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La Reconquista

Publié le 17/05/2020

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« La Reconquista Armée composée de chrétiens et mercenaires berbères Fait majeur de l'histoire médiévale espagnole, la Reconquista est un lent mouvement qui, à partir des petits États chrétiens des Pyrénées, aboutit à rejeter l'islam de lapéninsule Ibérique. Les étapes de la reconquêteAu seuil du VIIIe siècle, l'invasion musulmane a recouvert l'ensemble de la péninsule Ibérique, à l'exception des vallées pyrénéennes qui abritent de petitesprincipautés chrétiennes.

N'attachons pas d'importance au combat de Covadonga, en 718, que l'histoire légendaire a transformé en point de départ de la Reconquista. IXe-Xe siècle : les prémices de la reconquêteRiche d'avenir est le rassemblement qui s'opère dans les vallées cantabriques au profit du royaume des Asturies : déjà des raids sont lancés sur les plateaux de León etde Burgos.

En même temps, l'intervention de Charlemagne aboutit à la reprise de la Catalogne sur les musulmans.

Moins d'un siècle plus tard, Alphonse le Grand(866-910), roi des Asturies, profite des divisions de l'émirat de Cordoue pour reprendre la marche en avant.

Mais déjà des divisions apparaissent : la Castille, autourde Burgos, se sépare des Asturies, tandis que, plus à l'est, le royaume de Navarre s'affirme.

À la fin du Xe siècle, l'expansion chrétienne est bloquée par les succèsd'Abd ar-Rahman III et d'Al-Mansour.

La première phase de la Reconquista s'achève. XIe siècle : unité et morcellement des partisDans la première moitié du XIe siècle, le califat de Cordoue (l'émirat avait en effet été érigé en un califat totalement indépendant de Bagdad) disparaît, laissant laplace à la poussière des royaumes musulmans des Taïfas, qui, souvent en querelle, dispersent leurs forces ; ceux de Tolède et de Badajoz résistent à la fois contre lachrétienté et contre le royaume de Séville.

Les chrétiens en profitent, interviennent dans les querelles des dynastes musulmans (à l'exemple du Cid, véritable maître duroyaume musulman de Valence), et surtout élargissent la reconquête.

L'idée de l'union des chrétiens espagnols contre les Maures progresse et inspire des tentativeshégémoniques comme celle de Sanche de Navarre au début du XIe siècle, ou celle d'Alphonse VI de Castille, qui se proclame «imperator» de toute l'Espagne, à la findu XIe siècle. Mais, dans les faits, l'œuvre reconquérante se plie mal à ces volontés d'hégémonie ; dans sa réalité quotidienne, elle est le fait de coups de main locaux.

Tandis queles Catalans atteignent les bouches de l'Èbre, la Castille a le premier rôle : la prise de Tolède, la vieille capitale wisigothique, en 1085, a un retentissement énorme.Les Almoravides, venus d'Afrique du Nord, galvanisent l'Espagne musulmane et bloquent les progrès castillans. XIIe siècle : l'écartement définitif de la présence musulmaneL'Aragon, État pyrénéen issu du démembrement du royaume de Sanche de Navarre, prend l'initiative au XIIe siècle : prise de Saragosse en 1118, frontière reportéesur le cours de l'Èbre.

La reconquête marque à nouveau le pas dans le dernier tiers du XIIe siècle : l'arrivée des Almohades du Maroc renforce les musulmans ; lesrivalités des royaumes chrétiens s'accentuent et le Portugal se sépare de la Castille ; enfin, l'Aragon uni à la Catalogne néglige la reconquête pour se tourner vers lecommerce méditerranéen et les affaires dans le sud de la France.

Le péril devient si grand pour l'Espagne chrétienne que les royaumes sont contraints de s'unir : le 16juillet 1212, la victoire de Las Navas de Tolosa ouvre aux chrétiens le sud du pays : les Portugais conquièrent l'Alentejo, les Castillans l'Andalousie (Cordoue,Séville, Cadix), l'Aragon, les Baléares, Valence, Murcie.

Seul demeure aux mains des musulmans le petit royaume de Grenade. L'état d'esprit reconquérantLa reconquête a marqué d'autant plus profondément l'Espagne qu'elle s'est déroulée sur plusieurs siècles. La société espagnoleLa reconquête a façonné une société combattante qui connut, jusqu'au XIIIe siècle, un certain équilibre : la grande noblesse est devenue puissante sans que sesintérêts la mettent en conflit avec la royauté ; la petite noblesse des hidalgos, très nombreuse, s'est forgé un idéal qui a survécu bien au-delà de la reconquête ; lapaysannerie libre, florissante, a donné à la reconquête sa dimension économique ; le paysan-soldat de la frontière joue un rôle fondamental dans la mise en valeur etla défense des terres reconquises.

Aussi la société espagnole «reconquérante» présente-t-elle une originalité profonde avec ses chartes de peuplement et de franchises,ses traditions municipales, ses fueros, statuts particuliers de telle ou telle catégorie sociale ou religieuse. Les particularismesAutre trait fondamental de l'Espagne de la reconquête, les particularismes (fait paradoxal).

Par son idéal (la reconquête est une croisade), une telle entreprise auraitdû favoriser l'unité nationale ; telle était bien l'ambition des rois des Asturies et de Castille.

C'est tout le contraire qui s'est produit : les regroupements territoriaux,fruits du hasard et des mariages, se désagrègent rapidement.

L'union de la Castille et de l'Aragon n'est acquise qu'au début du XVIe siècle, conséquence du mariagede Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille.

La géographie, les conditions mêmes de la reconquête, le morcellement de l'Espagne musulmane expliquent en partiece fait.

Mais, par ailleurs, la reconquête a fait naître une passion, un sentiment national très vif.

Et cette contradiction entre le localisme et l'universel demeureaujourd'hui. Enfin, la reconquête a fait naître le fanatisme religieux, mais il fut tardif : au XIIIe siècle, le roi saint Ferdinand se proclame roi des trois religions.

Ce n'est qu'à la findu XVe siècle que les musulmans et les juifs sont convertis de force, massacrés ou expulsés. La liquidation du royaume de GrenadeLe petit et faible royaume musulman de Grenade a tenu deux siècles.

Son sursis est dû aux troubles qui agitèrent les royaumes ibériques aux XIVe et XVe siècles :anarchie et guerre civile, interventions étrangères ; en toile de fond, la montée d'une puissante aristocratie, riche des terres gagnées en Andalousie ou ailleurs, et quin'est plus disciplinée par l'intérêt supérieur de la foi, puisqu'aussi bien le royaume de Grenade ne représente plus un danger.

Cette aristocratie se heurte à la royauté etaffaiblit le pouvoir monarchique.

Par ailleurs, d'autres intérêts surgissent : l'Aragon développe une grande politique méditerranéenne ; le Portugal se tourne versl'Atlantique.

Seule la Castille, qui veut unifier l'Espagne, agite l'étendard de la reconquête : la chute de Grenade en 1492 achève la Reconquista.

Fidèle à son espritreconquérant, la Castille se lance alors dans l'aventure coloniale.

Mais, comme l'a fait remarquer l'historien Pierre Vilar, c'est «la conception territoriale et religieuseet non l'ambition commerciale et économique» qui l'emporte.

Et cette conception a été façonnée par la Reconquista.. »

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