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La poésie anglaise

Publié le 09/12/2021

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A la veille de la guerre de 1939, la poésie anglaise se trouvait dominée par quelques grands poètes qui, pourtant, n'attiraient pas toute la sympathie du grand public. T.S. Eliot, Pound, Edith Sitwell, Yeats, représentaient chacun à sa façon cette révolte de la bourgeoisie qui s'est manifestée à partir de la Première Guerre mondiale. Les Sitwell s'étaient vite dégagés des problèmes contemporains pour se réfugier dans leur poésie pure : dans l'un de ses meilleurs ouvrages, Gold Coast Customs, Edith Sitwell, tout en introduisant dans notre poésie les rythmes du jazz, avait fait le procès de la civilisation occidentale en l'assimilant au cannibalisme. La révolte d'Eliot, personnelle d'abord dans Prufrock et The Portrait of a Lady, avait pris des dimensions universelles dans la synthèse sublime du Waste Land, et s'affirmait désormais dans le domaine politique et religieux. Rédacteur du Criterion, ses chefs étaient ceux de l'Action Française. Sans se laisser convertir au catholicisme, en partant d'Ash Wednesday il attirait l'attention du public sur l'angoisse spirituelle de l'homme moderne. Selon lui, notre éloignement de Dieu expliquerait tout. Ces notions sont à la base de ses premiers (et meilleurs) ouvrages de théâtre, Murder in the Cathedral et The Family Reunion, où s'annonce l'influence de Claudel. Restaient Joyce, alors presque inconnu du public anglais, D.H. Lawrence, mal vu par ses contemporains, mais que lisait avidement la nouvelle génération, et Yeats, jugé excentrique jusqu'à sa mort en 1939. Ceux-ci sont devenus les idoles de la génération d'après-guerre, comme certains poètes, jugés alors mineurs (Graves, Campbell, Muir) que nous regardons aujourd'hui avec un respect toujours croissant.

« La poésie anglaise A la veille de la guerre de 1939, la poésie anglaise se trouvait dominée par quelques grands poètes qui, pourtant,n'attiraient pas toute la sympathie du grand public.

T.S.

Eliot, Pound, Edith Sitwell, Yeats, représentaient chacun àsa façon cette révolte de la bourgeoisie qui s'est manifestée à partir de la Première Guerre mondiale.

Les Sitwells'étaient vite dégagés des problèmes contemporains pour se réfugier dans leur poésie pure : dans l'un de sesmeilleurs ouvrages, Gold Coast Customs, Edith Sitwell, tout en introduisant dans notre poésie les rythmes du jazz,avait fait le procès de la civilisation occidentale en l'assimilant au cannibalisme.

La révolte d'Eliot, personnelled'abord dans Prufrock et The Portrait of a Lady, avait pris des dimensions universelles dans la synthèse sublime duWaste Land, et s'affirmait désormais dans le domaine politique et religieux.

Rédacteur du Criterion, ses chefs étaientceux de l'Action Française.

Sans se laisser convertir au catholicisme, en partant d'Ash Wednesday il attiraitl'attention du public sur l'angoisse spirituelle de l'homme moderne.

Selon lui, notre éloignement de Dieu expliqueraittout.

Ces notions sont à la base de ses premiers (et meilleurs) ouvrages de théâtre, Murder in the Cathedral et TheFamily Reunion, où s'annonce l'influence de Claudel. Restaient Joyce, alors presque inconnu du public anglais, D.H.

Lawrence, mal vu par ses contemporains, mais quelisait avidement la nouvelle génération, et Yeats, jugé excentrique jusqu'à sa mort en 1939.

Ceux-ci sont devenusles idoles de la génération d'après-guerre, comme certains poètes, jugés alors mineurs (Graves, Campbell, Muir) quenous regardons aujourd'hui avec un respect toujours croissant. A l'ombre de ces écrivains, une école de jeunes poètes incarnait un autre aspect de cette révolte.

Auden, DayLewis, Spender, Macneice, sans se concerter, ont tous débuté vers 1930 : nommons-les l'école d'Oxford.

