Databac

L'AUTRICHE AU XXe SIÈCLE

Publié le 12/09/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : L'AUTRICHE AU XXe SIÈCLE. Ce document contient 743 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Histoire-géographie.


État de l'Europe centrale ; capitale Vienne. • L'Autriche avant les Habsbourg (jusqu'en 1282) • De l'avènement des Habsbourg à la mort de Maximilien Ier (1282/1519) • Contre le protestantisme et contre les Turcs (1519/1740) • L'Autriche, carrefour de l'Europe (1740/1806) • L'Autriche chassée de l'Allemagne et de l'Italie (1806/66) • Les nationalités contre les Habsbourg (1867/1918) • La République autrichienne (depuis 1919) L'Autriche avant les Habsbourg (jusqu'en 1282) Le territoire actuel de l'Autriche, habité par l'homme dès le paléolithique inférieur, fut, au début du Ier millénaire av. J.-C., le centre de la diffusion du fer en Europe centrale (v. HALLSTATT). Occupée par les Romains vers 15 avant notre ère, cette région fut partagée entre les trois provinces de Rhétie, de Norique et de Pannonie ; elle était protégée, le long du Danube, par les grands camps fortifiés de Camuntun (Deutsch-Altenburg), Vindobona (Vienne), Lauriacum (Lorch). Au IIe s. de notre ère, elle subit les incursions des Marcomans et des Quades (168), puis, à partir du Ve s., les invasions des Huns (vers 450), des Ostrogoths (Ve s.), des Lombards et des Avars (VIe s.). À la fin du VIe s., l'Enns constituait la limite entre la Bavière et les principautés slaves qui s'étaient alors établies en Basse-Autriche, en Styrie et en Carinthie. Mais la poussée des Germains vers l'Est se développa victorieusement au cours du VIIIe s. ; en 796, après sa victoire sur les Avars, Charlemagne put créer une marche de l'Est (Marchia orientalis ou Ostmark) qui fut détruite peu après par les Hongrois, puis rétablie au sein du Saint Empire par la victoire décisive d'Othon le Grand sur les Hongrois au Lechfeld (955). Le nom d'Autriche (Österreich) apparaît pour la première fois sur un document de 996. À cette époque, la marche appartenait à la maison de Babenberg, qui prit le titre ducal en 1156 ; elle ne régnait que sur une portion de la Haute-Autriche, tandis que se constituaient, aux Xe/XIe s., les marches de Styrie, de Carinthie et de Carniole, et que toute la partie occidentale de l'Autriche actuelle, avec le Tyrol, appartenait aux ducs de Bavière. En 1192, le duché de Styrie passa dans le domaine des Babenberg. À l'extinction de cette famille (1246), le roi de Bohême Ottokar II mit la main sur l'Autriche et acquit la Carinthie en 1269. Mais Rodolphe de Habsbourg, petit seigneur de la Suisse alémanique devenu empereur en 1273, écrasa Ottokar II au Marchfeld (1278) et fit de l'Autriche, de la Styrie et de la Carinthie sa possession personnelle, qui échut à son fils Albert (1282). De l'avènement des Habsbourg à la mort de Maximilien Ier (1282/1519) Jusqu'en 1918, l'histoire de l'Autriche s'est identifiée à celle des Habsbourg. Dès le début du XIVe s., ceux-ci engagèrent la lutte pour l'Empire avec les maisons de Luxembourg et de Wittelsbach, mais, à partir de l'avènement d'Albert II (1438), la monarchie impériale, tout en demeurant en principe élective, ne sortit plus de la maison de Habsbourg, jusqu'à la fin du Saint Empire, en 1806. Au cours des XIVe/XVe s., les Habsbourg, battus par les Suisses révoltés à Morgarten (1315), à Sempach (1386) et à Naefels (1388), perdirent complètement leurs possessions helvétiques. Ils accrurent leur duché d'Autriche de la Carniole (1335), du Tyrol (1363), d'une partie de l'Istrie (1374) et de Trieste (1382) ; plus à l'ouest, les Habsbourg annexèrent le Vorarlberg alémanique (1375/90), le Brisgau (1368) et une partie de l'Alsace (Sundgau). Le duc Frédéric V, devenu l'empereur Frédéric III, érigea le duché d'Autriche en archiduché (1453).  