La politique des Lumières (groupement de textes)

« La politique des Lumières Préparation à la lecture des textes Comment imaginer, après plusieurs siècles d'une monarchie de plus en plus autoritaire et rigide, qu'une république démocratique puisse se mettre en place? L'exigence critique qui émergea avec l'humanisme du XVIe siècle trouve son plus grand développement dans le rationa­ lisme de la philosophie des Lumières: critique des croyances tradi­ tionnelles, remise en cause de la morale, des fondements politiques, sociaux, économiques, et ce grâce à une foi sans faille dans la raison humaine et le progrès.

L'idée démocratique aura fait son chemin tout au long du XVIII e siècle, notamment sous l'influence de l'œuvre du phi­ losophe anglais John Locke, et dans les écrits des encyclopédistes.

La monarchie ne se conçoit plus dès lors comme l'unique forme possible de gouvernement et l'on en examine les fondements et les moyens, jusqu'à remettre en cause sa légitimité.

Ainsi, toute la pensée poli­ tique du siècle des Lumières, sans être une rupture, aboutit au grand bouleversement que fut la Révolution française de 1789.

Les Lumières et la critique du despotisme Voltaire et Diderot ont écrit une œuvre politique qui, sans être aussi formalisée que celle de Montesquieu ou de Rousseau, aura marqué leur époque.

Tous deux en proie à la censure, ils doivent lutter contre l'intolérance, le fanatisme, les préjugés, pour faire triompher la raison et assurer le bonheur humain par le progrès de la civilisation.

Pour assurer la diffusion de leurs idées, ils utilisent toutes les formes litté­ raires ( dictionnaire, ouvrage épistolaire, pamphlet, contes, romans, poésie, théâtre ...

).

Dans l'article de l'Encyclopédie que Diderot consacre à !'«Autorité politique», s'opère un glissement subtil qui légitime la démocratie sans trop rudoyer la monarchie en place.

Vol­ taire est plus virulent dans le pamphlet De l'horrible danger de la lecture, où, avec une ironie certaine, il fait l'apologie de la liberté et critique insidieusement le despotisme monarchique.

Dans les deux cas, c'est la philosophie des Lumières qui interroge le champ politique.

Rous­ seau, quant à lui, propose une solution dans le cadre de son ouvrage de philosophie politique: Du Contrat social.

Il entend dénoncer le mode de gouvernement monarchique comme étant un pseudo-pacte, générateur d'inégalité et de despotisme, et lui substituer un véritable contrat qui concilie liberté individuelle et ordre social.

Les Lumières et l'avènement de la démocratie Nous ne sommes qu'en 1762 lorsque paraît Du Contrat social.

Les idées qui s'exposent à cette date sont de plus en plus brûlantes, mais il fau-. »