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La structure du Cahier d'un retour au pays natal de Césaire

Publié le 15/05/2020

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« La structure du Cahier d'un retour au pays natal de Césaire Le Cahier s'ouvre sur un rejet (« Va-t'en ») qui pourrait bien s'adresser au lecteur, tant l'abord de ce texte est difficile pour qui cherche des repères énonciatifs ou structurels. - UNE STRUCTURE PEU APPARENTE Le Cahier d'un retour au pays natal est un long poème non versifié, divisé en strophes d'inégale longueur et dont le nombre a beaucoup varié, au gré des versions successives du texte : entre 1936 (date de la première version) et 1947, unetrentaine de strophes ont été insérées (pp.

27 à 33 de l'édition de référence) et une strophe liminaire a été rajoutée.

Ense fondant sur la dernière édition (1976), on peut dénombrer 185 strophes. Ces remaniements et la nature même du recueil rendent difficile et peut-être vaine la recherche d'une structure nette : laseule logique qui organise ce texte est d'ordre poétique.

Elle est fondée sur le rythme d'une parole scandée par desrefrains et sur la progression des images.

Cela permet de dégager quelques lignes de force. II - UNE DYNAMIQUE TRÈS FORTE ET DES OPPOSITIONS MARQUÉES Le recueil est construit en deux masses antithétiques, autour d'un pivot central. Le premier mouvement (pp.

7 à 20) C'est celui de la chute, rythmée par la répétition anaphorique de : «Au bout du petit matin », en alternance avec : « Etdans cette ville inerte ».

Ce petit matin n'a rien d'une aube prometteuse : lié à des connotations très négatives (froid,saleté, maladie, mort), il est le moment des constats désespérés sur la misère des Antilles et la perte de soi. Le pivot du texte (pp.

20 à 44) C'est le lieu d'une rupture en deux temps : c'est d'abord le rejet définitif, par le Je récitant, des valeurs occidentales (enparticulier le rationalisme).

De nouveaux leitmotive apparaissent : «Ce qui est à moi » et « Voum rooh oh », qui mime latranse extatique dans laquelle le récitant est entré.

Parallèlement, le rythme s'accélère, pour culminer dans un paroxysme(p.

36). Après le refus, vient le temps de l'acceptation : le Je se fond dans le Nous de la race noire (p.

38) et assume sa négritudelors de sa rencontre avec « le grand nègre comique et laid » (pp.

40 à 42).

On est ici au terme de la descente aux Enfers etla dernière phase de l'expérience orphique peut commencer : après être mort à lui-même, le récitant peut renaître poèteet nègre (p.

44). Le troisième mouvement (pp.

44 à 61) Il est antithétique du premier : le refrain initial est repris, mais cette fois avec des connotations positives liées à la chaleur,la lumière et la vie (« Tiède petit matin » ; «Et voici au bout de ce petit matin ma prière virile », etc).

D'autre part, le rythme syncopé développe en cadence majeure l'hymne à la négritude : c'est la genèse d'un nouveau monde.

Le finale(pp.

61 à 65) prend d'autant plus de force qu'il est symétriquement opposé à la strophe liminaire qui fait office d'ouverture,tant sur le plan lexical (de « Va-t'en » à « Lie-moi ») que sur le plan symbolique (du bas vers le haut, du noir/blanc à lalumière). III - UNE COMPOSITION SIGNIFIANTE Au plan symbolique, la dynamique positive et le réseau d'oppositions qui structurent le recueil contribuent à mettre envaleur la vision du monde qui est celle du poète-nègre : de la litanie au chant triomphal, du rejet des stéréotypes sur lenègre à la négritude assumée et revendiquée, de l'horizontalité soumise à la verticalité rebelle se développe unmouvement de dépassement et de libération qui est une structure obsédante chez Césaire. Cette composition rigoureusement antithétique ancre le texte dans sa fonction didactique : la parole est ici démonstration,l'expérience vécue par le Je exemple à suivre pour tout le peuple noir des Antilles. Dans le même temps se trouve affirmée la dimension essentiellement poétique d'un texte qui ne trouve sa cohérence quedans la parole d'un Je devenu poète.

La quête d'une parole est ici doublement libératrice : pour le récitant, qui sublimeainsi son échec personnel, et pour le peuple nègre longtemps voué au silence de l'esclavage.

C'est ce qui donne sens auxdernières lignes du recueil : Césaire termine son poème par un coup de force qui déroute les exégètes (à propos dunéologisme « verrition »).

Cette prise de pouvoir du mot replace le Cahier dans sa perspective essentielle : la quête d'une parole poétique, « parole essentielle ». Conclusion : Le Cahier est donc un univers de « folie flamboyante et de cannibalisme tenace » (p.

69).

Sa structure est emblématique du drame nègre tel que le vit alors Césaire : c'est par la force de la parole poétique que se résolventantagonismes et contradictions.. »

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