La France entre en guerre«On la tient, la revanche!
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 La France entre en guerre
«On la tient, la revanche!)) 3 août 1914
Paris, samedi 1er août: comme la veille,
la foule stationne devant les mairies et les bureaux des grands journaux.
Gare de l'Est, les troupes régulières montent
dans les trains en partance pour la fron
tière.
Vers
16 h 15, le tocsin retentit; on
colle à l'extérieur des bureaux de poste
des papillons jaunes annonçant la mobi
lisation; un peu plus tard,
les affiches
officielles sont apposées.
Le premier
jour de la mobilisation est le dimanche
2 août 1914.
De longues années
de tension, dans une
Europe divisée en deux camps, ont
abouti à ce drame, dernier acte d'un
processus implacable qui commence
le 28 juin 1914; ce jour-là, à Sarajevo, en
Bosnie, l'archiduc héritier d'Autriche est
assassiné par un nationaliste bosniaque
armé en Serbie.
L'Autriche-Hongrie
veut saisir cette occasion
de régler son
compte à cette Serbie, foyer d'une agita
tion slave qui menace son Empire;
elle est soutenue par l'Allemagne, son alliée.
Devant la crise menaçante qui risque de mettre aux prises l'Autriche-Hongrie et
la Russie, protectrice des Serbes, la
France pense surtout à resserrer son
alliance avec
le tsar.
Cette politique est
servie par Poincaré, président de la Ré
publique, et par Maurice Paléologue,
ambassadeur
de France à Petrograd; elle rencontre l'opposition de Joseph
Caillaux, l'homme du traité franco
allemand
de 1911.
Mais, au moment dé cisif, un incident d'ordre privé écarte ce
dernier du pouvoir.
Du 20 au 23 juillet,
Poincaré fait une visite officielle en Rus
sie, où il s'efforce de réchauffer l'ardeur
du tsar, le faible et hésitant Nicolas II.
Le 29 juillet, le bombardement de Bel grade par les Autrichiens provoque la
mobilisation générale russe; celle-ci
entraîne celle
de l'Allemagne dont les armées ne peuvent agir à l'est qu'après
avoir abattu la France.
Celle-ci, de son
côté, n'ose s'opposer aux mesures mili taires de son alliée.
L'affrontement franco-allemand semble
donc imminent et les nationalistes
se dé
chaînent à Paris comme à Berlin.
Le lea
der socialiste Jaurès lui-même, défen
seur acharné
de la paix, n'a plus de prise
sur les événements; il est d'ailleurs
assassiné par un exalté, excité par la
presse chauvine.
L'Allemagne s'adresse au Quai
d'Or say: si la France veut rester neutre,
qu'elle cède en garantie les places de Toul et de Verdun; Viviani, Premier
ministre, refuse de s'engager et décrète
la mobilisation générale.
A Paris, toute
vie civile a cessé; la ville est pavoisée comme pour un 14 Juillet.
Le lundi 3 août à 17 heures, l'ambassa
deur d'Allemagne von Schon remet à
Viviani la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France.
Le mardi 4
août, les trains de mobilisés quittent la
capitale «sous des fleurs et des cris».
La parole est désormais aux militaires.
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