La farce et la comédie de moeurs

« La farce et la comédie de mœurs Comme l'analyse précéde�te vient de le rappeler, les Pré­ cieuses Ridicules sont d'abord un divertissement extrêmement gai, et Molière méritait bien le titre de « premier farceur de France » sous lequel ses adversaires essayaient de l'écraser.

Il prend ici l'intri gue la plus simple utilisée cent fois avant lui, il garde les gros déguisements immédiatement reconnaissables et les coups de bâton, il ne cherche apparemment aucun réalisme; il nous indique constamment lui-même, semble-t-il, les ficelles théâtrales qu'il utilise ...

Mais c'est pour faire de nous, de tous les spectateurs, ses complices.

Aucun besoin que La Grange nous explique exactement ce qu'il va faire, nous le devinons et nous reconnaissons tout de suite Mascarille et Jodelet.

Ce n'est pas d'eux que nous rions; au contraire nous rions et nous jouons avec eux, avec Molière.

Pour un peu nous aurions envie de lui souffler de nouveaux gags ! LE NATUREL DE MASCARILLE Et du même coup la leçon de la pièce se dégage tout de suite.

Pourquoi Mascarille en effet nous demeure-t-il si sym­ pathique malgré ses extravagances, ses injustices, sa couar­ dise? Pourquoi Jodelet nous fait-il rire de si bon cœur bien qu'il soit visiblement beaucoup moins fin que son camarade ? Parce que tous les deux demeurent naturels et ne s'en font jamais accroire, même lorsqu'ils imitent avec le plus de complaisance les hommes de condition ou les « braves à trois poils» ...

Cathau et Madelon sont des bécasses prétentieuses qui ne s'aperçoivent pas de leur bêtise.

Mascarille, lui, on le. »