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Le Crac des chevaliers

Publié le 16/10/2022

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« Le Crac des Chevaliers Introduction Contrairement aux exposés précédents, nous n'allons pas vous présenter un article scientifique classique mais plutôt un site internet dans sa globalité.

Ce site est celui du Ministère de la Culture qui apparaît sous la collection www.archeologie.culture.fr et qui se consacre à la castellologie du ProcheOrient médiéval.

En effet, face aux destructions et aux importantes menaces pesant sur le patrimoine proche-oriental depuis 2011, ce site internet donne à voir et à comprendre les trésors architecturaux de cette région du monde.

C'est un outil virtuel qui sert à la connaissance du plus grand nombre mais surtout à la préservation visuelle de ces monuments.

Il a également pour but de permettre la continuité des recherches universitaires et scientifiques des historiens et archéologues sur ces vestiges devenus pour la plupart inaccessibles, d'un point de vue sécuritaire. / Ce site internet présente la plus emblématique des forteresses construites par les croisés au Proche-Orient qui se nomme « Crac/Krak des Chevaliers» ou « Krak de l'Hospital», soit Qal'at al Ho~n en arabe (La forteresse imprenable).

Ce château a été redécouvert à la fin du XIXe siècle par un géographe et membre de la Société savante des antiquaires de France, Guillaume Rey (1837-1916) qui, d'après des dessins, plans et photographies, met au point une version imagée voire imaginée de cet ensemble castral.

À l'époque des mandats français sur la Syrie et le Liban (1920-1946), de nombreux historiens et archéologues s'orientent vers cette partie du monde pour y mener à bien recherches et missions archéologiques.

Par exemple, Camille Enlart (1962-1927) se consacre à l'architecture religieuse des croisés en Syrie alors que le chartiste Paul Deschamps (1888-1974) porte ses recherches sur les fortifications des croisés en Terre sainte et entreprend, parallèlement, des travaux de restauration du site à partir de 1930.

Parmi les récents travaux universitaires portant sur la fortification au Proche-Orient, nous pouvons évoquer Benjamin Michaudel qui a travaillé sur Les fortifications ayyoubibes et mameloukes en Syrie côtière de la fin du XIIe siècle au début du XI.Je siècle en 2005 mais plus récemment encore, les travaux de Jean Mesqui datant de 2014 qui synthétisent, dans une restauration 3D de la forteresse, les différentes phases de sa construction. Pour mettre en évidence le propos général de ce site, nous avons décidé d'étudier dans une première partie, le château des croisés des xue et xrne siècles ainsi que son caractère militaire, puis, de s'intéresser au basculement de cet aspect au profit d'un complexe véritablement palatial, mis en exergue par l'arrivée des Mamelouks aux X.Ine et XJVe siècles. 1 I.

Le château des croisés (fonction militaire) : XII0 -XIII0 A.

Contexte historique Avant de se consacrer à l'histoire de ce château, il est nécessaire de faire un point sur sa situation géographique.

Ce dernier se trouve à l'extrémité nord de la trouée (percée naturelle) de Homs, située dans la partie ouest de la Syrie, à proximité de la frontière nord actuelle du Liban. Construit en hauteur, il domine la plaine fertile de la Boquée et commande deux voies de communication cruciales entre le littoral et les villes musulmanes de Hama et de Homs sur !'Oronte. Il détient donc une position de choix, une position stratégique dans cette région. Toutefois, nous ne connaissons pas avec précision la date de la construction de cette forteresse castrale : nous savons uniquement qu'elle a été édifiée au cours du xrre siècle par un chef croisé franc, sans doute le « comte de Tripoli», qui s'est approprié plusieurs territoires au Levant lors de la Première Croisade.

En prenant le contrôle de ces places fortes, il était à la tête d' une importante seigneurie qui occupait un secteur clé et une place importante dans les terres musulmanes.

En t 142, ce« comte de Tripoli », en incapacité financière de maintenir une garnison dans sa forteresse, décide de céder sa place forte à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Cet ordre, à la base, religieux se transforme rapidement en ordre militaire et entend assurer par les armes, la défense et la protection du royaume de Jérusalem dans un contexte de croisade. La liturgie monastique s'établit donc au sein de cette forteresse : les Hospitaliers suivent la règle de Saint-Benoît1, une règle monastique qui s'inspire en grande partie de la règle de SaintAugustin. Ces derniers ne sont toutefois pas les seules personnes qui vivent et évoluent au sein du château puisqu'il y a également deux laïcs, des frères chevaliers et des frères sergents d'arme, une religieuse et enfin des frères chapelains.

Il existe une importante hiérarchie entre ces individus puisque, par exemple, les frères chevaliers ne partagent pas leur table avec les sergents et les arbalétriers alors qu' ils peuvent manger aux côtés des docteurs, chirurgiens ou personnalités importantes.

Cette structuration humaine se reflète entièrement dans la structure du château avec des espaces de vie qui sont, eux aussi, hiérarchisés.

Cette hiérarchisation architecturale s'exprime d'ailleurs par trois phases de construction successives, initiées par l'ordre des Hospitaliers au cours des Xlle et XJIIe siècles. 1 Trois voeux observés : obéissance, pauvreté et chasteté 2 B.

Architecture Ces trois phases de construction s'échelonnent, plus précisément, de 1142, date de la cession du. »

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