Lamartine a dit de Voltaire qu'il était "LA MEDAILLE DU PAYS". Il veut signifier par là que, de tous nos écrivains, c'est Voltaire qui incarne le plus complètement et le plus parfaitement l'esprit français, et que nous retrouvons en lui les traits principaux de notre caractère. Expliquez et appréciez ce jugement ?

« 1 / 2 82 XVIII 0 SI:ti:CLB VOLTAIRE Lamartine a dit de Voltaire qu'il était ela Médaille du pays.

• Il veut signifier par là que, de tous nos écrivains, c'est Voltaire qui incarne le plus complètement et le plus parfaitement l'esprit français, et que nous retrouvons en lui les traits principaux cù notre caractère.

Expliquez et appréciez ce jugement.

Voltaire a eu la plus grande fortune littéraire qu'on ait jamais vue.

Il a été considéré comme le plus grand poète de son temps et l'égal des plus grands des temps passés, il a fasciné ses contemporains et exercé, à Ferney, une véritàble royauté intellectuelle.

(Apothéose d'Irène, Franklin.) Cela s'explique surtout parce qu'on a reconnu en lui, exprimé en perfection, le génie propre de la France, •la Médaille du pays.

• l.

Il mérite ce titre : 1.

Par son activité infatigable et sa curiosité universelle.

On a appelé Voltaire un touche à tout de génie.

II a abordé tous les genres, il s'est intéressé à toutes les questions.

Cela était bien fait pour séduire les Français car ils sont naturelle­ ment actifs et curieux.

(Cf.

Lettres persanes.) 2.

Par son bon sens.

son esprit, sa malice.

Il excelle à résumer toute une question, tout un système en quelques phrases courtes et claires, à faire saisir le vice d'un raisonnement, à tourner un auteur en ridicule, etc.

Tout cela est bien français : l'esprit est commun en France.

Donner des exemples : dictionnaire philosophique, lettres, épigrammes, satiree.

3.

Par les défauts mêmes de son esprit, le manque de profon­ deur, la manie de plaisanter, de ricaner dans les sujets les plus graves, l'impertinence et l'irrespect.

Ces défauts sont la rançon de son esprit; ils sont malheureusement bien français aussi.

(Cf.

Gavroche et tous les écoliers de France.) 4.

Par son attitude et ses idées politiques (cf.

Faguet, xvm• s., p.

375).

Il n'a cessé de faire de l'opposition, il a dénoncé tous les abus, a revendiqué toutes les libertés, mais il ne tient vrai­ ment qu'à une seule : la liberté de protester, et de se moquer.

Il attend tout progrès de l'État et est, au fond, conservateur. 2 / 2. »