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La religion

Publié le 18/06/2020

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« Le sens de la parole «Dieu est mort» Nietzsche fait de la mort de Dieu, de la fin de la croyance, un tournant de la civilisation européenne, dont le sens n'est pas encore clair. «Le plus grand récent événement - à savoir que “Dieu est mort”, que la croyance au Dieu chrétien est tombée en discrédit - commence dès maintenant à étendre son ombre sur l'Europe. Aux quelques rares, tout au moins, doués d'une suspicion assez pénétrante, d'un regard assez subtil pour ce spectacle, il semble en effet que quelque soleil vienne de décliner, que quelque vieille, profonde confiance se soit retournée en doute : à ceux-là notre vieux monde doit paraître de jour en jour plus crépusculaire, plus méfiant, plus étranger, “plus vieux”. Mais sous le rapport essentiel on peut dire : l'événement en soi est beaucoup trop considérable, trop lointain, trop au-delà de la faculté conceptuelle du grand nombre pour que l'on puisse prétendre que la nouvelle en soit déjà parvenue, bien moins encore, que d'aucuns se rendent compte de ce qui s'est réellement passé, comme de tout ce qui doit désormais s'effondrer, une fois ruinée cette croyance, pour avoir été fondée sur elle, et pour ainsi dire enchevêtrée en elle : par exemple notre morale européenne dans sa totalité. » Nietzsche, Le Gai Savoir (1881-1882), V, § 343. ...»

« Définition élémentaire La religion est l'activité humaine consistant à rendre un culte à une ou des divi• nités.

C'est un ensemble de croyances, de récits (les mythes), de pratiques et de traditions définissant un certain rapport de l'homme avec le sacré.

Étymologie On rattache le mot de religion au verbe latin religare, «relier»: la religion serait donc ce qui relie les hommes à des puissances qui les dépassent (le ou les dieux), mais aussi ce qui relie les hommes entre eux en leur donnant une cul­ ture commune.

- Une autre étymologie fait dériver religion de relegere: « respecter», mais aussi «recueillir»: l'attitude religieuse serait essentiellement «recueillement»: recueillement de la tradition léguée par les anciens et venant de Dieu lui-même; recueillement comme le retour méditatif en soi-même rendant possible un accueil du divin. Distinctions La religion s'oppose à l'athéisme, qui affirme que Dieu n'existe pas; ainsi qu'à l'agnosticisme, qui ne se prononce pas sur l'existence de Dieu.

En tant que discours sur le monde, le mythe religieux s'oppose à la science et à la philosophie: en effet, les vérités religieuses sont des vérités «révélées» (par Dieu aux hommes, en général par l'intermédiaire d'un ou plusieurs pro­ phètes); elles se fondent sur la foi, ou la croyance, consistant à accorder crédit aux traditions rapportées par les anciens.

La philosophie et la science (sans être nécessairement incompatibles avec certaines conceptions religieuses) naissent d'une rupture avec cette attitude, et de la recherche d'un fondement de la vérité qui ne soit pas la croyance en une tradition [voir Descartes]. - En tant que pratique produisant des œuvres, la religion se distingue de l'ar�: à travers la statue d'un dieu, c'est la présence même du dieu qui est visée.

Ce qui est visé à travers l'œuvre d'art dépend de la philosophie de l'art que l'on adopte. Problèmes/ paradoxes Toute religion est-elle liée à un dieu? (problème de la religion bouddhiste par exemple).

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