Avec son fils, l'empereur Maximilien Ier (1493/1519), la maison de Habsbourg commença l'habile politique d'alliances matrimoniales qui fut un des grands ressorts de son ascension européenne. Par son mariage avec Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, Maximilien Ier s'assura en effet des Pays-Bas et d'une grande partie de la Bourgogne (1477) ; puis le mariage de son fils Philippe le Beau avec Jeanne la Folle, héritière des Rois Catholiques, réunit les maisons d'Autriche et d'Espagne (1496) ; enfin, par le traité de Vienne (1515), Maximilien Ier négocia le mariage de ses deux petits-enfants avec les héritiers de Ladislas II Jagellon, ce qui fit passer aux Habsbourg les couronnes de Bohême et de Hongrie (1526). Contre le protestantisme et contre les Turcs (1519/1740) À son avènement (1519), Charles Quint, fils de Jeanne la Folle, réunissait les héritages des maisons d'Autriche, de Bourgogne, d'Aragon et de Castille, avec d'immenses possessions dans les deux mondes. Mais dès 1521 il abandonna à son frère puîné Ferdinand Ier ses possessions autrichiennes (auxquelles celui-ci joignit par son mariage la Bohême et la Hongrie), tandis que les Pays-Bas et le cercle de Bourgogne allaient à la branche espagnole des Habsbourg. À cette époque, l'État autrichien prit conscience de sa mission unificatrice dans la région danubienne. Militairement, l'Autriche constituait le rempart de l'Occident contre les Turcs, qui assiégèrent Vienne en 1529 ; spirituellement, elle fut, en Europe centrale, le centre de la résistance au protestantisme, puis le foyer de la Réforme catholique (installation des jésuites à Vienne dès 1552). À la mort de Ferdinand Ier (1564), le domaine des Habsbourg fut partagé entre ses enfants : Maximilien II (1564/76), qui obtint l'Autriche, la Hongrie et la Bohême ; Ferdinand, le Tyrol et quelques possessions voisines ; Charles, la Styrie, la Carinthie, la Carniole et Görtz. La réunion définitive de ces États ne se fit qu'en 1665. Malgré la passivité de Maximilien II, la réforme catholique put se développer dans les possessions des Habsbourg autrichiens, grâce à l'action des jésuites, et l'emporta définitivement sous Ferdinand II (1619/37). C'est l'opposition des princes protestants, toujours soutenus par la France, qui fut à l'origine de la guerre de Trente Ans (1618/48) : la Bohême, vaincue à la bataille de la Montagne Blanche (1620), fut désormais germanisée, mais, à l'origine religieuse, la guerre devint un conflit international du fait de la rivalité de la France et de l'Autriche. Cette rivalité, apparue à la fin du XVe s., en raison de l'héritage bourguignon, fut entretenue, du côté français par la crainte d'être encerclé par l'alliance des Habsbourg d'Autriche et des Habsbourg d'Espagne, par le désir d'avoir à l'E. une frontière sûre et par le souci de garantir sa sécurité future en maintenant, en aggravant même l'émiettement politique de l'Allemagne. Les traités de Westphalie (1648) aboutirent à l'affaiblissement définitif de la puissance impériale en Allemagne. Cependant, la monarchie danubienne en sortait elle-même plus unifiée et les Habsbourg, affaiblis en Allemagne, allaient pouvoir regarder vers l'Est : la fin du XVIIe s., sous le règne de Léopold Ier (1657/1705), a vu le dernier assaut des Turcs contre Vienne (1683) puis la contre-offensive victorieuse du Prince Eugène ; la paix de Karlowitz (1699) reconnut la conquête de la Hongrie et de la Transylvanie, et la paix de Passarowitz (1718) assura à l'Autriche une partie de la Serbie et de la Roumanie. Simultanément, l'Autriche prenait part aux guerres de coalition contre Louis XIV : guerre de la ligue d'Augsbourg (1688/97) et guerre de la Succession d'Espagne (1702/14). Les victoires du Prince Eugène contribuèrent, avec celles de Marlborough, à briser les tentatives d'hégémonie française. Même si le trône d'Espagne échappait aux Habsbourg, la paix d'Utrecht (1713) assurait à l'Autriche Milan, Naples, la Sardaigne, ainsi que les Pays-Bas espagnols.  