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"L'anthropologie est une discipline dont le but premier, sinon le seul, est d'analyser et d'interpréter les différences." Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, 1958. Commentez cette citation. ?

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "L'anthropologie est une discipline dont le but premier, sinon le seul, est d'analyser et d'interpréter les différences." Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, 1958. Commentez cette citation. ? Ce document contient 818 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Citation.

« L'anthropologie scientifique prétend étudier l'homme à partir de points de vue volontairement limités.

Il ne s'agit pasde fournir une image globale de l'homme, mais seulement de mettre en évidence certains aspects, certainesspécificités.

La psychologie montrera ainsi des différences de comportement, l'ethnologie des différences dans lescoutumes, la sociologie des réactions différenciées selon les milieux humains étudiés.

Le grand apport del'anthropologie est d'avoir mis en évidence l'existence de différences entre les groupes humains.

S'il y a une seuleespèce humaine, il n'en est est pas moins vrai que le fait culturel est constitutif du phénomène humain.

C'est ceconcept de différence que l'on retrouve aussi en linguistique qui est le paradigme de l'anthropologie. Illustrons ce point avec un exemple: le mariage a) Si l'on peut dire avec Lévi-Strauss que le mariage qui scelle l'union de deux personnes est bien une rencontre entre la nature et la culture, c'est bien tout d'abord parce que le mariage est une institution sociale qui est uncontrat passé entre deux personnes voire deux familles et entre les deux personnes concernées qui ont pour but defonder une famille et d'avoir des enfants.

Dès lors, on peut dire que le mariage est la liaison entre le biologique, lanécessité de perpétuer l'espèce et la nécessité sociale de développer des alliances.

C'est pour cela que l'on peutparler de nature, attirance et reproduction et de culture : contrat et valeur sociale du mariage.

C'est bien ce quenote d'ailleurs Lévi-Strauss dans son ouvrage Les Structures élémentaires de la parenté : « Puisqu'on doit céder à la nature pour que l'espèce se perpétue, et, avec elle, l'alliance sociale, il faut au moins qu'on la démente en mêmetemps qu'on lui cède, et que le geste qu'on accomplit vers elle s'accompagne toujours d'un geste qui la restreint.

Cecompromis entre nature et culture s'établit de deux façons, puisque deux cas se présentent, l'un où la nature doitêtre introduite puisque la société peut tout, l'autre où la nature doit être exclue puisque c'est elle cette fois quirègne : devant la filiation par l'affirmation du principe unilinéaire, devant l'alliance, par l'instauration des degrésprohibés. b) Dès lors, si le mariage est cette rencontre dramatique entre la nature et la culture, entre l'alliance due à l'amouret la parenté due à la culture, il est nécessaire de voir que ce mariage est l'objet d'un double amour : amournaturelle et biologique et amour parental dans le choix du mariage sociale en tant qu'alliance.

Et s'il y a bien dramec'est dans la mesure où il y a tension entre les deux qui doivent se rejoindre et s'entrecroiser : « L'amour a donné ;l'amour a reçu […] Ainsi, le mariage est un arbitrage entre deux amours : l'amour parental et l'amour conjugal ; maistous deus sont amour, et dans l'instant du mariage, si l'on considère cet instant isolé de tous les autres, tous deuxse rencontrent et se confondent […] Sans doute ne se rencontrent-ils que pour se substituer l'un à l'autre, etaccomplir une sorte de chassé-croisé.

Mais ce qui, pour toute pensée sociale, fait du mariage un mystère sacré, estque, pour se croiser, il faut, au moins pour un instant, qu'ils se joignent.

A ce moment, tout mariage frise l'inceste ;bien plus il est inceste, au moins inceste social : s'il est vrai que l'inceste, entendu au sens le plus large, consiste àobtenir par soi-même, et pour soi-même, au lieu d'obtenir par autrui, et pour autrui » ( Lévi-Strauss , Les Structures élémentaires de la parenté ). c) Et le drame réside bien dans la volonté dans le mariage de faire place à la nature alors qu'il ne s'agit que d'uneinstitution sociale.

Les règles sont produites en vue de la société.

Dès lors, étant dans la culture, c'est l'amour etses conséquences sociales qui prennent le dessus : « Les multiples règles interdisant ou prescrivant certains typesde conjoints, et la prohibition de l'inceste qui le résume toutes, s'éclairent à partir du moment où l'on pose qu'il fautque la société soit.

Mais la société aurait pu ne pas être.

[…] Si l'interprétation que nous en avons proposée estexacte, les règles de la parenté et du mariage ne sont pas rendues nécessaires par l'état de société.

Elles sontl'état de société lui-même, remaniant les relations biologiques et les sentiments naturels, leur imposant de prendreposition dans des structures qui les impliquent en même temps que d'autres, et les obligeant à surmonter leurspremiers caractères.

L'état de nature ne connaît que l'indivision et l'appropriation, et leur mélange hasardeux.

[…] Orqu'est-ce que ce monde, sinon celui dont la vie sociale s'applique tout entière à construire et reconstruire sansarrêt une image approchée et jamais intégralement réussie, le monde de la réciprocité que les lois de la parenté etdu mariage font, pour leur compte, laborieusement sortir de relations condamnées, sans cela, à rester tantôt stérileset tantôt abusives ? » ( Lévi-Strauss , Les Structures élémentaires de la parenté ).. »

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