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La formule de l'homme heureux de demain sera-t-elle le conformisme (Cazeneuve) ?

Publié le 09/12/2021

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L'analyse de Jean Cazeneuve dans son ouvrage Bonheur et Civilisation distingue trois formes de bonheur selon le type de société dans lequel s'enracine l'individu. Le premier type de société, dite « société close » engendre un bonheur communautaire, le second un bonheur individualiste et le troisième un bonheur conformiste d'où cette définition-choc : « la formule de l'homme heureux de demain, ce sera le conformisme. » Le ton de la citation est polémique et tend à inquiéter le lecteur devant qui se dresse le spectre de l'individu réduit au rang de robot. Au-delà de la polémique, comment peut-on justifier une telle affirmation, peut-on lui trouver des illustrations politiques et littéraires et quels sont enfin les dangers d'un tel « bonheur » ?

« L'analyse de Jean Cazeneuve dans son ouvrage Bonheur et Civilisation distingue trois formes de bonheur selon letype de société dans lequel s'enracine l'individu.

Le premier type de société, dite « société close » engendre unbonheur communautaire, le second un bonheur individualiste et le troisième un bonheur conformiste d'où cettedéfinition-choc : « la formule de l'homme heureux de demain, ce sera le conformisme.

» Le ton de la citation estpolémique et tend à inquiéter le lecteur devant qui se dresse le spectre de l'individu réduit au rang de robot.Au-delà de la polémique, comment peut-on justifier une telle affirmation, peut-on lui trouver des illustrationspolitiques et littéraires et quels sont enfin les dangers d'un tel « bonheur » ? ** Le conformisme grandissant peut s'expliquer par des raisons politiques, économiques et sociologiques. Dans les sociétés modernes qui nous intéressent parce qu'elles correspondent à l'analyse de Jean Cazeneuve, lesystème politique s'est considérablement complexifié par rapport à de petites unités politiques et économiquescomme le village ou la tribu.

L'individu y exerce donc un rôle politique direct moindre.

Il n'est plus un membre actifqui prend part aux différents conseils, mais un rouage plus ou moins anonyme.

Il délègue ses pouvoirs et remetentre les mains de divers dirigeants son rôle de décision.

Il perd donc peu à peu le sens de ses responsabilités,d'autant plus que la complexification du système le rend perplexe et qu'il se persuade de son incapacité.Parallèlement, l'image du chef à qui l'individu délègue ses pouvoirs prend une importance croissante.

Ce processusdemeure modéré dans les régimes démocratiques, mais il est au contraire sciemment utilisé par les pouvoirs forts.L'autorité peut être d'ordre moral, c'est le cas des sociétés puritaines qui exercent un contrôle éthique sur lesindividus et les répriment dès qu'ils s'écartent des normes.

Sexualité, langage, habillement et coiffure sont ainsistrictement contrôlés dans des sociétés aussi différentes que celles des Amish aux Etats-Unis ou dans certains paysmusulmans.

La conformité à la morale reconnue est de rigueur.Plus fréquemment, l'autorité est politique, c'est le cas des régimes totalitaires qui surveillent l'individu dans sesmoindres actions.Le système économique contemporain explique également la montée du conformisme.

La production de masserepose sur un système de vente et de consommation analogue.

Le marché économique implique un consommateurtype, un modèle auquel la publicité s'efforce de convertir l'acheteur.

Chaque produit, au-delà d'un argument devente plus ou moins objectif, attaque la subjectivité du futur acheteur en lui proposant un modèle séduisant à qui ilest implicitement censé ressembler s'il achète le produit en question.

Qui refuserait d'être la jeune femme active etrayonnante de telle marque de parfum ou de savon, qui ne désirerait l'adorable bambin souriant de telle marque decouches, qui refuserait le prestige social de telle voiture ?...

Or ces images sont autant de stéréotypes auxquels lesnécessités économiques réduisent la diversité humaine.La diffusion de stéréotypes n'est d'ailleurs pas l'apanage du système économique, mais de toute la société.

Lapresse, le cinéma, la littérature, la mode véhiculent des images auxquelles chacun s'efforce de ressembler encroyant ainsi être plus heureux.

La presse féminine, par exemple, se spécialise selon l'âge des lectrices et leurpropose à chaque fois une image idéale et idyllique.

On définit ainsi une presse pour adolescentes et étudiantesdynamiques, peu fortunées mais à l'orée de tous les plaisirs, partagées entre les études, les parents et les amis.L'étape suivante est celle de la jeune femme indépendante financièrement et parfois sexuellement, responsable etséduisante.

Viennent ensuite les jeunes parents (avec l'inévitable nouveau père heureux de sa dextérité à maniercouches et biberons), la maturité épanouie et enfin le troisième âge qui jouit d'une retraite conjuguant les joies de lafamille, de la liberté d'esprit, de la santé et de la culture.

Ces images engendrent des modes au sens large du terme,c'est-à-dire un type social défini par un système de valeurs morales, de références culturelles, par un langage, desvêtements.

L'individu se fond dans un groupe avec lequel il évolue plus rapidement que s'il était seul car il subit lespressions de la communauté soumise au même rythme.La société actuelle ne se caractérise pas forcément par cette équation entre bonheur et conformisme.

Cependant,nous avons vu que des analyses politiques, économiques et sociologiques justifiaient le pessimisme de l'auteur.Le pessimisme de Cazeneuve est hélas conforté par des exemples historiques et littéraires.

Parmi les causes duconformisme, nous citions un pouvoir politique fort et, en effet, les totalitarismes engendrent ce système de masse.L'idéologie consiste à créer un nouvel être susceptible d'être manipulé et dirigé selon les optiques du pouvoir.

Dansces régimes, l'individualisme est étouffé dans l'oeuf par un embrigadement constant.

Arraché le plus souvent à lacellule familiale, l'enfant est placé dans des groupes suivant son âge.

On procède là à cette duplication « indéfiniment répétée d'un être socialanonyme » dénoncée par Cazeneuve.

Ces groupes, jeunesses hitlériennes, mussoliniennes, gardes rouges maoïstes,se caractérisent par la volonté d'uniformisation.

L'uniforme précisément, les exercices collectifs, les slogans, lamanipulation tendent à réduire l'originalité pour créer un nouvel individu symbolique du régime.

La population plusâgée est soumise à des manipulations de forme différente, mais dont le but est identique.

Le chef tout-puissantconduit son peuple (le Führer ou le Duce), tel un père aimant, conscient du bonheur de ses enfants.La fiction s'est également emparée du problème en le traitant soit sur le mode politique, soit sur le modescientifique.

1984 de G.

Orwell s'inspire des totalitarismes politiques et plus particulièrement du stalinisme.

Le filmBrazil présente également un univers policier où la routine et l'habitude suffisent au bonheur des individus jusqu'aujour où la machine s'enraye.

Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley applique l'invention scientifique du « bébé-éprouvette » en lui ajoutant une sélection sociale.

Afin que la société vive dans le bonheur et l'harmonie, lesindividus, dès la naissance, sont conditionnés physiquement et moralement selon la place qu'ils occuperont dans lasociété.

Les « alpha » sont au sommet de la hiérarchie et les « epsilon » exécutent les basses tâches.

Cependant,chacun est heureux grâce aux slogans diffusés pendant le sommeil et surtout grâce au « soma », une drogue qui. »

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