L'Autriche, carrefour de l'Europe (1740/1806) Le siècle du roi Charles VI (1711/40), de Marie-Thérèse (1740/80) et de Joseph II (1780/90) a constitué l'apogée de la civilisation autrichienne. L'œuvre centralisatrice de Marie-Thérèse fit de l'Empire une communauté organique dont le principal facteur d'unité fut l'allemand. Cette langue acquit, grâce aux Habsbourg, sa dignité de langue de culture universelle, au même titre que le français. Sous le règne de Marie-Thérèse, les liens entre les divers peuples de l'Empire respectèrent les particularismes (compromis hongrois de 1741). L'absolutisme réformateur de Joseph II n'observa pas cette sage mesure : en dépit des réformes sociales réalisées par l'empereur (suppression du servage, 1781 ; établissement de l'égalité fiscale), l'anticléricalisme joséphiste heurta profondément les convictions religieuses des populations occidentales de l'Empire. En outre, l'apriorisme rationaliste qui inspirait la politique impériale provoqua des mouvements tels que la révolution brabançonne de 1789, tandis que la germanisation systématique se heurta à la résistance des Magyars. En Allemagne, malgré la pragmatique sanction (v.) de 1713, Marie-Thérèse vit ses droits contestés par de nombreux princes : à la suite de la guerre de la Succession d'Autriche (1740/48), l'Autriche perdit la Silésie (paix d'Aix-la-Chapelle, 1748), mais l'inquiétude provoquée par la puissance nouvelle de la Prusse de Frédéric le Grand entraîna un renversement des alliances : la France se réconcilia avec son ennemie traditionnelle, l'Autriche (1756). Ce fut le début de la guerre de Sept Ans (1756/63). Mais le rapprochement avec la Prusse, réalisé en 1791/92 par l'empereur Léopold II, rétablit pour plus d'un demi-siècle l'entente des deux grandes puissances germaniques. L'Autriche glissait pourtant vers son déclin : les principes du despotisme éclairé, qui furent le legs durable du règne de Joseph II, allaient empêcher la monarchie danubienne de résoudre à temps, et d'une manière libérale, ses problèmes particuliers d'État multinational. La lutte contre la France de la Révolution, dans laquelle les Habsbourg s'engagèrent pour des raisons de solidarité dynastique, amena l'Autriche, après 1815, à devenir le gendarme de l'Ancien Régime au milieu d'une Europe où s'éveillaient le nationalisme et le libéralisme issus des principes de 1789. Entrée dans la guerre en avr. 1792, l'Autriche avait subit une longue série de défaites. Au traité de Campoformio (1797), elle dut abandonner les Pays-Bas à la France et lui reconnaître une position dominante en Italie. Battue de nouveau par la France à Marengo (1800) et à Hohenlinden (1800), elle dut confirmer son acceptation des clauses de Campoformio au traité de Lunéville (1801). Sa participation à la troisième coalition (1805) fut plus désastreuse encore : après sa défaite à Austerlitz (1805), la paix de Presbourg (26 déc. 1805) lui enlevait la Vénétie, l'Istrie et la Dalmatie (cédées à la France), le Tyrol et le Trentin (cédés à la Bavière, alliée de Napoléon). La naissance de la Confédération du Rhin, création de Napoléon, obligea, l'année suivante, François II à renoncer définitivement au titre d'empereur romain germanique (6 août 1806).  L'Autriche chassée de l'Allemagne et de l'Italie (1806/66) Durant ces conflits, les populations de l'Empire restèrent loyales aux Habsbourg : la renaissance du sentiment national, animée à Vienne par le baron Hormayr, se manifesta au Tyrol par l'insurrection populaire d'Andreas Hofer (1809). Mais le gouvernement autrichien, étroitement attaché à ses conceptions d'Ancien Régime, laissa passer la chance de prendre la tête de la résistance nationale allemande à Napoléon. Croyant pouvoir battre la France impériale avec ses seules forces, l'Autriche rouvrit les hostilités en 1809, fut encore vaincue à Wagram (5/6 juill. 