L'amiral MuselierUn collaborateur capricieux.

« 1 / 2 L'amiral Muselier Un collaborateur capricieux Curieusement, cet ancien gaulliste rallié à Giraud, qui n'a guère exercé d'influen­ ce que de 1940 à 1941, est mentionné 65 fois dans les Mémoires du chef de la France libre.

Né à Marseille, Emile Muselier entre à l'Ecole navale, avant d'être nommé lieu­ tenant de vaisseau à l'âge de 30 ans.

Durant la Première Guerre mondiale, il se voit confier le commandement des fusiliers marins sur l'Yser, puis de l'artil­ lerie de marine en Champagne.

Il entre dans la politique en 1917, occu­ pant des postes secondaires dans les cabinets Painlevé (septembre-novembre 191 7) et Clemenceau (1917 -1920).

Mais sa principale responsabilité politique, avant le second conflit mondial, est de fonctionner au contrôle naval de l'Alle­ magne, à titre de chef d'état-major.

Placé à la tête de plusieurs unités, il est promu, peu avant la guerre, au grade de vice-amiral.

De 1938 à 1939, il dirige le secteur de Marseille.

En juillet 1940, il est parmi les premiers à se rallier à de Gaulle; ce dernier le reconnaît loyalement; il nomme Muse­ lier commissaire naval, puis chef de la Marine et de l'Aviation de la France libre.

A cette époque, l'amiral est donc un per­ sonnage très en vue de la Résistance extérieure; il participe à plusieurs opéra­ tions importantes, dont le célèbre dé­ barquement à Saint-Pierre-et-Miquelon, premier territoire français libéré.

Mais, très tôt, Muselier s'est rebellé contre de Gaulle qui finit par le relever de son poste.

Muselier cherche alors à jouer la 1882-1965 carte britannique, mais en vain! Pour de nombreux historiens, sa carrière est ter­ minée.

En 1943, pourtant, par dépit, il se rap­ proche de Giraud, dont il devient l'adjoint.

Nommé préfet d'Alger, il se voit désigné pour maintenir l'ordre dans la région.

Il se déchaîne contre le géné­ ral de Gaulle, auquel il ne pardonne pas de l'avoir disgracié.

De retour à Paris en septembre 1944, il dirige cependant la délégation navale à la Mission militaire pour les affaires allemandes.

En février 1945, il quitte son poste pour se consa­ crer à la rédaction de ses Mémoires.

C'est ainsi qu'il publie Marine et Résis­ tance et, surtout, De Gaulle contre le gaullisme ( 1942-1946), où il déverse tout son fiel sur son ancien chef.

Il meurt à Toulon en 1965.

L'HISTOIRE VIVANTE Après le raid de Dakar, entrepris sur initiative britannique et non gaulliste, et qui échoua le 23 septembre 1940, l'amiral Muse/ier s'est dé­ fendu d'avoir fait acte de trahison envers la France.

« ...

Je précise que nos bâtiments, nos marins, avaient ordre, à Dakar, de ne pas tirer contre des Français.

Nous préférions être des martyrs plutôt que des assassins ...

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