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LA MORT DE DIEU

Publié le 15/05/2020

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« LA MORT DE DIEU La mort de Dieu est une expression qui fait référence traditionnellement à la pensée de Nietzsche, bien qu'il n'en soitpas l'inventeur.

Mais la question qu'elle soulève n'est évidemment pas son apanage. • Le retrait du monde physiquePour Pascal, les découvertes scientifiques de son époque obligent à concevoirDieu hors du champ de la perception humaine.

L'espace que décrivent lestravaux de Galilée et les physiciens de l'époque est vide de la présence divine; il est entièrement observable et explicable par la connaissance humaine.

Dèslors, la divinité se retire hors du monde; selon l'expression que Pascal répètemaintes fois, Dieu est caché.

Cela signifie qu'il n'apparaît pas dans le monde,livré à la seule raison humaine, et la connaissance que nous pouvons en avoirest d'une autre nature.

La pensée de Pascal se situe au moment où lanécessité de Dieu pour comprendre l'univers qui nous entoure est devenueinutile, et où un savoir dont l'homme serait l'origine et la fin devient possible.Mais les limites qu'il dessine maintiennent, au delà de la raison, l'exigence deDieu, même s'il ne paraît pas.

Ce retrait constitue ce que l'on peut appeler letragique pascalien, selon l'expression de L.

Goldmann.

Avec la dissociationclaire de l'univers humain et de celui de la divinité, s'amorce une évolution quiva se poursuivre et s'étendre à d'autres domaines. • Le retrait du monde moralL'interrogation de Dostoïevski, pour sa part, est surtout morale : quedeviennent les valeurs si Dieu n'existe pas ? On connaît la réponse torturée de son héros, Ivan Karamazov : l'absence de la divinité entraîne théoriquement un effondrement des valeurs morales,une disparition des notions de bien et de mal que Dieu cautionnait.

Dans ces conditions, le meurtre, plusgénéralement, le comportement amoral devient possible impunément.

A l'inverse, si Dieu existe, il ne peut justifier laprésence du mal dans sa création et conduit à l'exigence de la révolte.

Ce thème dostoïevskien sera repris etamplifié par la pensée de Camus, qui le débarrassera de son contexte d'échec.

Dieu n'apparaît plus nécessaire àl'attitude morale : l'homme peut être à lui-même le fondement de ses valeurs.Un autre personnage de Dostoïevski, Kirilov dans les Démons, annonce de plus près le thème nietzschéen.

Pour lui,Dieu n'est qu'une création humaine, la projection d'une hantise : « la souffrance de la peur de la mort ».

Il fautdonc, pour libérer l'homme, supprimer cette peur et la souffrance qu'elle engendre ; le suicide paraît à Kirilov lasolution à ce problème : se tuer pour délivrer les autres hommes de la peur.

Le personnage est convaincu que,lorsque les hommes ne seront plus les prisonniers de cette hantise, il naîtra un type nouveau d'humanité,radicalement différent, supérieur : l'homme-Dieu, qui présente schématiquement quelques analogies avec lesurhomme de Nietzsche. • La mort de DieuPour ce dernier, la mort de Dieu doit être comprise comme le fait « que la foi dans le Dieu chrétien a été dépouilléede sa plausibilité ».

Les hommes ont donc « tué » Dieu et cet acte libère la possibilité d'une humanité nouvelle.

Eneffet, Dieu servait de caution à la morale antérieure, celle qui était une entrave aux forces vitales, à la volonté depuissance, et qui « profitait au troupeau ».

La mort de Dieu prépare au-delà de grands bouleversements tels quel'effondrement du système actuel des valeurs, l'avènement d'un surhomme qu'il faut concevoir comme undéveloppement de la volonté de puissance : pas de frein aux instincts vitaux que bridait naguère la morale, maisexhortation à « la volupté, la domination, l'amour de soi » (J.

Granier).

C'est au terme de l'entreprise de libération,déjà amorcée avec la fin de la croyance en Dieu, que l'homme pourra atteindre à la liberté suprême qui estl'adhésion joyeuse de la volonté à la nécessité.A peu près à la même époque, les thèses de Marx, puis de Freud, tentent de produire une explication culturelle del'idée de Dieu, présentée comme un simple reflet, une méconnaissance du rapport de l'homme à son environnementou à lui-même.

Au travers de leurs recherches, Dieu perd toute substance autre que celle fournie par la consciencehumaine : on peut, en ce sens également, parler de la mort de Dieu.

Cependant, l'exigence de transcendance n'estpas atteinte par ces analyses, qui ne peuvent que réduire l'image de Dieu offerte par les religions à celle d'uneproduction purement humaine, mais non répondre à l'interrogation fondamentale qu'elle véhicule.. »

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