1809), et dut signer la paix de Vienne (14 oct. 1809), par laquelle elle cédait à Napoléon la Carinthie, la Carniole, Trieste et Fiume, et au grand-duché de Varsovie la Galicie. En outre, les Habsbourg durent consentir au mariage de l'archiduchesse Marie-Louise avec Napoléon (1810). L'Empire fut alors sauvé par l'activité diplomatique de Metternich : celui-ci, après avoir longtemps ménagé la France (en partie par méfiance devant la puissance de la Russie), fit entrer l'Autriche dans la coalition antinapoléonienne en août 1813. Mais, dès ce moment, il veilla à ce que la « guerre de libération » ne s'épanouît pas en un mouvement national allemand. Homme de tradition et ennemi du libéralisme, Metternich voulait avant tout l'équilibre européen. L'Autriche fut le principal artisan du congrès de Vienne dont le résultat ne fut pas à la mesure des temps nouveaux. L'Autriche se dressait comme l'ennemi vigilant de tout nationalisme en Europe : à l'intérieur comme à l'extérieur, le système de la Sainte-Alliance ne fut pour elle qu'une politique réaliste destinée à contenir le désir des peuples allemands, italiens, slaves, hongrois, dont la liberté eût signifié la dislocation de l'Empire danubien. Dès 1815, la survie de l'Autriche non réformée réclamait une véritable immobilisation de l'histoire européenne, un maintien farouche du statu quo par l'alliance des grandes puissances. Cette politique l'emporta assez longtemps (1815/48) pour épargner aux Habsbourg de faire à temps les réformes nécessaires mais elle aboutit finalement à une catastrophe : la monarchie faillit sombrer dans la crise de 1848. Après la révolution de Vienne et la fuite de Metternich (13/15 mars), l'Autriche dut faire face au soulèvement de l'Italie (18 mars) et de la Hongrie (avr.). Cependant, dès le mois d'octobre, la révolution fut définitivement surmontée à Vienne et l'empereur Ferdinand abdiqua en faveur de son neveu François-Joseph Ier (1848/1916). En Italie, les victoires de Radetzky sur les Piémontais à Custozza (juill. 1848) et à Novare (mars 1849) permirent le rétablissement de la domination autrichienne. En août 1849, le soulèvement hongrois fut écrasé avec l'aide des Russes. En Allemagne, la timidité du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV empêcha le triomphe au Parlement de Francfort des partisans d'une Petite Allemagne centrée sur la Prusse (v. ALLEMAGNE. De la crise de 1848 à l'unité allemande). Ce redressement amèna alors en Autriche le triomphe de la réaction : un gouvernement centralisé, absolutiste et policier s'installa avec Bach (1852/59), qui cachait mal l'impuissance réelle de la monarchie danubienne. Vaincue en juin 1859 par les Franco-Piémontais à Magenta et à Solferino, elle perdit la Lombardie. Entre deux politiques opposées - la centralisation et le fédéralisme -, François-Joseph hésita, et ne cessa d'hésiter jusqu'à la fin de son règne. Mais la politique de centralisation se heurta à la résistance opiniâtre des Hongrois et des Tchèques et, dès 1865, l'empereur dut s'engager dans la voie qui mena au compromis du 8 févr. 1867, établissant l'Empire sur une base dualiste, qui prit désormais le nom d'Autriche-Hongrie.  De graves événements étaient survenus en Allemagne : alliées contre le Danemark dans l'affaire du Schleswig-Holstein en 1864, l'Autriche et la Prusse se heurtèrent bientôt sur l'administration des deux duchés : exploitant habilement les maladresses autrichiennes et s'étant assuré la neutralité de la France et de la Russie, Bismarck lança l'armée prussienne contre l'Autriche, qui fut battue à Sadowa (3 juill. 1866). À la suite des préliminaires de Nikolsburg (26 juill.) et de la paix de Prague (23 août 1866), l'Autriche dut abandonner à la Prusse le droit de réorganiser à sa guise l'Allemagne du Nord, tandis que l'Italie, alliée de la Prusse, recevait la Vénétie grâce à Napoléon III. Les nationalités contre les Habsbourg (1867/1918) À l'intérieur de l'Empire affaibli, le « compromis austro-hongrois » de 1867, loin d'éliminer la lutte des nationalistes, l'avait encore accrue. En face d'une administration formaliste et routinière s'amplifiait la révolte des forces centrifuges d'un Empire qui, sur 35 millions d'habitants, comptait 9 millions d'Allemands, 6 millions et demi de Hongrois, 5 millions et demi de Tchèques, des Polonais, des Slovaques, des Roumains, des Serbes, des Slovènes, des Croates, des Italiens… En 