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Commentaire Molière, Tartuffe, IV, 5

Publié le 15/05/2022

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« Commentaire Molière, Tartuffe, IV, 5 Vous commenterez l’extrait de Tartuffe de Molière (acte IV, scène 5) proposé dans le Parcours « Spectacle et comédie » (p.

193-195).

Le témoin caché est un dispositif mis en œuvre par Elmire pour démasquer Tartuffe.

Il s’agira d’étudier la mise en œuvre de cette stratégie d’Elmire et son efficacité. Plan détaillé I.

Une stratégie payante : Tartuffe révèle son vrai visage A.

Montrez que les propos tenus par Tartuffe vont à l’encontre de la morale et de la religion. Tartuffe se révèle particulièrement retors sur le plan moral et religieux dans ce passage où il expose sa doctrine, fortement inspirée de celle des Jésuites.

Il développe ainsi une véritable casuistique (morale subtile en théologie, associée à la pensée jésuite, qui justifie certaines actions apparemment condamnables par l’intention louable de celui qui les commet) amoureuse : « […] rectifier le mal de l’action / Avec la pureté de notre intention », l’antithèse entre mal et pureté dédouane le religieux de sa responsabilité.

(v.

7-8). Il détourne cette doctrine religieuse en l’appliquant au désir amoureux — d’autant que l’objet de son désir est une femme mariée.

Son argumentation revient donc à minimiser le péché que commettrait Elmire en cédant à ses avances, et à l’assurer qu’il est compatible avec la morale, au prix de quelques « accommodements » avec « le Ciel ».

Ce laxisme moral est ici poussé à l’extrême, ce que signale d’ailleurs la didascalie : « C’est un scélérat qui parle » dans laquelle Molière se désolidarise de ce discours scandaleux et quasi blasphématoire. B.

Relevez et analysez les procédés rhétoriques par lesquels Tartuffe tente de manipuler Elmire. La stratégie argumentative de Tartuffe consiste à rendre acceptable moralement l’idée de l’adultère. Pour ce faire, il emploie des tournures impersonnelles et le présent de vérité générale (« Le Ciel défend », « on trouve », « il est une science »), qui donnent à ses propos des allures de maximes.

Il fait ainsi passer sa morale déviante pour des vérités générales. C.

Relevez et commentez l’usage des nombreuses diérèses (prononciation d’un son en deux syllabes au lieu d’une) dans la première réplique de Tartuffe : quel est l’effet produit ? On trouve aux vers 5 à 8 pas moins de six diérèses (sur les mots « science », « liens », « conscience », « rectifier », « action », « intention »), les vers 6 et 7 en comportant chacun deux.

Cette accumulation soudaine de diérèses fait évidemment sens : elle traduit sur le plan sonore le caractère spécieux, artificiel, forcé des arguments de Tartuffe, donne à sa réplique un ton à la fois pompeux et manipulateur.

L’effet produit est subtilement comique : cette abondance de diérèses rend le discours de Tartuffe ridicule, vise à le décrédibiliser. II.

Une stratégie qui repose sur l’habileté d’Elmire A.

Quel « signal » est lancé par Elmire à Orgon ? En quoi produit-il un effet comique ? De quel type de comique s’agit-il ? À deux reprises, Elmire tousse pour prévenir Orgon afin qu’il sorte de sa cachette et mette fin aux avances de Tartuffe.

Le premier accès de toux est signalé par Tartuffe, dans une sorte de didascalie interne : « Vous toussez fort, madame » (v.

13) ; le deuxième est indiqué par la didascalie qui précède la tirade d’Elmire (v.

25).

Ces accès de toux sont comiques pour le spectateur qui sait, contrairement à Tartuffe, qu’Orgon est caché sous la table et qu’ils constituent le signal convenu d’avance entre les deux époux.

Ce comique de situation est renforcé par le double discours tenu par Elmire autour de son « rhume » (v.

14-19). 1. »

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