FICHE DE LECTURE: SIDO suivi de LES VRILLES DE LA VIGNE DE COLETTE

« FICHE DE LECTURE: SIDO suivi de LES VRILLES DE LA VIGNE DE COLETTE « Sido », nom magique pour Colette, nom de celle qui, nourricière, répétait à sa fille, Minet-Chéri : « Regarde ! »Comment, possédant une semblable mère, n'eût-elle pas découvert le monde, et le monde naturel, le monde duquotidien, avec ravissement ? « Les Vrilles de la Vigne », dessinant tous les thèmes chers à Colette — l'amour, lafemme, le travail, les souvenirs, les bêtes, les jardins et les saisons —, avouent déjà cette complicité avec la terre,cette vénération de la vie.

Evocation charmée de ce qui fut et de ce qui est, ce livre si féminin éblouit par safidélité et sa gratitude.Recueil, il rassemble d'une part « Sido », triple portrait, paru en 1928, de la mère, du père (« Le Capitaine ») et desenfants (« Les Sauvages »), d'autre part « Les Vrilles de la Vigne », collection impressionniste, sortie en 1908, deconfidences, d'anecdotes, de narrations, de dialogues.

Ces derniers récits restent plus ironiques et mélancoliquesque les apaisantes figures familiales.

Les Vrilles de la Vigne, privant l'artiste de tout « somme heureux », sont il estvrai fort éloignées de la bienheureuse chaleur de Sido.

Et puis, 1908 fut certainement pour Colette, jeune femmealors livrée à elle-même, une année moins assurée que 1928.La lecture d'une telle suite de poèmes en prose, musicaux et lyriques, qui atteignent parfois au chef-d'oeuvre,enchante par sa vivacité et sa sensibilité.

Aux mots appropriés et inattendus, particuliers au génie de Colette,s'ajoutent encore ce ton direct, cette démarche bouclée qui harmonisent la plus savante spontanéité. L'AUTEUR Née à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) en 1873, Colette eut le bonheur d'avoir des parents, non pasexemplaires, mais d'un attachement inoubliable.

Aussi sa vocation d'écrivain dut-elle beaucoup à cette vigilanteSido, à ce capitaine-percepteur, comme elle dut plus tard à Willy, le premier mari qui l'initia à la vie et à lalittérature.

Ainsi, des romans-confidences (« La Retraite sentimentale », 1907) aux peintures de mœurs (« Chéri »,1920) et des souvenirs d'enfance (« La Maison de Claudine '0922) aux méditations de la vieillesse (« L'Etoile Vesper», 1946), Colette dévoila, en hommage à toute réalité, ce qu'elle percevait, devinait, connaissait et redoutait.

C'estmembre de l'Académie royale de Belgique et de l'Académie Goncourt qu'elle mourut à Paris en 1954.. »