La guerre fraîche

« La « guerre fraîche » ou « guerre chaude » est une expression contemporaine utilisée pour décrire une dégradation des rapports Est-Ouest qui commence dans la seconde moitié des années 1970 et rompt avec la détente de la période précédente. L'expression « guerre fraîche » daterait de 1978. Elle est employée, selon les sources, le 31 mai ou le 1er juin 1978, à Prague, par le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, Léonid Brejnev : selon celui-ci, l'évolution récente de la situation internationale représente un retour « sinon à la guerre froide, du moins à la guerre fraîche ». Elle est utilisée pour désigner la dernière phase de la guerre froide, une période marquée par une aggravation des tensions Est-Ouest, qui dure de 1975 à 1985. Son sens est en outre incertain.

La « guerre fraîche » se distinguerait de la « guerre froide » et présenterait par rapport à celle-ci une différence de degré, mais le changement d'adjectif n'indique pas précisément laquelle : la « guerre fraîche » est-elle plus chaude que la « guerre froide » ? Certains spécialistes critiquent à ce titre l'expression et préconisent l'adoption du nom de « seconde guerre froide » qu'ils jugent plus clair. Nous pouvons ainsi nous demander : pourquoi dit-on que la "Guerre Fraîche à succédé à la détente entre le milieu des années 70 et le milieu 80? Nous verrons tout d’abord les modifications du rapport de force entre les Etats-Unis et l’URSS, pour ensuite se pencher sur la guerre fraîche, ses aspects et conséquences. I- Modification du rapport de force entre les Etats Unis et l’URSS A)La détente, une période d’apaisement des tensions Nombreux sont les commentateurs qui font débuter la détente à l’issue de la crise des missiles de Cuba et au premier dialogue soviétoaméricain (téléphone rouge).

On peut synthétiser en évoquant un réchauffement progressif, prolongeant le « dégel » de l’ère Khrouchtchev, et faire de la période 1962-1969 une sorte de période de transition menant à la « franche détente », qui ne dura dans le fond que de 1969 à 1974.

A partir de 1969, les deux supergrands sont résolument partenaires, pour quelques années, tout en restant adversaires.

Ils prennent en effet conscience que l’équilibre stratégique reposant sur la Destruction Mutuelle Assurée (MAD en anglais - ) les dissuade l’un et l’autre d’entamer une escalade menant au conflit direct nucléarisé.

Ils cherchent donc à maintenir cette situation d’équilibre « de la terreur », de « paix armée ».

2 traités sont signés en 1972 › Accords SALT 1 (Strategic Arms Limitation Treaty) – Premier traité limitant les armements stratégiques en fixant des plafonds pour les arsenaux.

› Traité ABM (Anti Ballistic Missiles) interdisant les missiles « anti-balistiques » - il s’agit de maintenir la vulnérabilité de chacun aux frappes de l’autre en interdisant les missiles antimissiles.

+ rencontre Mao-Nixon (Février 72) reconnaissance Chine populaire (CS-ONU) – multiplication des acteurs internationaux B) l’affaiblissement des Etats-Unis, un événement charnière dans la reprise du conflit Tout d’abord, l’affaiblissement des Etats-Unis fait suite à des facteurs et manifestations multiples : économiques : désordres monétaires, chocs pétroliers et crise économique.

Mais aussi à cause de l’impact de l'échec au Vietnam, entraînant le traumatisme des vétérans mais surtout du retournement de l'opinion publique sur la guerre la condamnant, donnant lieu au syndrôme vietnamien (hésitation devant interventions militaires extérieures et impératif du « zéro mort »). De plus, Nixon est contraint à la démission par le scandale du Watergate.

Son viceprésident, Gerald Ford, manque de charisme, et son successeur démocrate Jimmy Carter s'illustre surtout par ses talents de diplomate au Proche-Orient.. »