Databac

La violence peut elle etre un remède a l'injustice ?

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La violence peut elle etre un remède a l'injustice ? Ce document contient 1292 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Introduction L'injustice, d'une manière générale, correspond à un acte ou à une situation qui transgresse un principe d'égalité.

Ily a injustice quand les uns ont trop ou pas assez, qu'il s'agisse de richesses, d'honneurs, de droits ou de devoirs oumême de chance.

On peut donc envisager deux principales formes d'injustice : celle qui réside dans un ordre socialou juridique jugé inégalitaire ; celle qui consiste en la transgression individuelle d'un ordre social ou juridique jugéégalitaire.

Par rapport à ces deux formes d'injustice, on peut envisager deux remèdes : la violence révolutionnaire etla violence répressive.

Mais sont-ils de véritables remèdes ? Peut-on voir dans la violence, d'une manière générale,un moyen d'action sociale efficace ? N'est-elle pas toujours au contraire la manifestation d'une régression du liensocial, voire de son annulation ? 1.

En quel sens la violence pourrait-elle remédier à l'injustice ? A.

La révolution est-elle violente ? On peut parler de violence dès qu'il y a agression.

Le recours à la force inflige une violence à partir du moment où ilreprésente pour la victime une intention de nuire.

Il va donc de soi que les émeutes et révoltes, qui sont en généraldes explosions spontanées de haine, sont toujours violentes.

Toutefois, une révolution dont le projet politique estde changer l'ordre social pourrait être considérée comme un processus d'une autre nature.

Il ne s'agit pas en effetde s'attaquer à des individus mais à un système social injuste.

L'enjeu revendiqué d'une révolution est toujoursl'émancipation de tous.

Autrement dit, le recours inévitable à la force contre les défenseurs de l'ordre en place neconsiste pas en un acte d'agression visant leur personne à proprement parler.

Il ne tient qu'à eux de capituler et dese rallier à la cause révolutionnaire.On ne saurait pourtant s'en tenir à cette analyse qui aboutirait également, en transposant le même raisonnement, àla conclusion tout aussi absurde que la guerre régulière, entre deux armées ennemies, n'est pas violente (un soldatn'est pas en effet personnellement agressé par l'ennemi).

Il y a violence, en réalité, dès qu'un homme confronte unautre homme à la possibilité de sa mort.

Elle peut commencer par la simple insulte qui suffit à inaugurer un rapportconflictuel, dominé par la haine.

Quel qu'en soit les motivations, tout recours délibéré à la force, entre hommes,représente un acte de violence. B.

La répression est-elle violente ? En vertu d'un raisonnement proche du précédent, on pourrait également voir dans le système pénal et l'organisationpolicière de l'État une contrainte qui a du sens et qui ne s'abat pas violemment sur ses victimes.

Un criminel peutcraindre en effet la violence des représailles d'une famille ou d'un clan ; mais les fonctionnaires de l'État qui ont pourcharge de le retrouver et de lui administrer sa peine ne lui en veulent pas personnellement.Pourtant, la répression, même institutionnalisée et exercée au nom de principes légitimes, reste de la violence.

Lecondamné se sent haï et vit son incarcération ou son exécution comme une agression.

Par essence, l'usage de laforce dégrade et détruit ; il suspend le lien à l'autre en éveillant la haine. 2.

La violence est incapable de remédier à l'injustice Que peut-on attendre, dans ces conditions, de la violence ? Peut-elle aider à faire progresser la cause de la justice? A.

La violence, régression du lien à l'autre Une société ne peut progresser sur la voie de la justice qu'à la condition que la plupart de ses membres soientanimés par l'exigence commune d'égalité.

Aucun souci de justice ne peut sortir d'un pur rapport de forces, d'uneconfrontation brutale des égoïsmes individuels.

Une société ne peut remédier à ses injustices que si ses membres laperçoivent déjà comme un lieu de justice possible.

Seule une société déjà juste peut lutter contre ses injustices.Une société ne peut se réformer en vue d'être plus juste que progressivement et dans le contexte d'une délibérationcollective.En interrompant le débat démocratique, le processus révolutionnaire conduit au contraire à la violence qui, du pointde vue de la justice, représente donc une impasse et même un recul.

De la même façon, on ne peut pas attendre dusystème carcéral qu'il réconcilie le prisonnier avec la société.

La violence que celui-ci subit rompt au contraire lesliens qui pouvaient l'unir au groupe.

On se leurre quand on croit aux vertus réparatrices du châtiment. B.

Les effets préventifs de la menace de violence Si la violence ne peut pas en elle-même aider la société à renforcer ses liens par un sentiment de justice accru, sapossibilité, la pensée de son risque peut avoir en revanche des effets utiles en termes de justice.

Pour échapper àune révolution, un État pourra accepter de se réformer.

La menace de la répression policière peut égalementdissuader certains citoyens de commettre l'injustice de s'accorder le droit de faire ce que les autres, respectueux dela loi, s'interdisent de faire.

Si donc la violence n'est pas en elle-même un remède, c'est-à-dire un moyen pour guérirl'injustice, la pensée de son éventualité peut représenter un moyen de la prévenir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles