Le cardinal DuboisLa longue patience d'un homme de bien.

« 1 / 2 Le cardinal Dubois La longue patience d'un homme de bien 1656-1723 Issu d'une famille extrêmement modes­ te, fils d'un apothicaire, Guillaume Dubois, né à Brive le 6 septembre 1656, sert comme domestique à Paris pour achever ses études au collège Saint­ Michel.

Il porte alors la calotte ecclé­ siastique sans avoir reçu les ordres.

Pré­ cepteur dans différentes maisons, l'abbé affiche suffisamment d'intelligence et de talent pour avoir l'honneur d'être chargé de l'éducation du duc de Chartres, le futur Régent.

Il est alors, raconte Saint­ Simon, «un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine ...

».

Très admiré de son élève, il réussit à lui faire épouser une des filles légitimées de Louis XIV, Mademoiselle de Blois (1692).

Dès le début de la Ré­ gence, Dubois entre dans un des huit «conseils» nouvellement créés, le conseil de Conscience, mais se consacre surtout aux problèmes diplomatiques.

Habile, sans le moindre scrupule, il va être,"en accord avec le Régent, à l'origiB.e du revirement complet de la politique exté­ rieure.

Pour faire pièce aux prétentions de Philippe V d'Espagne, guidé par son ministre Alberoni et qui n'a pas renoncé à ses droits sur la couronne de France, Dubois se rapproche de l'Angleterre et des Pays-Bas et conclut la Triple­ Alliance de La Haye (janvier 1717) transformée, l'année suivante, en Quadruple-Alliance.

En échange du soutien britannique, la France s'engage à chasser les Stuarts et à conclure des traités de commerce avec l'Angleterre et les Pays-Bas.

Cette alliance a pour résultat de contre­ carrer les ambitions es a noies en Italie au prix d'une courte guerre.

Alors que la flotte anglaise bloque les côtes espagno­ les, les troupes françaises s'emparent de la Navarre et de la Catalogne en 1719.

V ain cu, Philippe V évacue la Sicile et la Sardaigne et renonce à ses droits sur la couronne de France.

Pendant le conflit, Dubois, devenu ministre des Affaires étrangères en titre, a réussi à faire échouer une conspiration montée contre le Régent par l'ambassadeur d'Espagne Cellamare, avec le concours du duc et de la duchesse du Maine.

Fort de ces succès, Dubois joue un rôle déterminant dans la vie gouvernementa­ le.

Nommé archevêque de Cambrai en 1720 (ce qui l'oblige à recevoir en un jour tous les ordres sacrés), puis cardi­ nal l'année suivante, il devient Premier ministre virtuel et bientôt officiellement en août 1722.

Avec le soutien du garde des Sceaux, Voyer d'Argenson, il incite le Régent à revenir à une politique de fer­ meté devenue indispensable après la réaction excessive du début de la Régen­ ce.

Sans renoncer à l'alliance anglaise, il conclut une alliance défensive avec l'Espagne, renforcée par une promesse de mariage entre le roi et l'infante Marie-Anne.

Il meurt à Versailles le 10 août 1723. 2 / 2. »