Le Gai Savoir
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Après la rédaction du Gai Savoir, Nietzsche
ne cesse d'être harcelé par la maladie,
jusqu'à la démence qui le frappe à Turin en
janvier 1889.
Son œuvre philosophique
s'interrompt ainsi brutalement, alors
qu'il
a encore onze années à vivre.
De nombreux aspects de la philosophie de
Nietzsche ont donné lieu à de fortes
controverses
et à des interprétations
nettement divergentes .
Il n'empêche que
la désinvolte
arroganc~ _de certains de ses
propos n'enlève rien au style parfois
éblouissant de
sa pensée.
Dessins de Maja
La mort de Dieu
E
n écrivant Le Gai Savoir en 1881 et 1882,
Friedrich Nietzsche surmonte une grave mala
die.
Étape marquante de sa vie de penseur, cette
œuvre s'ouvre par un prologue en vers de soixante
trois épigrammes, qui introduisent le lecteur
à cinq
livres d'aphorismes, suivis
d'un appendice, «Les
Chansons du prince Vogelfrei ».Nietzsche prend un
malin plaisir à varier et même déguiser l'expression
de sa
pensée.
Ainsi est-il tour à tour poète, satiriste,
exégète ou orateur ; il formule ses idées avec ironie
et ambiguïté, il risque des paradoxes ou des élans
lyriques, il passe sans hésiter de la dérision à l'exal-
tation ou à l'argumentation logique.
De nombreux
thèmes s'entrelacent au cours des 383 aphorismes,
pour la plupart assez longs.
Portant sur son époque
l'impitoyable diagnostic de la modernité -Dieu est
mort
-, Nietzsche esquisse dans Le Gai Savoir les
lignes de force majeures de sa philosophie : le deve-
nir du temps est un éternel retour du Même, une
~ 'SII.< "U.
---~--
Pour Nietzsche,
presque toutes les valeurs
sont caduques.
Opposé aux paresseux
arrangements de l'esprit, il cherche
à donner forme à
son Idéal.
volonté de puissance omniprésente met le monde et .......
.,..._ ~...._--~~~~~~~~~~-- 1' histoire dans un état d'incessants conflits.
~ -·r:,,
( _.$ 3:", Critique et Idéal ~ -:...
~
L
e Gai Savoir tient son titre de la« gaya
scienza
», expression empruntée aux
troubadours du Moyen Age.
Au cœur de la
souffrance, le philosophe malade atteint dans
ses pensées une secrète profondeur parfois
terrible et glaciale, elle recèle un savoir qui
ne peut être saisi par les seules forces de la
raison.
Ce savoir autorise le philosophe
à
dénoncer l'attachement confortable aux
valeurs établies et lui confère une attitude
éminemment critique.
La vieille métaphy
sique, la morale, le christianisme sont passés
au crible
d'une remise en cause acérée.
Toutes les valeurs sont entachées de déca
dence aux yeux du penseur.
Quant à la gaieté,
elle naît de
la guérison.
D'un renouveau
réparateur surgissent une inspiration vigou
reuse et un élan vers
l'idéal, préfigurant
l'appel au « surhomme ».
Philosopher
revient à cultiver une personnalité forte, noble et
tragique, parce que capable de voir les choses en face.
Nietzsche se fait alors le chantre de l'acte créateur à
l'origine d'une beauté rayonnante de joie.
« Ne reste pas en pays plat ! Ne t'avise pas de trop monter ! Vu à mi-hauteur, le monde Offre l'aspect le plus beau.
,..
»
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