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Le Buffet analyse linéaire

Publié le 25/01/2024

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« LE BUFFET, d'Arthur Rimbaud (1870) INTRODUCTION ① Contexte : • Rimbaud a 16 ans quand il écrit « Le Buffet ». • Il s'inspire du poème « Spleen » de Charles Baudelaire dans le recueil des Fleurs du Mal. Cependant, le buffet de Rimbaud n'est qu'un banal objet du quotidien. Dans ce poème, Rimbaud cherche à décrire le réel par-delà les perceptions usuelles ② Parcours : Le parcours émancipations créatrices est particulièrement pertinent pour l'étude de Cahiers de Douai : il s'agit en effet du recueil qui permet de suivre toutes les émancipations de Rimbaud : émancipation à l'égard de l'enfance, des attentes sociales, politiques et même émancipation à l'égard de ses maîtres poétiques. ③Présentation de l’oeuvre : Le poème « Le Buffet» se trouve dans le recueil d’Arthur Rimbaud intitulé Cahiers de Douai.

Ce recueil est composé de deux carnets de respectivement 15 et 7 poèmes présentés dans l'ordre chronologique et écrits à l’occasion des fugues du poète 1870.

Il ne sera publié qu'à titre posthume en 1919.

« Le Buffet » est l'avant-dernier poème du deuxième carnet. ④Résumé : ●Dans ce poème, Rimbaud fait d'un objet du quotidien le sujet de son poème.

Mais cet objet en apparence banal se métamorphose progressivement sous nos yeux, le buffet prenant progressivement vie au fur et à mesure de sa description. ⑤Problématique : Pour guider notre explication du poème, nous nous demanderons en quoi la métamorphose de l'objet dépend-elle de la métamorphose du regard? ⑥Structure : →Le poème est un sonnet composé de 2 quatrains et 2 tercets. →Le schéma rimique est abab cdcd eef gfg →Le poème est écrit en alexandrins (12 syllabes) ⑦ Plan : Pour mener cette analyse linéaire du poème d’Arthur Rimbaud, nous découperons le texte en 3 mouvements : # 1 #2 La description du buffet crée une tension entre l'objectif et le subjectif # 3 Le buffet devient le support de l'imagination # 4 La métamorphose finale Strophe 1 & 2 : Un buffet personnifiant le passé 1# • Le poème s'ouvre sur un présentatif : le buffet annoncé par le titre va être développé par deux adjectifs, l'un anteposé « large », l'autre postposé « sculpté » → le poète utilise le Présentatif « C’est un large buffet » : il nous le donne à voir, il le décrit comme s'il était sous ses yeux. • Rimbaud utilise le présent de description : « c’est », « est ouvert », v 2 « verse ». • Le poète décrit son apparence, ses caractéristiques, de manière simple et précise grâce aux adjectifs présents dans les strophes 1 et 4 : sa taille : « large » v 1, tout d’abord, son matériau : « chêne » v 1, sa décoration : « sculpté » v 1, sa couleur : « sombre » v 1. L’accent est porté sur son ancienneté à l’aide d’une polyptote : « très vieux », « vieilles gens » (= répétition de mots de même racine) • Il en appelle aux 5 sens du lecteur : La vue : chêne « sombre » rime avec « ombre ».

Cette évocation est inquiétante. L'odeur : les « parfums » au pluriel sont personnifiés car ils sont décrits comme « engageants ». Le goût : le « vin » évoque en même temps l’ivresse. L'ouïe : allitérations F, V.

Retour des mots « buffet » et « vieux ». Le toucher : le liquide versé « flot de vin vieux » . • Il y a une mise en abîme puisque le buffet, un objet, contient un amoncellement d’autres objets. Le buffet déborde comme l’indique le verbe « verse dans son ombre ». Le verbe « verse » annonce le ruissellement • Dès le vers 2, le poète confère au buffet des attributs humains à travers la comparaison avec des personnes agées « a pris cet air si bon des vieilles gens . → on passe du verbe d'état qui sert à décrire « c'est » « est » au verbe d'action « verse » : de meuble passif le buffet devient actif. 2# Dans la deuxième strophe, le poète procède à une énumération des objets accumulés. • L’adverbe « tout » amplifie le sens de l'adjectif « plein » : plus que plein. • « C'est un fouillis de vieilles vielleries » : le présentatif invite le lecteur à fouiller le buffet. • Du vers 5 à 11, le poète énumère le contenu du meuble →Effet d'accumulation : «de vieilleries, de linges, de chiffons, de dentelles, de fichus… ».

= l'utilisation répétée de l'article indéfini « de » (anaphore) et des virgules témoigne de l'accumulation. →L'énumération est désorganisée, à l'image de l'état de désordre qui règne dans le buffet : = Pas d’ordre d’âge : « femmes, enfants, grand mères ». = Pas d’ordre non plus dans la longueur « des dentelles flétries » élément court suivi d’un élément long avec la subordonnée « des fichues de grand-mère où sont peints des griffons » • Allitération en F très présente « fouillis … chiffons … femmes … enfants … flétries … fichus … griffons ». • L'ouverture du vieux buffet éveille les sens.

Les souvenirs s'accompagnent de sensations : →tactiles : différentes matières sont évoquées « linges, dentelles, fichus ». →visuelles (couleurs) : « jaunes » →olfactives : « odorants » (v.

6) témoignant du passé Ces sensations font du buffet un lieu de mémoire et de vie. • Peu à peu ces objets sont associés à des personnes : « de femmes.... »

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