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BEL AMI, Guy de MAUPASSANT Retour au pays natal Deuxième partie, chapitre 1 Depuis « C'étaient deux paysans… » à « … elle qui ne rêvait pas d'ordinaire ? »

Publié le 02/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : BEL AMI, Guy de MAUPASSANT Retour au pays natal Deuxième partie, chapitre 1 Depuis « C'étaient deux paysans… » à « … elle qui ne rêvait pas d'ordinaire ? ». Ce document contient 1 mots soit pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Echange.


  Guy de Maupassant (1850-1893) est né au château de Miromesnil, puis il grandit principalement à Etretat, en Normandie. Ecrivain du mouvement réaliste, il fait souvent référence à sa terre natale dans ses œuvres comme le roman Pierre et Jean qui se déroule au Havre ou la nouvelle Le Horla. Son roman Bel-Ami, publié en 1885, raconte l’irrésistible ascension parisienne de Georges Duroy, un jeune homme originaire de Normandie. Dans cet extrait, Duroy vient d’épouser Madeleine Forestier et l’emmène en voyage de noce chez ses parents à Canteleu, près de Rouen. Maupassant y raconte le retour aux sources de Duroy et décrit les mœurs du monde rural, complètements opposés à ceux du monde parisien.

      C’est l’occasion de voir comment Duroy vit ce retour au pays natal.

      Nous analyserons d’abord les sentiments éprouvés par Duroy, puis nous étudierons comment Maupassant délivre sa vision négative du monde rural. Enfin, nous examinerons la tension qui existe entre les deux figures féminines majeures de l’extrait.

 

I/ Retour au pays natal

 

   1- Les sentiments de Duroy

         ➢ sentiment de bonheur : champ lexical de la joie « riant «, « content «…

         ➢ euphorie permanente, qui dure : temps imparfait à valeur durative « était «, « marchaient «, « ornaient «…

         ➢ attitude et parole de Duroy : dans son excès de bonheur, il crie « cria «, il reprend le patois normand « c'est moi, la mé Duroy ! «, il embrasse sur les deux joues « l'embrassa sur les deux joues «, il ne cherche plus à paraître

         ➢ joie de retrouver son pays « grisé par l’air natal «

         ➢ « tout «, « toutes « ( traduit son élan

         ➢ phrases rapides, énumérations « Il la fit entrer par la porte de droite dans une pièce froide, carrelée, toute blanche, avec ses murs peints à la chaux et son lit aux rideaux de coton. «

         ➢ relation père/fils : nombreux points communs l’argent, les belles femmes, les plaisanteries

 

   2- Les sensations

         ➢ les 5 sens : chez Duroy les sensations sont liées aux souvenirs.

         ➢ la vue : « toutes les choses d'autrefois revues «, « une marque de couteau «, « des lieux familiers «

         ➢ l’odorat : « des odeurs de sol «, « les senteurs du logis, du ruisseau, du fumier «

         ➢ l’ouïe : « le grand souffle de résine et d'arbres venu de la forêt voisine «, « une chaise boiteuse «

         ➢ les sensations ne sont pas ordonnées, c’est u  jaillissement spontané

         ➢ chez Maupassant, c’est la sensation qui fait le souvenir

 

II/ Une vision négative du monde rural

 

   1- La description des parents

         ➢ stéréotype du couple normand du XIXe siècle : mari paresseux, coureur de jupons ; il s’oppose à la mère Duroy, travailleuse et revêche

         ➢ adjectifs qui servent à les caractériser : lui « petit, trapu, rouge et un peu ventru « ((excès de nourriture et d’alcool) ; elle « grande, sèche, voûtée, triste «, vie de sacrifice et de travail confirmée par « la vraie femme de peine des champs qui a travaillé dès l'enfance «

         ➢ détail réaliste : « une casquette à la mode de Rouen, en soie noire, très haute, pareille à celle des marchands de bœufs «

   2- La description des mœurs

 

          ➢ champ lexical de la campagne : « campagne «, « campagnard «, « masures de fermes «, « en argile «, « de chaume «

          ➢ anaphore et parallélisme : « On arrivait au village, un petit village en bordure sur la route, formé de dix maisons de chaque côté, maisons de bourg et masures de fermes, les unes en briques, les autres en argile, celles-ci coiffées de chaume et celles-là d'ardoise. «

          ➢ Maupassant insiste sur la petitesse et la simplicité avec les énumérations : « une pièce froide, carrelée, toute blanche, avec ses murs peints à la chaux et son lit aux rideaux de coton « 

          ➢ évocation des coutumes locales :

                 - lieu pittoresque « à la mode ancienne «, « maisons de bourg et masures de fermes, les unes en briques, les autres en argile, celles-ci coiffées de chaume et celles-là d'ardoise «

                 - le « long déjeuner de paysans « qui semble interminable (( utilisation de l’imparfait « lâchait «, « connaissait «, « riait «…), plats typiques de la gastronomie normande « une andouille «, « le cidre «

          ➢ opposition belle-mère/belle-fille : la mère Duroy voit Madeleine comme « une traînée « faignante ; mme Duroy voulait pour belle-fille une « grosse et fraîche fermière, rouge comme une pomme et ronde comme une jument poulinière « ( comparaison au monde rural, référence à la santé (« fraîche «), il faut qu’elle soit forte pour travailler et pour la maternité (« jument poulinière «)

          ➢ mentalité brute des campagnards

 

   3- Un monde dominé par le mauvais goût et la vulgarité

          ➢ utilisation d’adjectifs péjoratifs « à la mode ancienne «, « mal assortis «, « désolant «, « images coloriées «, « long déjeuner de paysans «

          ➢ antithèse qui donne une impression de mélange « une andouille après un gigot,  une omelette après l'andouille «

          ➢ comparaison péjorative « pareille à celle des marchands de bœufs «

          ➢ description de la décoration intérieure « Un crucifix au-dessus d'un bénitier, et deux images coloriées représentant Paul et Virginie sous un palmier bleu et Napoléon Ier sur un cheval jaune, ornaient seuls cet appartement propre et désolant « ( côté fleur bleue (« Paul et Virginie «), héroïque (« Napoléon Ier «), verbe ironique (« ornaient «)

          ➢ vulgarité du père Duroy : il est réduit au boire et au manger ( champ lexical de la boisson « tout imbibé par une gaieté de cidre doux et d'alcool «, « mis en joie par le cidre et quelques verres de vin « ; il a une attitude brutal, il presse les autre pour manger « criait «, « en tapant du poing «, « Allons, allons « ; admiration de l’avare devant la réussite de son fils qui a épouser une femme riche « Le père poussa un léger sifflement d'admiration et ne put que murmurer : " Bougre ! " tant il fut ému par la somme. « ; sa vulgarité se traduit pas les jurons « Bougre ! « et le « sifflement « ; il a un discours indécent « lâchait le robinet de ses plaisanteries de choix, celles qu'il réservait pour les grandes fêtes, histoires grivoises et malpropres arrivées à ses amis, affirmait-il «

          ➢ repas de mauvais goût : « Ce fut un long déjeuner de paysans avec une suite de plats mal assortis, une andouille après un gigot, une omelette après l'andouille… « énumération de plats, phrase très longue qui mime le repas ( impression de lourdeur ; les paysans se bâfrent, l’ordre du repas n’est pas respecté « mal assortis «, répétition de « après «

 

III/ La tension entre deux femmes majeures : belle mère/belle fille

 

   1- Deux figures majeures

          ➢ les deux figures féminines sont aussi importantes que les deux figures masculines

          ➢ double opposition : elles s’opposent entre elles et elles s’opposent aux deux hommes

          ➢ Madeleine : vision péjorative du monde rural (Duroy a une vision enjolivée) ; regard subjectif, proche du notre ; son avis semble correspondre à celui de Maupassant

          ➢ l’opposition mère Duroy/Madeleine représente symboliquement l’opposition ville/campagne : deux mondes, deux époques

 

   2- Deux figures antithétiques

          ➢ opposition antithétique : madeleine, jeune, belle, élégante, et mme Duroy « vieille rustique aux doigts usés, aux membres déformés «

          ➢ opposition psychologique : la mère Duroy est jalouse, méfiante de Madeleine « une réserve hostile «, « épiant de l'œil sa bru avec une haine éveillée dans le cœur «

          ➢ cette hostilité est rendue par le point de vue interne et le discours indirecte libre « contre cette femme de ville qui lui inspirait une répulsion de maudite, de réprouvée, d'être impur fait pour la fainéantise et le péché « ( champ lexical moral est religieux du mythe de la femme fatale envoyé sur terre pour séduire l’homme « être impur «, « la fainéantise et le péché «

          ➢ à la douceur de madeleine s’oppose l’austérité, la froideur de la mère Duroy

          ➢ le déroulement du repas n’a rien de convivial et montre le refus de parler de la mère Duroy « Elle se levait à tout moment «

          ➢ mise à l’écart de Madeleine, elle « ne mangeait guère, ne parlait guère « rendue par le discours indirect libre « Pourquoi ? Elle avait voulu venir. Elle n'ignorait point qu'elle allait chez des paysans, chez des petits paysans. Comment les avait-elle donc rêvés, elle qui ne rêvait pas d'ordinaire ? « ; le monde campagnard est ennuyeux pour elle « Elle était déçue, navrée. «

          ➢ Duroy, dans sa joie d’égoïste, ne remarque pas le malaise de sa femme.

 

Le retour au pays natal est un moment de grande joie pour Duroy. Les souvenirs de son enfance resurgissent et il semble euphorique tout au long de l’extrait. A tel point qu’il ne remarque pas le malaise de sa femme face à ce monde vulgaire et arriéré. En effet, Maupassant délivre une vision très péjorative de la Normandie qu’il connaît bien. L’opposition entre le monde parisien et le monde rural est représentée par l’opposition des deux femmes les plus importantes pour Duroy : sa mère et sa femme. Ce texte semble donc annoncer un combat psychologique entre ces deux femmes que tout oppose.

          ➢ Conflit entre les époux…

          ➢ Nouvelle facette de Duroy, plus sentimental…

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