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Reconquista

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Reconquista (de l’espagnol « reconquête «), terme désignant la lutte des chrétiens, entre 722 et 1492, pour reprendre aux musulmans de la péninsule Ibérique les terres qu’ils y ont conquises.

L’histoire de la Reconquista est indissociable de celle de la création des royaumes hispano-chrétiens : le royaume basque de Navarre (constitué vers 830) ; le royaume de León (indépendant vers 910), comprenant les Asturies et la Galice ; le comté de Catalogne (indépendant à la fin du xe siècle) ; le royaume d’Aragon (constitué vers 1035) ; la Castille, qui obtient le statut de royaume en 1037 ; et le royaume de Portugal (fondé en 1143).

2   CONQUÊTE MUSULMANE ET PREMIERS AFFRONTEMENTS

En 711, à la suite de leur victoire à Guadalete, les musulmans dirigés par Tariq ibn Ziyad et Musa ibn Nusayr pénètrent dans la péninsule Ibérique, qu’ils conquièrent en un temps record (Saragosse tombe en 714) pour le compte du calife omeyyade de Damas. Noble wisigoth chrétien, Pélage (Pelayo) se soulève contre ces envahisseurs et prend la tête des guerriers chrétiens réfugiés dans les montagnes du Nord. Devenu roi des Asturies en 718, il vainc les Maures (nom donné aux conquérants musulmans par les chrétiens d’Occident) à la bataille de Covadonga, en 722 ; cette première réaction armée des chrétiens marque traditionnellement le début de la Reconquista chrétienne.

Les forces maures, qui poursuivent leur pénétration sur le continent, sont arrêtées dans leur avancée par les troupes de Charles Martel, aux portes de Poitiers. Cette victoire des Francs, le 25 octobre 732, met un point d’arrêt à l’expansion musulmane en Europe. En 756, Abd al-Rahman (membre rescapé de la dynastie omeyyade déchue du califat de Damas en 750) passe le détroit de Gibraltar et s’empare de Séville et de Cordoue. Il est alors proclamé émir de Cordoue. Défenseur de la chrétienté en Occident, Charlemagne lutte dès le début de son règne contre les musulmans d’al-Andalus (Espagne musulmane). Après l’échec de Roncevaux (août 778), les expéditions carolingiennes reprennent en 795 : Barcelone est conquise en 801, puis Pampelune et Tortose ; le « pays des Goths « (la Catalogne), érigé en rempart contre les musulmans, devient une marche de l’Empire carolingien.

En 929, l’émir Abd al-Rahman III prend le titre de calife et fonde ainsi le califat de Cordoue. Mais dès août 939, les troupes unies des bastions chrétiens du nord de la péninsule défont à Simancas les forces du fondateur du califat. Puis, à partir du début du xie siècle, l’autorité califale de Cordoue est mise à mal, et plusieurs principautés musulmanes indépendantes voient le jour dans la péninsule (les taifas).

3   INTENSIFICATION DES CAMPAGNES CHRÉTIENNES

En 1031, le califat omeyyade de Cordoue s’effondre et, avec lui, se désintègre l’unité politique d’al-Andalus. Les guerres continuelles entre les royaumes de taifas favorisent l’intervention croissante des souverains chrétiens de la péninsule. Aussi, les opérations militaires s’intensifient-elles, permettant ainsi à Alphonse VI de Castille et de León de s’emparer de Tolède, après quatre années de siège, le 25 mai 1085. La reconquête de l’ancienne capitale des Wisigoths a un retentissement considérable dans la péninsule.

À la suite de cette défaite musulmane, les Abbadides de Séville (l’un des multiples royaumes de taifas) appellent en renfort les forces berbères de l’émir almoravide du Maroc. Les troupes de ce dernier remportent la victoire sur les chrétiens de Castille, à Zallaka (2 novembre 1086). Désormais installé dans la péninsule, l’émir almoravide prend progressivement le contrôle d’al-Andalus (qu’il conserve jusqu’au milieu du xiie siècle). Ainsi, Valence — reconquise en 1094 par le Cid Campeador — est à nouveau perdue à la mort du chevalier (1099), et tombe aux mains des Almoravides.

Au xiie siècle, le royaume chrétien d’Aragon reprend le flambeau de la Reconquista, notamment avec Alphonse Ier le Batailleur, dont le règne est marqué par la prise de Saragosse (1118). En 1125, Alphonse vient prêter main forte aux mozarabes (chrétiens de l’Espagne musulmane) de Grenade, mais échoue après deux années de combat. Au milieu du xiie siècle, pour la première fois, des souverains chrétiens commencent (timidement) à s’accorder dans leur combat : le 27 janvier 1151, Alphonse VII (roi de Castille et de León) et Ramón Berenger IV (comte de Barcelone et prince d’Aragon) signent conjointement le traité de Tudillén, par lequel ils se partagent les zones de reconquête des terres musulmanes. Mais les forces chrétiennes ne parviennent pas à enrayer la puissance d’al-Andalus. En 1154, à la suite de Cordoue (1148), Grenade tombe sous l’autorité de la nouvelle dynastie berbère des Almohades ; celle-ci s’empare progressivement de l’Espagne musulmane, bien que le roi Alphonse VIII de Castille lui impose un sérieux revers en prenant la ville de Cuenca (1177), et que Sanche Ier de Portugal lui impose une guérilla continue entre 1189 et 1192.

4   L’UNION CHRÉTIENNE ET LA FIN DE LA RECONQUISTA

En 1195, les armées chrétiennes subissent une grave défaite à Alarcos, qui marque la dernière grande avancée territoriale des musulmans dans la péninsule. Ce revers chrétien donne un nouvel élan au processus de reconquête, en provoquant l’union des chrétiens dans une croisade antimusulmane, que soutient le pape Innocent III. Le 16 juillet 1212, à Las Navas de Tolosa, Alphonse VIII de Castille et de León, Pierre II d’Aragon et Sanche VII de Navarre obtiennent ainsi une victoire décisive sur les Almohades, permettant l’annexion de la vallée du Guadalquivir par la Castille. Puis les succès s’enchaînent : Ferdinand III de Castille reprend Cordoue (1236) et Séville (1248) ; Jacques Ier d’Aragon progresse le long de la côte méditerranéenne et s’empare des Baléares (1229-1235), puis de Valence (1238) ; Alphonse III de Portugal conquiert pour sa part l’Algarve (1249).

La Reconquista s’achève vers 1270, lorsque seul subsiste le royaume de Grenade (un émirat, vassal de la Castille) — qui connaît toutefois pendant deux siècles une éclatante civilisation. Ce n’est qu’en 1492 qu’Isabelle de Castille et Ferdinand II d’Aragon (les « Rois Catholiques «) conquièrent l’ultime bastion musulman de la péninsule Ibérique, en entrant dans la capitale Grenade le 2 janvier 1492.

La présence des Maures dans la péninsule prend fin en 1610, lorsqu’ils sont définitivement expulsés d’Espagne sous le règne de Philippe III.

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