1878, l'occupation de la Bosnie-Herzégovine (qui allait être annexée en 1908) ne fit qu'ajouter à la complexité de ce problème. Malgré la politique fédéraliste de Taaffe (1879/93), l'agitation des Tchèques devint particulièrement violente, suscitant chez les Allemands de l'Empire une réaction pangermaniste et raciste, qui trouva son expression dans le parti « national-allemand » de Schönerer (l'un des premiers inspirateurs de Hitler). L'effort pour dépasser la lutte des nationalités par le progrès économique accéléra la croissance du prolétariat (fondation du parti socialiste autrichien, 1888). Paralysé par ses contradictions internes, l'Empire austro-hongrois s'était placé, en politique extérieure, à la remorque de l'Allemagne (Duplice, 1879, puis Triple-Alliance (v.) par l'entrée de l'Italie dans l'alliance en 1882), mais ce furent les ambitions autrichiennes dans les Balkans (annexion de la Bosnie-Herzégovine, 1908) et la rivalité austro-russe à propos de la Serbie qui précipitèrent l'Allemagne et l'Europe dans la Première Guerre mondiale. L'étincelle de celle-ci fut l'assassinat à Sarajevo, le 28 juin 1914, par un terroriste serbe, de l'archiduc héritier François-Ferdinand, lui-même partisan de la promotion des Slaves du Sud dans un Empire réformé sur une base trialiste. La mort du vieil empereur François-Joseph (22 nov. 1916) fit disparaître le dernier élément, seulement sentimental, qui pouvait encore fédérer l'Empire : alors que le jeune empereur Charles Ier sondait les Alliés sur la possibilité d'une paix de compromis, des conseils nationaux se formaient parmi les Tchèques (dont les chefs, Masaryk et Benès, combattaient au côté des Alliés) et les Yougoslaves. La défaite militaire provoqua l'effondrement final de l'Empire : le 28 oct. 1918, l'indépendance tchécoslovaque fut proclamée à Prague, tandis que la Galicie demandait son rattachement à la nouvelle Pologne ; le 29, les Slovènes, les Croates et les Serbes firent sécession ; le 11 nov., sans abdiquer formellement, l'empereur Charles renonça au pouvoir en Autriche, et deux jours plus tard en Hongrie. Les députés allemands du Reichsrat se réunirent alors pour proclamer l'Anschluss, c'est-à-dire le rattachement de l'Autriche germanique à l'Allemagne sous le nom de République allemande d'Autriche (Republik Deutsch-österreich) (12 nov. 1918), mais les Alliés, refusant aux Autrichiens le droit de disposer d'eux-mêmes, pour ne pas renforcer l'Allemagne, créèrent, au traité de Saint-Germain (10 sept. 1919), une Autriche indépendante. 000200000C88000047BD C82,La République autrichienne (depuis 1919) Réduite à son centre alpestre du XVe s. avec une capitale surpeuplée (30% de la population à elle seule), dépourvue d'arrière-pays et privée de ses débouchés commerciaux danubiens, la nouvelle Autriche ne pouvait construire une économie viable. Paralysée par l'inflation et le chômage, elle fut cependant redressée par l'énergique direction de Mgr Seipel (1922/29), qui obtint pour son pays l'aide de la SDN (1922/26). Elle ne put freiner malgré tout la violence des luttes politiques : le conflit entre les ouvriers socialistes de la capitale et les chrétiens-sociaux, représentant la population des campagnes, aboutit aux troubles sanglants de juill. 1927 et à l'écrasement des socialistes. Dès lors, les chrétiens-sociaux s'appuyèrent de plus en plus sur les formations réactionnaires des Heimwehren ; une réforme de la Constitution renforça l'exécutif (déc. 1929) et prépara la venue au pouvoir de Dollfuss (1932), qui suspendit le régime parlementaire et établit un État autoritaire, corporatif et chrétien. Cependant, l'opposition de la France et de l'Angleterre à toute union économique entre l'Autriche et l'Allemagne (1931) accrut en Autriche le nombre des partisans de l'Anschluss, surtout après la prise du pouvoir par Hitler (janv. 1933). Dollfuss, qui s'était privé de l'appui des socialistes par sa répression des troubles de févr. 1934, fut assassiné le 25 juill. 