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L'armistice

Publié le 15/05/2020

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« 22 juin 1940 - Dans la nuit du 16 au 17, on le sait, le nouveau gouvernement avait demandé à Madrid d' " intervenir le plus rapidement possible auprès du gouvernement allemand afin de demander la fin des combats, et [de] s'informer sur les conditionsde la paix ".

La réponse allemande était attendue avec anxiété, car on voulait mettre un terme à la débâcle, couper court,également, aux projets, agités ici et là, d'une continuation de la guerre dans l'Empire, pour stabiliser un gouvernement encorevulnérable, malgré la popularité de Philippe Pétain. Hitler, lui, voulait d'abord prendre des gages territoriaux, et avait donné l'ordre de " poursuivre l'ennemi avec le maximum demordant ".

Mais il comprit qu'en traînant trop il faisait le jeu des adversaires de l'armistice et déstabilisait le gouvernement deBordeaux.

Or il désirait vivement " obtenir, au cours des négociations, qu'un gouvernement français continue à fonctionner enterritoire français.

Cela serait de beaucoup préférable à la situation créée par un refus du gouvernement français d'accepter lespropositions allemandes et sa fuite à l'étranger, à Londres, d'où il continuerait la guerre ".

C'est ce qu'il avait déclaré à Mussolini,le 18 juin, au Führerhaus de Munich.

Il amenda donc les plans de l'état-major pour rendre l'armistice acceptable : il se gardad'annoncer une quelconque annexion territoriale, n'exigea aucun territoire colonial et réclama seulement un désarmement de laflotte de guerre, car, disait-il, il fallait " avant tout empêcher la flotte française d'atteindre l'Angleterre " il préférait la voirneutralisée dans des ports espagnols, mais " ce serait aussi une bonne solution si la flotte française se sabordait ". Les plénipotentiaires français (Weygand, tout comme Chautemps, avait été exempté de la corvée) n'avaient qu'une vue bienimparfaite de ces enjeux en quittant Bordeaux le 20 juin à 14 h 30, ils ne savaient même pas où ils devaient exactement serendre.

Après avoir traversé les lignes allemandes près de Tours, et passé la nuit à Paris, la délégation, réduite par les Allemandsà quatre membres (Huntziger, qui la préside Léon Noël, ancien ambassadeur de France à Varsovie le général d'aviationBergeret et le vice-amiral Le Luc), se retrouvait, le lendemain, en forêt de Compiègne, à Rethondes.

Il y avait là le wagon2 419D de la Compagnie internationale des wagons-lits, transformé jadis par Foch en wagon-bureau, qui avait été remis à laplace exacte qu'il occupait le 8 novembre 1918, lorsque Weygand, alors chef d'état-major de Foch, avait dicté ses conditions augrand état-major allemand.

On avait, évidemment, recouvert d'un grand drapeau à croix gammée le monument portant l'aigleallemand brisé et l'inscription bien connue : " Ici succomba le criminel orgueil de l'Empire allemand vaincu par les peuples libresqu'il voulait asservir.

" A 15 h 30, les quatre Français passèrent devant les hommes en noir de la garde du Führer, et montèrentdans le wagon les Allemands avaient déjà pris place dans ce qu'on dénommait pompeusement la " salle de conférence " même sile nombre des Français avait été réduit, on était un peu à l'étroit, car personne ne voulait manquer l'instant : il y avait, outre Hitler,Goering et Hess, Ribbentrop, le colonel-général Keitel et l'amiral Raeder le ministre-plénipotentiaire Paul Schmidt devait servird'interprète.

Hitler, d'un geste, invita les Français à s'asseoir, en face, à des places marquées par un petit carton timbré de l'aigledu Reich.

La cérémonie d'expiation pouvait commencer.

Keitel, sur un ton rogue, après un coup de chapeau à la " résistancehéroïque " d'un " adversaire aussi brave ", récapitula vingt ans de rancunes accumulées : il accusa les Français de " violations de laparole donnée ", de " parjures " et, bien entendu, d'avoir déclaré la guerre " sans raison ".

A la fin du sermon, Hitler tendit à ladélégation française un exemplaire de la convention d'armistice, se leva sans mot dire et quitta le wagon, suivi des autresdignitaires allemands, à l'exception de Keitel. Les plénipotentiaires français protestèrent alors contre ce qu'ils considéraient, à tous égards, comme un diktat ils s'efforcèrentd'obtenir des précisions, notamment sur les conditions de la paix à venir. Keitel, sur un ton cassant, et Jodl, son chef d'état-major, de façon plus courtoise, répondirent que ce n'était pas le lieu de parlerconditions de paix et qu'ils n'étaient là que pour apporter des " éclaircissements ", puisque les " principes de l'accord seraientmaintenus ne varietur ".

Ils finirent par admettre que Huntziger en réfère à Bordeaux. " Ordre " de signer Tandis que les plénipotentiaires regagnaient Paris, les ministres français se réunirent par trois fois pour se faire une opinion sur laconvention d'armistice qui venait de leur être dictée.

Huit d'entre eux, semble-t-il, émirent de sérieuses réserves.

Mais Pétain etWeygand, qui avaient pris la négociation en main, firent admettre que les " conditions étaient dures, mais pas déshonorantes ".Quand la négociation reprit le lendemain, 22 juin, à Rethondes, Keitel admit que les avions pourraient ne pas être livrés ilaccepta que le Reich se contentât de réclamer parmi les réfugiés politiques les seuls " incitateurs à la guerre " (ce qui, à vrai dire,revenait à jouer sur les mots) pour les modalités de désarmement de la flotte, et sur la possibilité que le gouvernement françaiss'installe à Paris, il laissa entrevoir quelque espoir et il promit que le Reich tiendrait compte du " sort des populations " et semontrerait compréhensif quand il fixerait le chiffre des forces du " maintien de l'ordre ". C'était plutôt mince, et Keitel lança un ultimatum expirant à 18 h 30 un ultime conseil des ministres, réuni à la hâte, sans qu'onpût toucher le président de la République, donna " ordre " à la délégation française de signer.. »

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