qui ne sont pas présentes sur scè ne – ce qui nous donne un indice de sa « folie », ou de sa manie : il est, dans la tradition des comédies moliéresques, un monomaniaque (obsédé par une idée fixe qui confine à la folie) .

→ Cette scène d’exposition remplit bien sa première fonction informative avec le principal trait de caractère du personnage éponyme : sa « folie ».

2.

Molière use de plusieurs procédés pour animer ce monologue qui, constitué d'énumérations de traitements e t de calculs, pourrait , sinon , s'avérer répétitif et lasser le spectateur : a) : Tout d'abord, les extraits d'ordonnance et les factures lus par Argan emploient un jargon médical qui nous plonge dans l'univers du malade – l’un des principaux thèmes de l’œuvre et sa monomanie : l’obsession de la maladie – et ce jargon peut nous fai re sourire : « compte des parties d’apothicaire » (didascalie initiale) + « un clystère carminatif, pour chasser les vents de Monsieur, trente sols » (l.3) b) : Ensuite, Molière varie les structures de phrases et le rythme du monologue , qui parfois s'accélère : • les interjections et expressions orales (« Bon » l.6 -8, « Ah ! […] tout doux s’il vous plaît » l.10 ) • ainsi que la récurrence des sommes à payer (« Vingt et trente sols » , « Dix sols » …) ponctuent son discours en rompant la litanie [= prière récitée comme une énumération] des traitements et des calculs.. »