1934 par des groupes d'assaut de nazis autrichiens. Devant l'opposition de Mussolini, Hitler dut cependant renoncer à l'annexion de l'Autriche. Schuschnigg, le nouveau chancelier autrichien, continua la politique de Dollfuss, mais, en mars 1938, il s'effaça devant la pression de l'Allemagne, qui eut désormais l'appui de l'Italie : Hitler fit à Vienne une entrée triomphale (14 mars), l'Anschluss fut proclamé le 15 et, au plébiscite du 10 avr. 1938, les Autrichiens se prononcèrent à plus de 99 % pour le rattachement au Reich. Dès lors réduite au rang de province allemande sous le nom d'Ostmark, l'Autriche fut placée sous l'autorité du gouverneur Seyss-Inquart. Mais l'indépendance de l'Autriche ayant été proclamée par les trois Grands à la conférence de Téhéran (déc. 1943), la République autrichienne fut restaurée dès avr. 1945 par un gouvernement présidé par le socialiste Karl Renner, élu président de la République (déc. 1945). Le relèvement économique du pays fut facilité par le plan Marshall, et, le 15 mai 1955, l'Autriche signait un traité de paix qui reconnaissait son indépendance et sa neutralité et entraînait le retrait des troupes des Alliés qui avaient partagé le pays en quatre zones d'occupation (oct. 1955). D'abord gouvernée par une coalition des populistes (conservateurs) et des socialistes pendant vingt ans, l'Autriche dépendit de 1971 à 1983 de la seule autorité des socialistes, en la personne du chancelier Bruno Kreisky. Longtemps présentées comme modèles, les vertus du socialisme autrichien ne résistèrent pas à la crise et à l'essoufflement de l'économie. Aux élections de 1983, le pays retrouva la coalition socialo-populiste. Le secteur public fut libéralisé et la ligne très anti-impérialiste de la politique étrangère de Kreisky modifiée.  En 1986, Kurt Waldheim, ancien secrétaire général de l'ONU, était élu président de la République, en dépit des accusations sur sa participation à des crimes de guerre pendant l'occupation de la Yougoslavie, en 1943/44. Une « grande coalition » réunissant socialistes et conservateurs assura le gouvernement. La coalition fut reconduite après les élections d'oct. 1990. En juin 1992, l'élection du conservateur Thomas Klestil à la présidence de la République rendit à l'Autriche son rôle sur la scène internationale. Les négociations sur l'intégration du pays à la Communauté européenne furent accélérées par l'effondrement du bloc soviétique, la neutralité de Vienne, principal obstacle à l'adhésion, ayant perdu toute signification. Un traité d'adhésion, signé en avr. 1994, fut ratifié par 66 % des électeurs en juin et l'Autriche devint membre de l'UE en janv. 1995. La coalition au pouvoir éclata en oct. 1995 et les élections de déc. renforcèrent la position des socialistes, tout en confirmant le poids de l'extrême droite. La chancellerie fédérale resta aux socialistes, Viktor Klima remplaçant Franz Vranitzky à la tête du gouvernement en janv. 1997. Une politique d'austérité générale marqua l'année 1996, qui vit également le début d'une politique de limitation de l'immigration. L'Autriche assura en 1998 la présidence de l'Union européenne. À l'occasion des élections régionales du printemps 1999, le FPÖ, parti de droite nationaliste et populiste, progressa fortement et Jörg Haider, son président, fut élu gouverneur de Carinthie. Aux législatives d'oct. cette progression se confirma et le FPÖ devint la deuxième force du pays, avec 27 % des voix. Malgré les pressions de l'Union européenne, le nouveau chancelier Wolfgang Schüssel forma en févr. 2000 une coalition avec le FPÖ. L'accès de l'extrême droite au gouvernement provoqua des manifestations de protestation à Vienne et des sanctions de l'Union européenne, sous l'influence de la France et du président J. Chirac : le gel des contacts bilatéraux avec l'Autriche fut notamment décidé. Au bout de sept mois, l'Union européenne leva les sanctions après un rapport de la Cour européenne des droits de l'homme qui n'avait relevé aucune charge contre l'Autriche. En 2003, le FPÖ se retirait de la coalition gouvernementale.


Traité conclu le 26 janv. 1699 par l'Autriche et la Turquie vaincue par le Prince Eugène à Zenta (1697) : l'Empire ottoman cédait à l'Autriche la Transylvanie et la Hongrie (moins le banat de Temesvár) ; à la Russie, Azov ; à la Pologne, l'Ukraine occidentale et la Podolie ; à Venise, la Morée et la Dalmatie.

« file:///F/Lycée/angui/0/450156.txt[12/09/2020 18:50:51] L'AUTRICHE AU XXe SIÈCLE La défaite de l’Empire austro-hongrois dans la Grande Guerre va pe rmettre son démembrement, organisé par les Alliés.

Ceux-ci distinguent deux pays vaincus, l’Autriche et la Hongrie, et entendent redistribuer la majeure partie de l’ex-empire entre divers États, nouveaux ou agra ndis (Tchécoslovaquie, royaume des Serbes, Croates et Slovènes, Roumanie, Pologne, Italie).

L'empire des Habsbourg n’étant plus, sa population de langue allem ande se tourne vers l’Allemagne : dès novembre 1918 est proclamée une République d’« Autriche alle mande », « élément » de la République allemande.

Les Alliés s’y opposent : le traité de Saint-Germain (1919) fixe les nouvelles frontières de l’Autriche et lui interdit l’Anschluss (réunion de l’Autric he à l’Allemagne).

L’Autriche ainsi formée ne rassemble pas toutes les populations de langue allemande de l’ex-empi re : en sont notamment exclues celles de Bohême et de Moravie, incorporées à la Tchécoslova quie, et celles du sud du Tyrol, incorporées à l’Italie.

