La question du drapeau rougeUn échec pour les ouvriers.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 La question du drapeau rouge
Un échec pour les ouvriers Février 1848
Le gouvernement provisoire, formé le
24 février 1848 après l'abdication de Louis-Philippe, est composé essentielle ment de bourgeois modérés.
Les ou vriers, qui fournissent la majeure partie des combattants de l'insurrection, de meurent cependant résolus à ne pas se
laisser confisquer les fruits de la Révolu tion.
Au matin du 25 février, l'agitation renaît.
La foule se rassemble devant l'Hôtel de Ville où siège le gouverne ment provisoire et celui-ci, sous la pres
sion populaire, doits 'engager à garantir du travail à tous les citoyens.
Dans 1 'après-midi, la foule exige du gouverne ment qu'il prenne pour emblème le dra peau rouge devenu, sur les barricades, signe de ralliement et symbole d'affran chissement.
Par cette revendication, les
ouvriers entendent montrer que le nou veau gouvernement tient sa légitimité de leur combat.
Adopter le drapeau rouge, c'est reconnaître la souveraineté du peu ple.
Le drapeau tricolore, drapeau de la rre République, représente encore la royauté par le blanc.
Les insurgés le considèrent comme irrémédiablement souillé par la monarchie de Juillet qui l'avait pris pour emblème.
Le tumulte grandit devant l'Hôtel de Ville.
Le gouvernement est divisé.
Louis
Blanc engage ses collègues à adopter le nouvel emblème:« A une politique nou velle, il faut un symbole nouveau.» Gar nier-Pagès, Marie, Lamartine s'y refu
sent.
Des
coups de feu éclatent à l'ex
térieur.
Ce sont des salves de joie mais
les membres du gouvernement, abusés, sont épouvantés.
Il faut agir.
Lamartine
se hisse sur le rebord d'une fenêtre et ha rangue la foule: «Ce drapeau rouge, qu'on a pu élever quelquefois quand le
sang coulait, est un épouvantail qu'on doit abattre aussitôt après le combat en signification de réconciliation et de paix ! [ ...
] Je repousserai jusqu 'à la mort ce drapeau de sang.» L'éloquence du poète ne convainc pas le peuple, mais les
éléments viennent à son secours et la
pluie disperse les manifestants.
Dans la nuit, Paris se couvre d'affiches rouges, inspirées par les amis de Blan qui, qui proclament que «le peuple n'amènera pas son pavillon».
Le 26 fé
vrier, les ouvriers reparaissent devant l'Hôtel de Ville.
L'agitation renaît.
La martine développe à nouveau ses argu ments.
Un ouvrier, convaincu par ses ac
cents patriotiques, se précipite sur lui et l'étreint convulsivement, gagnant par ce
geste l'approbation de tous.
Les accla mations éclatent: «Vive Lamartine! Vive le drapeau tricolore!» Le gouver nement fera cependant une petite con cession aux ouvriers en décidant qu'une rosette rouge sera placée à la hampe du drapeau tricolore.
Mais ce n'est pas une victoire définitive pour le drapeau trico lore: vingt-cinq ans plus tard, il sera de nouveau mis en question, non par les ré volutionnaires mais, à l'autre extrême, par le prétendant au trône lui-même.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La question du drapeau rougeUn échec pour les ouvriers.
- Dans l'Art poétique (1674), Boileau analyse ce qui contribue à l'échec ou à la réussite d'une pièce de théâtre. Pour le choix du thème et la mise en oeuvre de l'intrigue, il écrit : « Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable ; / Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable ;/ Une merveille absurde est pour moi sans appas :/ L'esprit n'est point ému de ce qu'il ne croit pas. » Pensez-vous que ces préceptes, établis à l'époque du théâtre classique et pour lui, puissent être
- La question sociale des ouvriers
- LA QUESTION DE GRAMMAIRE L’interrogation
- L’ubérisation de l’économie française, une remise en question du salariat ?