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L'art

Publié le 15/05/2020

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« L'art La technique, par elle-même, peut appeler l'intervention de l'art : de la forme pratique, on passé à la forme belle.

Mais à l'utilité de latechnique s'oppose la gratuité de l'art, fonction semble-t-il superflue; dans la mesure où l'art est création libre, et non réponsecommandée par la nécessité immédiate de satisfaire aux besoins de la nature, il marque une humanisation plus poussée de l'homme. Cependant, si le but de l'art est toujours l'agrément, il n'est pas sans signification ni sans fonction psychiques.

La psychanalyse nous aappris à voir dans les rêves une compensation à l'existence : on se donne en rêve ce dont on est effectivement privé, ce qu'on n'a pas enréalité.

Grâce à l'art, nous avons aussi une compensation : il peut consoler, en donnant accès à un monde idéal où toutes les formes sontplus belles, où tout est porté à un maximum de pureté, et qui nous repose par là même de la médiocrité de l'existence.

L'homme seréfugie dans l'art pour échapper aux servitudes quotidiennes; c'est une conception romantique qui prélude à cette thèse. Schopenhauer, philosophe romantique allemand, attribue à l'art une fonction métaphysique : il lui accorde une situation privilégiée dansl'ensemble de la vie humaine; sa philosophie est pessimiste (mot créé pour faire pendant à l'optimisme de Leibniz).

Selon la doctrine deSchopenhauer, influencée d'ailleurs par la pensée hindoue, l'existence même est un mal : le seul remède radical serait le retour au néant,le suicide cosmique.

Le monde vivant étant gouverné par le vouloir-vivre, principe de l'égoïsme généralisé, la vie n'est que guerre, lutte,mort.

A ce malheur universel, deux remèdes peuvent être offerts : — un remède moral, la pitié, grâce à laquelle, nous identifiant à l'autre, nous remplaçons l'égoïsme du vouloir-vivre par la sympathie; — une issue esthétique, l'art, qui est désintéressé par essence.

Par lui, nous considérons les choses et les êtres indépendamment denotre vouloir-vivre.

Les objets qui dans la réalité suscitent la convoitise ou la haine, réactions biologiques de défense ou d'appropriation,une fois devenus matière de l'œuvre d'art, s'offriront simplement à notre contemplation : « Un serpent ne nous fait pas fuir une foisreprésenté en tableau.

» De même, les nus, en peinture ou en sculpture, peuvent être chastes. Dans la mesure même où il met un terme à l'égoïsme puisqu'il nous présente les objets sans les mettre en relations avec notre vouloir-vivre, l'art est une libération qui nous sauve du malheur universel. Nous avons donc vu trois interprétations de l'essence de l'art : explication par sa fonction d'agrément, par sa fonction de compensation,par sa puissance de libération métaphysique de la conscience.

L'étude de l'art préhistorique nous engage sur d'autres voies. Il semble que la fonction initiale de l'art était utilitaire, mais indirectement : il répondait à une intention magique.

Le primitif reproduit laforme d'êtres vivants en vue d'agir sur ces êtres par une sorte d'incantation ou d'envoûtement.

Lorsqu'il souhaite capturer des animaux, illes représente pris au piège : l'art fournit donc un support aux pratiques magiques.

Mais la valeur artistique d'une œuvre comme lesfresques de Lascaux est indépendante de l'intention magique qui lui a donné naissance.

Il faut définir l'art, production d'œuvres d'art parles caractères internes de ces œuvres d'art. Nous voici donc amenés à caractériser l'art par la forme même.

Alain dit : l'art est une manière de faire, non de penser; il n'y a pas debon sujet; il faut dire qu'un mot en appelle un autre, et non qu'une idée en appelle une autre.

Le but de l'art, c'est la création de formesbelles. Selon Focillon, la forme engendre l'art indépendamment de l'intention.

Le beau est un genre du vrai, mais qui échappe à ceux quicherchent le vrai : le jour où ce qu'on voulait faire se trouve dépassé par ce qu'on a fait, on est en présence du beau.

Tout est donc dansle beau spontané en même temps que choisi. E.

Souriau, dans la « Correspondance des arts » insiste sur le fait que l'art aboutit à la création d'objets singuliers dont chacun est uniqueet trouve en sa propre existence sa propre fin.

Alors que le triomphe de la technique est dans la répétition, pour que ses fabricationsprolifèrent, le propre de l'art est d'aboutir chaque fois à un objet unique, singulier comme l'être vivant. Il peut d'ailleurs y avoir une activité esthétique sans création.

Par l'admiration, le contemplateur ou l'auditeur participe en quelque sorte àl'effort créateur de l'œuvre qu'il admire.

Cependant il a fallu un créateur initial. N'y a-t-il pas pourtant une beauté naturelle? L'artiste n'est-il pas d'abord celui qui est ému par la beauté de la nature? Mais cet état d'âmeesthétique est déjà virtuellement créateur, il est déjà interprétation.

Une photographie bien prise est déjà une œuvre d'art. Ce sont les artistes qui font l'éducation de notre œil : depuis Utrillo, on peut découvrir la beauté des quartiers misérables de Paris.L'artiste d'ailleurs ne travaille pas sur un plan préétabli, mais il ne copie pas non plus son modèle : il isole un détail, transforme,réorganise le réel : « Le grand artiste, dit Malraux, n'est pas l'imitateur de la nature; il en est le rival.

» L'artiste ne prétend pas dominer la nature à la manière du technicien mais affirmer l'autonomie de l'homme par rapport à la nature, et sapropre puissance créatrice, parallèlement à la création divine, comme Balzac « faisant concurrence à l'état civil ».

Aussi l'art est-il l'une desexpressions les plus sûres de l'humanisme qui ne veut pas capituler devant les forces de la nature.

Un artiste de génie transforme lemonde, le renouvelle par son œuvre en nous imposant sa vision du monde.

Dans son poème Les Phares, Baudelaire fut l'un des premiersà exprimer cette idée, que Proust a reprise en ces termes : « Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nousavons de mondes à notre disposition plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui, bien des siècles aprèsqu'est éteint le foyer dont ils émanaient, qu'il s'appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient leur rayon spécial.

». »

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