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La littérature romanesque Sido, suivi des vrilles de la vigne, Colette « Sido», Extrait 1 analyse linéaire

Publié le 26/03/2024

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« La littérature romanesque Sido, suivi des vrilles de la vigne, Colette « Sido», Extrait 1 analyse linéaire Le texte à l’étude est extrait du roman Sido et se trouve dans la première partie du chapitre 1.

Le roman Sido, publié à Paris en 1930, est dédié à la mère de l’auteure mais aussi à son entourage familial ; ainsi, dans cet extrait, Colette nous raconte avec nostalgie des souvenirs de son enfance.

Nous pourrons ainsi nous demander comment Colette célèbre son environnement et quels liens elle entretient avec ce dernier.

Pour cela nous ferons l’analyse linéaire de ce texte en suivant ses deux mouvements : l’éveil de l’enfant à l’aube (lignes 1 à 8), le retour et le détour par les sources (lignes 9 à 19). Le premier mouvement commence par l’évocation du rapport particulier entre la narratrice et la nature.

En effet, la proposition subordonnée circonstancielle de cause « car j’aimais tant l’aube », accentuée par l’adverbe circonstanciel de temps « déjà » mis en apposition, nous montre dès sa plus tendre enfance la narratrice affectionne l’aube.

Sa mère, elle aussi proche de la nature, est une initiatrice, comme le démontre la proposition « que ma mère me l’accordait en récompense ».

Ces instants passés dans la nature sont ainsi vu comme une faveur.

L’imparfait d’habitude (« j’aimais », « j’obtenais », « me l’accordait » l.1 ; « je m’en allais » l.2) et les verbes de désir viennent renforcer cette idée de privilège.

Le déterminant indéfini « chaque » associé à l’évocation des CC de lieu dans un rythme binaire (« vers des terres maraîchères […] rivière » l.2) puis ternaire (« vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues » l.3) suggèrent la liberté, l’ouverture à laquelle aspire cette enfant.

Cette promenade a un dimension initiatique : l’antithèse entre le singulier collectif « tout » et l’adjectif « seule » particularise l’enfant. Dans le deuxième paragraphe de ce mouvement, l’auteure raconte cet éveil à la nature.

Le champ lexical des cinq sens (« bleu originel », « brouillard », « humide », « mes lèvres », « mes oreilles », « mes narines »), couplé à l’évocation ascendante du corps (« d’abord mes jambes […] tout le reste de mon corps » l.5-6) suggèrent aux lecteurs une aube décrite comme une expérience sensorielle totale, une baignade sensuelle.

Enfin le vocabulaire religieux associé au lexique de l’origine et de la naissance (« un bleu originel », « un état de grâce indicible », « le premier souffle accouru », « le premier oiseau », « son éclosion ») renforcent encore une fois la communion de l’enfant avec la nature : assister à « l’éclosion » du soleil lui procure la sensation d’être privilégiée. Après cet instant de contemplation, l’enfant va aller explorer cette nature tant aimée.

Nous allons ainsi passer au deuxième mouvement du texte. Dans le paragraphe 3, il est surtout question de la vision qu’a la mère de son fille.

En effet, Sido surnomme sa fille « Beauté, Joyau-tout-en-or » (l.9) et l’appelle son « chef-d’œuvre » (l.10) ; ces termes laudatifs prouvent qu’elle considère sa fille comme un trésor, dont elle se désigne avec orgueil comme la source et l’autrice. La répétition de la structure « être + attribut du S jolie.... »

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