La Tragédie Dans Thérèse Raquin

« Thérèse Raquin est un roman d’Émile Zola de 1867.

L’histoire en elle-même est simple : deux amants tuent le mari gênant pour pouvoir montrer leur amour au grand jour, mais après le meurtre, ils sont rongés par les remords et se suicident ensemble.

En quoi ce roman ressemble-t-il à une tragédie ? Après avoir cherché la définition et les caractéristiques de la tragédie, montrez la ressemblance de ces scènes avec ce genre théâtral. Une tragédie est une pièce de théâtre dont le sujet est généralement emprunté à la mythologie ou à l’histoire, qui met en scène des personnages illustres et représente une action destinée à susciter la terreur ou la pitié par le spectacle des passions, et de catastrophes que ces passions provoquent.

Ainsi, cinq scènes de Thérèse Raquin peuvent constituer les cinq actes d’une tragédie, scandée par des temps fort : * La scène d’exposition raconte la première rencontre entre Thérèse et Laurent dans la boutique familiale (Chapitre 5) * La montée des tensions relate l’impossibilité de se voir des deux amants.

Leur passion amoureuse les contraint à préméditer la mort du mari gênant (Chapitre 9) * Le nœud de l’action est le crime de Thérèse et Laurent qui est la conséquence inéluctable de l’acte précédent.

Il culmine avec la scène d’affrontement physique sur la barque et la crise de Thérèse.

(Chapitre 11) * Durant l’acte de résolution, Mme Raquin apprend que Thérèse et Laurent ont tué son fils.

Elle essaie de les dénoncer durant une partie de dominos du jeudi soir. * L’acte de dénouement, forcément tragique, clôt le supplice des deux héros qui se suicident devant la mère vengeresse. La tragédie, selon l’héritage antique, repose sur plusieurs idées.

Parmi celle-ci le poids de la fatalité et du destin qui agit comme une puissance supérieure et qui entraîne Thérèse et Laurent depuis la passion amoureuse jusqu’au suicide.

Les personnages sont aussi prisonniers d’une existence routinière : Thérèse est mariée à un homme « souffreteux » et passe des journées mornes et silencieuses au fond de la petite mercerie avec sa belle-mère.

Tandis que Laurent, un ami d’enfance de Camille, est un artiste raté employé dans un bureau de la « gare du chemin de fer d’Orléans » qui vit seul dans une mansarde en attendant l’héritage de son père. Les tragédies offrent souvent des scènes de conflits où se mêlent la raison et la passion amoureuse : les deux amants croient pouvoir assouvir leur passion librement en assassinant l’époux gênant.

Ce meurtre a rendu cette passion très néfaste : le remords les gagne et ils ne parviennent pas à s’aimer (dilemme). Enfin, la tragédie permet de susciter la terreur et la pitié: la brutalité et la violence de la passion et du meurtre de Thérèse et Laurent effraient le lecteur tandis que leur incapacité à s’aimer à cause du remords provoque la pitié. Relisez les chapitres VI, IX, XVII, XXV : quelles différentes passions sont mises en scène ? Pourquoi le roman peut -il être considéré comme cathartique ? Le chapitre VI raconte le désir charnel et intéressé entre Thérèse et Laurent. Le chapitre IX relate l’impossibilité des deux amants de se voir et la préméditation du meurtre de Camille. C’est une passion amoureuse intense : Laurent a besoin de sa maîtresse « pour vivre comme on a besoin de boire et de manger ».. »