La Constitution autrichienne adoptée en 1920 instaure un régime fé déral (neuf Länder).

Les chrétiens- sociaux (catholiques, les « noirs ») gouvernent le pays, les soc iaux-démocrates (les « rouges ») étant pour leur part majoritaires.

Les années 1920 sont dominées par la figure du chancelier Ignaz Seipel (1876-1932), qui redresse la situation économique et financière tout en s’opposant durement aux sociaux-démocrates.

Montée en puissance du nazisme.

La crise de 1929 frappe l’Autriche de plein fouet.

Dès lors, les l uttes politiques se durcissent : aux milices de droite (Heimwehren) font face des milices de gauche (Schutzbund), tandis que naît un parti nazi autrichien.

En 1932, Engelbert Dollfuss (1892-1934) devient chancelier .

Il entend lutter à la fois contre les nazis (qui réclament l’Anschluss) et contre les sociaux-démoc rates.

E.

Dollfuss a l’appui de Mussolini, alors encore attaché à l’indépendance de l’Autriche.

En 1934, l e chancelier fait réprimer au canon des émeutes ouvrières à Vienne, puis interdit le Parti social-démocrate.

La même année, une nouvelle Constitution instaure un État corporatiste.

Les nazis font assassiner E.

Dollfuss, mais leur tentative de coup d’État échoue parce que Mussolini s’y oppose.

À E.

Dollfuss succède Kurt von Schuschnigg (1897-1977).

La press ion des nazis s’accentue d’autant qu’en 1937, Mussolini, allié à Hitler, déclare ne plus s’intére sser à l’Autriche.

En 1938, K.

von Schuschnigg envisage un plébiscite sur la question de l’indépendance, mais Hitler le prend de court : des troupes allemandes pénètrent en Autriche et l’Anschluss est prononcé le 13 mars.

Un plébiscite organisé par les nazis approuve le fait accompli à plus de 99 % des voix.

L’Autrich e disparaît en tant que telle, totalement incorporée au Reich allemand.

Elle va partager les destinées de ce lui-ci jusqu’en 1945.

Les Autrichiens, à l’égal des Allemands, participent à l’État nazi, servent dans la Wehrmacht, etc.

En 1943, les Alliés décident que l’Autriche devra recouvrer son indépendance.

À l’issue de la guerre, ils la découpent néanmoins en quatre zones d’occupation, comme l’Al lemagne.

Dès avril 1945, toutefois, avec l’appui du commandement soviétique, un gouvernement provisoire est mis en place à Vienne, sous la direction du socialiste Karl Renner (1870-1950), qui avait déjà dirigé l’Autriche en 1918-1920.

La Constitution de 1920 est remise en vigueur.

En revanche, la dénazific ation marque le pas, nettement moins poussée qu’en Allemagne.

Des élections de 1945 aux éle ctions de 1966, l’Autriche sera gouvernée par une « grande coalition » réunissant populistes (ex-chré tiens-sociaux) et socialistes, le chancelier étant un populiste.

Le traité d’État de 1995.

Les négociations en vue d’un traité de paix entre les Alliés et l’Autriche piétinent jusqu’à la Détente Est- Ouest de 1955.

L’URSS déclare alors qu’elle évacuera ses tro upes si l’Autriche s’engage à rester neutre.

Le traité que signe cette dernière à Vienne le 15 mai 1955 avec les quatre puissances occupantes est dit « traité d’État », car certaines de ses dispositions sont inscrites dans la Constitution autrichienne : ne pas contracter d’alliance militaire, ne pas restaurer la dynastie des Hab sbourg.

La même année, le pays proclame sa neutralité et en fait le pilier de sa politique étrang ère.

Sur la question du Tyrol du Sud, les relations entre l’Autriche et l’ Italie se tendent.

Les Autrichiens. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles