LE BRESIL

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« ? inégalités sociales Un rapport gouvernemental (1986) a établi qu'un tiers des Brésiliens ne peut acheter de biens autres qu'alimentaires, un autre tiers ne peut se nourrir à sa faim. L'inflation, l'endettement et l'austérité ont différé bien des mesures qui étaient attendues pour atténuer l'inégalité sociale. C'est aussi le cas de la réforme agraire dont on parle depuis 1985, de la lutte contre la pauvreté urbaine et de la résorption des favelas*. Par le simple effet d'une croissance démographique qui demeure forte (3,5 enfants par femme et une croissance totale de 2 %/an), la population s'achemine vers les 200 millions d'habitants en l'an 2000. L'agriculture vivrière a été délaissée au point qu'elle ne suit pas cette croissance des bouches à nourrir et, paradoxe pour ce pays qui est aussi deuxième exportateur mondial de produits agricoles, il faut importer du maïs, du blé et des haricots noirs, l'une des bases de l'alimentation. ? disparités régionales ? Le Sud et le Sud-Est surtout concentrent d'une façon écrasante les secteurs productifs rentables et les services modernes; le triangle Rio — Sao Paulo — Belo Horizonte constitue ce qu'on a appelé la «locomotive» brésilienne. Ces régions ne peuvent que bénéficier des progrès rapides de l'intégration économique Brésil — Argentine — Uruguay lancée en mai 1985 et rendue possible par le retour presque simultané de la démocratie dans les trois pays (entre 1983 et 1985). ? Le Nordeste est très pauvre : accablé par une météorologie capricieuse, il est toujours incapable, en cas de sécheresse, d'éviter la famine. Beaucoup de Nordestins émigrent, vont grossir les bidonvilles des villes du Sud ou s'enfoncent en forêt amazonienne tant les espoirs que sa mise en valeur a fait naître sont grands. ? En Amazonie, le «front pionnier*» rencontre des difficultés d'une gravité insoupçonnée au départ : l'énormité des distances et le coût des transports pèsent lourd depuis la crise pétrolière, les conflits avec les Indiens sont incessants, le climat est oppressant et malsain (malaria). Aussi les objectifs miniers sont-ils devenus plus importants que les autres, surtout depuis que sont connus des gisements comme celui de minerai de fer de la Serra des Cajaras. Mais les défrichements par incendie se poursuivent et prennent une dimension formidable dans la mesure où la déforestation d'un espace de six millions de km2 a des conséquences difficilement calculables sur les équilibres écologiques du monde. ...»