Révoltéscontre la convention bourgeoise, la politique du laissez-faire, c'était la poésie de la gauche, violente et pathétique,s'indignant contre le fascisme, la dolce vita des riches, l'indifférence des pauvres, et contre une poésie de mandarindevenue trop digne pour annoncer et dénoncer ce sanglant drame qui étendait ses ailes sur l'Europe.

Nousn'oublierons pas le mot célèbre d'Auden, " que le poète se fasse reporter " ; voici la poésie du quotidien, le poète-caméra, le prolongement de ce beau réalisme qu'Eliot avait trop tôt abandonné.

La poésie des années 1930-1940 aété une série d'attentats contre la faiblesse morale, politique, esthétique.

Avant García Lorca, Neruda, Aragon, lesAnglais ont créé une poésie engagée.

Mais il leur manquait les moyens (très limités à un moment où la TSF, ledisque, n'étaient pas à la portée de tout le monde) de toucher au coeur le grand public et encore moins ces troismillions de chômeurs qui, bien entendu, ne se nourrissaient pas de poésie.

Cette poésie d'engagement a fait court-circuit, sauf dans ce milieu intellectuel qui reste toujours impuissant devant les événements.

D'ailleurs elle s'estmontrée assez timide sur le plan esthétique ; elle a donc rapidement vieilli.

Aujourd'hui, Auden berce en versimpeccables son intime plaie spirituelle ; Lewis, rentré en lui-même, nous offre d'admirables traductions de Virgile ;Spender dirige Encounter ; Macneice à la TSF, fabrique des divertissements à la chaîne.

Cassandre est devenuePénélope... En même temps, évoluait en France l'aventure du Surréalisme.

Malgré notre respect pour Breton, Dalí, le tendreEluard, ce mouvement nous paraissait manquer de sérieux ; pourtant il a contribué à la belle folie du théâtre d'Audenet à la poésie de Dylan Thomas, Gascoyne, Barker, moi-même, qui n'étions pas indifférents à son message.

D'abordc'était amusant, et puis, plus d'inhibitions à l'égard du " Saint Langage ". Thomas avait débuté avec deux petits recueils effarants (18 Poems, 1934 ; 25 Poems, 1936).

Avec Barker etGascoyne il semblait inventer un nouveau romantisme freudien nouvel aspect de la révolte bourgeoise où la révoltede la sensibilité s'accompagnait d'une éblouissante invention linguistique.

Thomas s'est imposé grâce à un donpersonnel, cette volupté verbale qui transformait les mots en objets, et les objets en paroles lumineuses, sensuelles: sa poésie n'est que sensations, vibrations hallucinées, une ivresse, une maladie musicale et visuelle qui fait songeraux vertiges de Rimbaud, de Mallarmé. Toutes ces manifestations de révolte, qu'elles portent la signature d'Eliot, d'Auden ou de Thomas, représentaient enmesure égale une protestation abortive, la révolte stérile de la bourgeoisie contre elle-même.

Il en reste unepoignée de poèmes inoubliables, mais dissemblables ; caractéristiques pourtant du maniérisme de notre époque. L'historien de la décennie 1940-1950 se penchera sur les revues-champignons qui ont fourni tant de paradisartificiels aux poètes pendant la guerre.

Chacune et chacun avait son petit programme.

Dans Horizon (ambitieux deremplir la place du Criterion) des articles dictés par des généraux ou des ministres côtoyaient des bribes de Kafka,des strophes de Dylan Thomas, ou, plus tièdes, celles de Rodgers, Tiller, Laurie Lee.

Pour New Writing l'importantétait de rester à tout prix européen.

Pour la plupart des autres, rien qu'un éclectisme frémissant. Que sont-ils devenus, ces noms alors familiers ? Certains ne sont jamais rentrés de la guerre, d'autres ont continuéd'écrire, mais sans avoir donné la pleine mesure de leur talent. Posons donc la question d'une autre façon ; nommons les meilleurs poèmes ou recueils de cette période.

Viennenten tête les Four Quartets de T.S.

Eliot : quel bonheur d'en trouver un, sous le bombardement, dans le minusculejournal The New English Weekly ! Quel ton sage, intime, parfois grandiose ; il ne manque que ces imagesfoudroyantes de sa jeunesse...

Puis venaient les derniers poèmes de Yeats, merveilleusement désabusés.

Ensuite,. »

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