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La femme d'aujourd'hui croit moins à l'homme, à la royauté de l'homme, qu'autrefois. Qu'en pensez-vous ?

Publié le 09/12/2021

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« Il est curieux d'entendre Giraudoux, auteur de la Guerre de Troie n'aura pas lieu, évoquer le départ d'Hector et lasolitude angoissée d'Andromaque à propos du départ bi journalier de l'homme pour le bureau ou l'usine.

Quelle estdonc aujourd'hui la situation de la femme vis-à-vis de l'homme? Celui-ci peut-il encore être pour elle le plus grand etle plus fort, le « roi » ? I.

— Comparons tout d'abord le sort de la femme autrefois et aujourd'hui.Généralement séparée de l'homme et élevée à l'intérieur de la maison, elle était mariée le plus souvent par sesparents et sans même connaître celui qu'on lui destinait.

Après lui avoir tendu sa toge, elle attendait son retour duforum ; plus tard, du haut de sa tour, la châtelaine attend le retour de la chasse ou de la croisade.

Il en est ainsidurant des siècles, mais la femme du peuple, elle, travaille aux champs, file la toile, prépare le repas des hommes ;et si la femme du pêcheur, face à la mer, s'abandonne à l'angoisse, elle raccommode les filets et, ce dont ne parlenullement Giraudoux, elle élève ses enfants : qu'on songe à l'épouse des Pauvres Gens !Aujourd'hui, dès l'école maternelle, la jeune fille partage ses études avec les garçons.

Elle ne partage pas moins sesjeux, ses distractions, ses exploits sportifs : dès l'adolescence, elle se présente déjà comme une concurrente, peut-être aussi intelligente, et beaucoup plus travailleuse.

L'homme a donc perdu cette notion de supériorité masculinelorsqu'il voit, de nos jours, la femme accéder, dans l'administration ou les emplois publics et privés, aux plus hautesfonctions, et mettre, en fin de mois, à « son » compte en banque, l'équivalent de ce que peut apporter le mari! II.

— Cette évolution, qui s'est précipitée depuis 1934, date à laquelle Giraudoux écrit, trouve donc son originemême dans la mixité scolaire, et dans une plus grande liberté laissée aux enfants à l'intérieur du foyer.

Ce qui resteindiscutable, c'est que la femme se défend de tout respect à l'égard de l'homme : ses soucis et ses dangers nesont-ils pas les mêmes? Ne lutte-t-elle pas de la même façon? Si, à l'usine, les tâches les plus péniblesphysiquement sont réservées aux hommes, n'ont-elles pas l'agilité manuelle qui leur permet, dans les chaînesd'empaquetage par exemple, d'avoir un rendement très supérieur? Et l'atelier de couture ne reste-t-il pas leurroyaume? Dans l'avion, n'ont-elles pas à partager une bonne partie des responsabilités qui les lient au reste del'équipage?Aussi, lorsqu'elles retrouvent un époux en rentrant à leur foyer, il peut être l'égal de ses meilleurs camaradeshommes, confrères, collègues, collaborateurs, etc., selon la fonction : il n'y a aucune raison pour qu'il soit questiond'admiration et moins encore d'une quelconque reconnaissance béate de supériorité! Elle partage la même voiture etprend le volant quand elle le désire : pourquoi n'aurait-elle pas exactement les mêmes privilèges, les mêmesprérogatives, la même autorité ?Mais en retirant à l'homme sa « royauté », la femme n'a-t-elle de son côté rien perdu? Garçons et filles occupent lesmêmes places en classe, au réfectoire, au stade, sans aucune préséance.

Ils franchissent de front un portail etcombien de garçons auraient l'idée de porter le sac trop lourd d'une camarade? Qui dit d'ailleurs qu'ils ne seraientpas remis vertement à leur place! Comment, ainsi élevé, l'homme aurait-il la moindre idée de ce qu'était lagalanterie, ou même la plus élémentaire politesse? Pourquoi, sortant de la même usine, aurait-il l'idée d'offrir à unefemme sa place dans le métro? Pourquoi, de retour à la maison, lui tiendrait-il une porte ou l'attendrait-il pours'asseoir à table? Et face aux enfants, l'autorité « paternelle », après avoir réservé une place à la mère, estdevenue « l'autorité parentale ».

Certes l'homme a accepté cette égalité ; il a même feint de la voir s'instaurer ets'accroître, en s'en réjouissant ; mais au fond de lui-même, il songe : Tu as voulu devenir l'égale de l'homme; ehbien ! ne te plains pas d'être traitée en égale.

Tu ne me tends plus « ma toge, mon pardessus et mon chapeaumelon » ; pourquoi irais-je te chercher la voiture au garage? Pourquoi t'éviterais-je de te baisser? Pourquoi tegarderais-] e en cachette le meilleur morceau du poulet ou le meilleur gâteau? III.

— En devenant l'égale de l'homme, la femme ne s'est pas rendue plus heureuse ; il en va de même de soncompagnon, et l'on peut se demander où cette évolution pourra conduire.

Ce qui aurait dû en principe rapprocherl'homme et la femme semble devoir les éloigner, et les rendre de plus en plus étrangers l'un à l'autre : l'hommereproche à sa femme de ne pas être fardée et pimpante, en pleine forme, lorsqu'il rentre chez lui, oubliant qu'elle-même, avant de partir, a dû préparer la cuisine et peut-être une lessive.

Quant à la femme, qui ne sait plus ce queveut dire « attente » et « exaltation », indifférente aux soucis et à la fatigue de l'époux, elle ne se préoccupe quede sa prochaine augmentation, surtout si elle reste au foyer.Car, il y a tout de même des femmes qui acceptent de rester à leur place de maîtresse de maison ou qui, dans uneparfaite sagesse, grâce à une occupation à mi-temps, se partagent entre l'extérieur qui les distrait et accroît lesressources, et l'intérieur où elles conservent leur rôle» et des prérogatives qu'aucun progrès ne saura jamais leurôter.Alors, il y a encore des épouses qui aident leur mari à enfiler leur manteau et courent lui appeler l'ascenseur : nonpar un geste de servilité mais par un réflexe de tendresse.

C'est pourquoi il doit bien y avoir encore des mariscapables de ces attentions qui, aussi bien que des fleurs, sont une manière de dire « je t'aime » et aussi : « Tuvois, tu as beau être mon égale, je sais bien, moi, que tu auras toujours besoin de ma protection.

»ConclusionParlant de la pédante qui veut fonder des académies et se donner l'importance des hommes, Juvénal s'écrie : «Alors! Qu'elle vive comme un homme : qu'elle relève sa tunique à mi-jambe, qu'elle sacrifie un porc à Sylvain, etqu'elle se baigne pour le quart d'un as », c'est-à-dire qu'elle se contente du bain réservé aux hommes.C'était — déjà! — le raisonnement égocentriste de l'homme qui refusait toute égalité de sexe.

Les temps ont passé ;adieu la « royauté » du mari...Ce n'est peut-être pas un mal.

Mais prenons garde à conserver à la femme qui peut nous égaler — elle l'a prouvé! —quelque chose de sa grâce, de sa fragilité, de son besoin de tendresse.

Pour un couple moderne, là est peut-être larecette toute simple du bonheur.. »

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