LA NOBLESSE:Bâtardise et dérogeance.
Publié le 17/05/2020
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Bâtardise et dérogeance
La noblesse pouvait être personnelle; des emplois ou charges la procu
rant (commensaux du roi et des princes du sang, magistrats de certains
parlements, secrétaire du roi ...
), mais d'une façon générale elle était
héréditaire, se transmettant uniquement par les mâles et par des unions
légitimes devant Dieu.
Les enfants d'un noble héréditaire conçus hors
mariage, ou bâtards, étaient nobles jusqu'à l'édit d'Henri IV (1600),
mais, à dater de cette décision, il leur fallut des lettres patentes du roi pour
acquérir la noblesse.
Légitimés par mariage subséquent, les bâtards de
nobles héréditaires devenaient nobles à leur tour et sans intervention du
pouvoir.
Le bâtard capétien était pourtant noble et on voulut étendre ce
privilège à de très grandes familles.
Toute famille issue d'un bâtard noble
ou devenu noble par acte royal commençait son ancienneté à ce bâtard.
Cependant, il ne faut pas oublier que la vieille France avait tendance à
faire élever les bâtards avec les enfants légitimes (Henri IV en donnera
d'illustres exemples), les bâtards ne portant pas les mêmes armes (brisure
de bâtardise)
et n'héritant pas pleinement comme leurs demi-frères et sœurs légitimes, ce qui entraînait chez eux des unions moins brillantes.
La noblesse a compté de célèbres bâtards comme Guillaume le Conqué
rant et Dunois.
Le roi titrait «cousins» ses parents capétiens bâtards et bâtards de bâtards.
Rançon de leur position consacrée au service du bien commun, les
nobles se devaient de tenir un certain rang et ne pouvaient exercer certains
métiers.
La vie noble était une grande servitude pour des lignées peu
aisées et le retour à l'état «ignoble» consacrait la dérogeance.
Cette
dérogeance arrivait par abandon d'un certain mode de vie mais aussi par délaissement des qualifications nobiliaires dans les actes.
Les arts méca
niques (métiers manuels et même, à l'échelon le plus élevé, celui de
patron) faisaient perdre la noblesse
et seuls les travaux du verre, des
métaux et des mines étaient permis.
Etre fermier (sauf du roi ou d'un
prince du sang), commercer dans le détail (le gros et le commerce de mer
exclus), l'exercice de bas offices (notaire, huissier ...
) et le crime de
lèse-majesté faisaient perdre la noblesse.
Tout noble avait le droit
d'exploiter lui-même sa terre et de labourer l'épée au côté si cela lui chantait.
Beaucoup de familles dérogèrent pour
exercer d'utiles commerces et regagnèrent par la suite la noblesse en
demandant au roi les lettres patentes nécessaires.
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