l'artiste obsessionnel

« Tutorat d’Esthétique 2020 - 2021 Marie - Elodie Noël 1 L’ARTISTE OBSESSIONNEL (= propre à l’obsession, idée, image, mot qui s’impose à l’esprit sans relâche ; représentation accompagnée d’états émotifs pénibles, qui tend à accaparer le champ de la conscience) Ø R enŽ Passeron , Pour une philosophie de la crŽation , 1989. 1920 , Casablanca (Maroc) – 2017 , Vinneuf (Bourgogne - Franche - Comté, France) Dans son ouvrage Pour une philosophie de la création , René Passeron veut défaire l’idée que l’artiste, par la seule force de sa volonté, est capable de faire exactement apparaître l’œuvre qu’il s’était imaginé dans sa tête. Au contraire, il explique que c’est un processus incertain, où la réussite de la projection mentale n’est jamais garantie car l’artiste ne peux contrôler le processus s’appliquant entre le fait d’imaginer l’œuvre et celui de la re produire ensuite. Pour expliquer ce processus précis René Passeron convoque dans son ouvrage Étienne Souriau (1892 - 1979) , un philosophe français spécialisé dans l’esthétique, par le biais d’une communication datant de 1956 et publiée dans le Bulletin numéro 1 de la Société française de philosophie , portant le titre suivant : « Le mode de l’existence de l’œuvre à faire. » René Passeron explique que ce processus s’agit d’un « appel à l’accomplissement et d’un accès à l’existence ». Pour que l’œuvre puisse exister, s’accomplir, il faut qu’il y ait une instauration voulant symboliser le passage du virtuel (l’œuvre imaginée par l’artiste) au concret (l’œuvre physique réalisée).

Le philosophe évoque ainsi un « agent instaurateur » qui est marqué par 3 attributs essentiels : ↓ exemple 1. Sa liberté = l’artiste peut faire ce qu’il veut. 2. Son efficacité = c’est uniquement l’artiste qui opère. 3. Son errabilité = l’artiste peut potentiellement échouer à faire. René Passeron symbolise cela par 3 personnages : 1. L’artiste = lui - même (René Passeron). 2. L’œuvre à faire = le virtuel , la forme spirituelle de l’œuvre → Étienne Souriau appelle cela « l’ange de l’œuvre ». 3. L’état présent = le concret. Le philosophe explique que l’artiste est « dans l’attente émerveillée » de l’œuvre.

L’art consiste alors à réussir le passage du virtuel au concret (étape 2 à 3) qui nous permettrait, a priori , d’obtenir physiquement l’œuvre que l’on se soit imaginé au préalable dans notre tête.

René Passeron est un docteur en lettres, peintre et historien de l’art français.

Il a fait partie d’un groupe surréaliste dissident (1946 - 1948) , puis a cessé de peindre pendant une dizaine d’années pour se consacrer à la philosophie.

Auteur de plusieurs livres sur la p einture, le surréalisme et la poïétique, il a exposé à Paris, Athènes, Londres, au Canada et en Tunisie. EXEMPLE : Vous en tant qu’étudiant.e, vous devez rendre un projet pictural.

Vous commencez à réfléchir à ce que vous allez faire vis - à - vis du sujet, puis vous trouvez une idée.

De là vous allez visualiser dans votre tête ce qu’est censée être cette peinture, vous aimeriez qu’elle soit comme vous l’imaginer.

Une fois que vous êtes prêts, vous prenez votre ma tériel puis vous commencez à peindre.

Vous allez faire des choix : faire un lavis, commencer à croquer au crayon de papier, mettre directement la couleur… En fonction de vos choix vous allez être amenés à en faire d’autres et ainsi d’annuler les autres cho ix possibles au fur et à mesure.

Vous êtes libres dans vos choix, c’est vous qui décider, car c’est vous qui faites.

Cependant vous n’avez aucune sûreté que vous fassiez les bons choix, vous allez le découvrir à la fin et peut - être que vous allez être à cô té de la plaque de ce que vous vous étiez imaginés.. »