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La structure dramatique du Tartuffe de Molière

Publié le 16/05/2020

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« La structure dramatique du Tartuffe de Molière Selon les règles de la doctrine classique, la structure d'une oeuvre dramatique, comédie ou tragédie, est constituée de trois moments :l'exposition, au cours de laquelle on « expose » l'action, on présente les personnages et la situation où l'intrigue prend sa source, ensuitevient le noeud, la partie où l'action «se noue », où les conflits atteignent leur point maximal de tension, et enfin le dénouement quiapporte, le plus souvent, par un « coup de théâtre », la conclusion, malheureuse, s'il s'agit d'une tragédie, heureuse, s'il s'agit d'unecomédie.Lorsque la pièce est en trois actes, la répartition est aisée, car à chaque acte correspond l'un des moments de l'action.

Si la pièce a cinqactes, comme c'est le cas pour Tartuffe, l'exposition s'étendra sur les deux premiers actes, le nœud sera développé, à travers une sériede rebondissements, dans le troisième et le quatrième actes, le cinquième étant réservé au dénouement, qui, dans la plupart descomédies de Molière, surprendra par son caractère inattendu, soudain, romanesque, voire miraculeux.Dans la version définitive de Tartuffe, ces trois grandes phases de l'action dramatique s'enchaînent en fonction du découpage en cinqactes. PREMIER ACTE Le premier acte expose la situation générale qui sert de cadre à l'action.

On assiste à la présentation progressive des personnages àtravers une série de portraits dressés les uns par les autres dans un contexte conflictuel.

Nous apprenons la passion d'Orgon pour Tartuffedont l'emprise est devenue une cause de tensions insupportables dans la famille.Deux visions du monde sont aux prises : la vision « dévote » défendue par Orgon, Tartuffe et Madame Pernelle, et la vision « mondaine »qui s'exprime dans le mode de vie de tous les autres membres de la famille. DEUXIÈME ACTE Le deuxième acte précise l'exposition de l'intrigue qui prend forme.

La situation devient explosive lorsqu'Orgon décide, au mépris de laparole donnée à Valère, le fiancé de Mariane, d'unir celle-ci à Tartuffe.

L'ensemble de la famille, à l'exception bien entendu de MadamePernelle, se coalise pour faire échouer ce projet.

Encore potentiel dans le premier acte, le conflit porteur de l'action dramatique éclate dansle second. TROISIÈME ACTE Le troisième acte est centré sur la scène 3, la grande scène entre Elmire et Tartuffe au cours de laquelle celui-ci tente de séduire l'épousede son bienfaiteur.

Ici le conflit extérieur entre Tartuffe et la famille d'Orgon se double d'un autre conflit, intérieur, psychologique quioppose Tartuffe à lui-même, les intérêts de l'hypocrite se trouvant en contradiction avec le désir sensuel qu'il éprouve pour Elmire.La particularité de cet acte où le conflit se noue, est de contenir son propre dénouement.

Mis un instant en difficulté par son impétuositéamoureuse, Tartuffe redresse la situation et remporte un triomphe total.Dans la perspective d'une version en trois actes, on peut considérer le deuxième acte comme celui du « noeud » et le troisième commecelui du «dénouement », à condition d'ad-mettre que Molière avait l'intention d'achever sa comédie sur la victoire de l'Imposteur.Etalée sur cinq actes, l'action est fatalement appelée à connaître un rebondissement dans l'acte suivant.

Le dénouement apparent dutroisième acte apparaît donc comme un faux dénouement qui contribue à durcir encore le « noeud » des tensions entre les intérêtsopposés. QUATRIÈME ACTE Le quatrième acte est parallèle au troisième dont il est le reflet inversé selon une construction rigoureusement symétrique.

La deuxièmegrande scène entre Elmire et Tartuffe, la scène 5 du quatrième acte est le pendant de la scène 3 du troisième acte.Orgon a pris la place de Damis comme témoin secret de l'entretien amoureux.

Les rôles sont intervertis : ce n'est plus Tartuffe, maisElmire qui Prend l'initiative.

Victime de sa concupiscence, l'imposteur est démasqué.

Sa victoire semble se transformer en écheclorsqu'Orgon, non sans peine, est enfin contraint de se rallier à l'évidence.

Mais la défaite de Tartuffe n'est que momentanée : il n'a plusbesoin de donner le change, puisqu'il est désormais maître de la situation, grâce à la donation qui le rend possesseur de tous les biensd'Orgon.Ce double renversement repose sur un mécanisme théâtral dûment éprouvé qui consiste à multiplier les rebondissements et les effets desurprise.

A l'issue de ce quatrième acte, la partie paraît définitivement gagnée pour le faux dévot. CINQUIÈME ACTE Le cinquième acte apporte à la pièce un dénouement heureux autant que providentiel.

Il répond à des motivations purement stratégiquescar il s'agissait pour Molière d'obtenir l'autorisation si longtemps refusée, de désarmer ses ennemis, les dévots de la Compagnie du Saint-Sacrement, et de se mettre sous la protection du tout-puissant Louis XIV.

C'est pourquoi celui-ci joue le rôle du deus ex machina qui, parsa clairvoyance et son amour de la justice, provoque la perte du méchant, de l'hypocrite.La comédie s'achève donc heureusement grâce à un coup de théâtre qui n'obéit à aucune détermination interne, contrairement auxpéripéties des deux actes précédents qui aboutissent en toute logique au triomphe de l'imposteur sur sa dupe.On pourrait croire que le Bien ne triomphe que dans les contes de fées si cette fin ne trouvait sa caution dans la réalité politique dont elleest la traduction fabuleuse.La leçon de la pièce est donc claire et l'hommage à Louis XIV qu'elle contient est loin d'être de pure forme.

Seule la volonté toute-puissante et la clairvoyance du Roi sont capables de mettre en échec les ambitions du parti dévot.La crédulité de ceux qui comme Orgon font confiance aux dévots constitue l'arme principale de ceux-ci et leur permettrait de faire régnerl'ordre moral sur l'ensemble de la société si la vigilance et la lucidité du Roi n'étaient là pour les en empêcher.Si Tartuffe a pu être représenté; c'est parce que le Roi avait réussi enfin à se libérer des influences qui limitaient jusque-là son pouvoir etson bon plaisir.

Le dénouement final signifie à la fois une concession accordée aux circonstances au détriment de la cohérence intrinsèquede l'oeuvre, mais aussi l'al-liance entre Molière, le Roi et le public pour le triomphe de la nature et de la raison, ces piliers de la doctrineclassique.. »

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